Yale Sapiens explique quelques termes kinois
Bonjour,
un commentaire vient d'être posté par yale sur l'article Des paroles du Gd maître Franco Luambo à décortiquer, sur votre blog Le blog de Messager
Okurekeke:
Veut simplement dire au secours. Alors enfants, quand par exemple les patrouilles de la police contre mineurs arrivaient, le premier du groupe qui les aurait vues devait lancer ce cris. Ou encore, lors de vols des fruits dans une parcelle voisine et quand le propriétaire apparaissait avec un bâton, à ce cri, tu devais fuir, même si t’y avais rien. Tu serais une victime. Au fond, on aimait bien importuner les adultes, car nous savions courir. Mais on ne devait pas courir chez soi, car, tes parents seraient notifiés et là, plus de secours possible.
Zamba ya Avocat (Zamb’Avocat):
Une brousse (forêt) légendaire qui se trouvait quelque part à Kinshasa. Elle fut coupées vers fin des années 60 et début 70’s. Elle était localisée a Limete( ???). Elle fut fameuse a cause des assassinats et du fait qu'elle fut fréquentée par des gangs voyou, désœuvrées et d’autres des bandits.
Far West ( Mofé) et Dynamique:
Des quartiers de Ngiri-Ngiri du temps de Zabara et les autres « Macistes » (Ba Kingo’ebende, Ba « tolo ebomba » de l’époque. Moi, je suis du quartier Dynamique. C’est l’avenue Assossa qui séparait les deux quartiers de « Bayankés » de Ngiri-Ngiri. Au fond, c’étaient des yankés, très « patriotiques » et epris de leurs communautés. Par exemple, ils respectaient les seours du quartiers ; et ne volaient pas ; rendaient de services à la communautés. Parfois, ils savaient faire des choses mauvaises , « na canaille kaka », c'est-à-dire, sciemment. Pour punir….
Vieux Eboma:
Un féticheur qui, soit disant, procurer des pouvoirs magiques aux jeunes de l’époque sous de petites incisions sur les paumes des mains. On disait : ko kata Camon. Lors des parties de foot a « Terrain ya Bondo ( Shaba et Rue Bondo) » ou ailleurs, si tu avais du Camon, tu répandais la crainte aux autres badauds. Mais en guise de démonstrations, on disait que quelqu’un avec du Camon, devait faire sécher un arbre grâce à un simple coup de tête.
Pakadjuma:
Un lac artificiel/accidentel qui se créa après la construction de l’édifice(Devait être Hôpital) devant la bâtisse de l’IEM, à Kasa Vubu. La construction de l’hôpital fut abandonnée pendant au moins 3 décades, car le terrain aux alentour fut mouvant a cause de l’abondance de l’eau. C’est c qui créa alors le petit étang dit, de PAKADJUMA. Tous les gamins de s Lingwala, Kasa Vubu, Ngiri-Ngiri, Bandal, etc.… y allait régulièrement. Mais, il y avait tjrs des risques lies aux bandits et autres parents zeles: Mes copains y furent copieusement bastonnés par des gardes zélés de l’enceinte kimbanguiste. Cad, a leur insu, les gardes confisquèrent tous leurs habits. Au sortir des eaux, il n y avait plus d’habits. On nous dit que les gardes les ont confisqué. En échanges, il fallait accepter un certain nombre de « Ngondo » sur les derrières. Et comme personne ne voulait rentrer chez lui sans habits, imaginez la suite. L’autre fois, un gars tenta de me noyer par force. Depuis, je ne n’y suis plus allé.
Mbereke (Mbeleke) : Vers les années 60’s, il fut un gars très connu à Kin( Kasa-Vubu, Ngiri-Ngiri, Kimbangu, Yolo et Makala) qui faisait des prouesses avec son vélo: Mon grand frère ( Ne en 50) l’aurait vu faire du velo sur le tuyaux de la conduite d’eau de regideso qui sépare Kimbangu et Yolo-Makala. Il amusait bcp le publique.
Yale Sapiens
Pour ajouter et aborder dans le même sens que notre ami mbokatier YALE SAPIENS, je dirais que le ZAMBA YA AVOCAT était localisée à limete entre le quartiers kauka et mombele, la rivière et la commune de limeté. Est construit actuellement sur une partie de l'ex ZAMBA YA AVOCAT, la clinique ou policlynique catholique ST JOSEPH ou MALULA si je ne me trompe pas ( vous laissez la 7ième rue et la maison communale de limeté derrière vous en descendant vers kauka, sur votre gauche avant la rivière ce sur cette étendue que se trouvait établis le ZAMBA YA AVOCAT.) elle fût vaste, avec le lottisement de cet espace beaucoup des constructions furent ériger sur cet espace, il eût même un arrêt de bus appeler zamba ya avocat. Le pakadjuma se trouvait comme l' a dit notre ami à l'emplacement où se construit actuellement l'hopital du cinquantenaire, entre l'école des infirmières et le centre kimbanguiste. La plupart du temps c'est les réjetons des militaires du camp kokolo qui y faisait la loi, mais cette espèce de petit lac connut un succès enorme au point où il eut(des années après) prolifération des pakadjuma sur certaines commune à travers la ville de kinshasa, comme à matete dans le quartier debonhomme à coté des mamans qui faisaient le malemba, mais de manière générale je pense que le grand maitre franco autravers de cette chansons voulut dire à se détracteurs qu'ilétait kinois et a grandi dans cette ville, y a pris part aux activités comme bon nombres de kinois de renom ont fait avant lui, il n'est pas question pour lui de laisser cette ville, sachant qu'il est natif du bas congo, donc il est un vrai yankée comme bon nombre d'entre eux.
Soungari
Etant originaire de Linguala (ex Saint Jean), je voudrai apporter ma modeste contribution sur cette chanson de Franco parce qu'il parle de nous quand il cite "talassé ya esange ou encore Moruma na Debaron". Comme l'a bien expliqué notre ami YALE, dans chaque commune de Kinshasa de l'époque il y avait des GANGS comme on voit les NEW JACK (BXL)ou ZOULOUS (Paris) ici en Europe . ces gangs portaient les noms des quartiers et il y avait des chefs de gangs.
Chez nous à Linguala, il y avait 3 quartiers,le premier part de la rue Kabinda jusqu'a la rue Aketi, il s'appelle ETATS UNIS et il est dirigé par DEGAZIN que LUAMBO dont la langue a certainement fourché appelle Debaron, le second quartier qui va de la rue ISANGI jusqu'à la ligne des chemins de fer, c'est le quartier CANADA dont le chef de file était MORUMA,enfin le troisième quartier qui allait du rail au golf qu'on appelait ARMEE ROUGE qui malheureusement n'avait pas de vrai masta gang.
A Linguala, on ne pouvait pas parler de MORUMA sans parler de DEGAZIN, les deux noms étaient indissociables car ils dominaient sur tout et partout, c'étaient eux qui "coupaient" le fameux camon et donnaient la reconnaissance YANKEE à tous les ngotobobos, yumas et autres durus ou suapantes de l'époque.
Au sujet de "Talassé ya Esange" une fois de plus sa langue a fourché on dit ISANGI et non esange, pour ceux qui ne savent pas c'est l'avenue où est né et vit jusqu'à présent Vieux LUTUMBA SIMARO. Dans cette avenue pour éviter les inondations l'état de l'époque avait fait construire un grand caniveau collecteur des eaux de Pluie que nous appelons communément en lingala"Talassé" une déformation certainement du verbe TRACER. Cette réalisation fut l'oeuvre outre des ingénieurs qui sans cesse demandaient de tracer mais aussi des prisonniers qui faisaient des travaux forcés; et LUAMBO en faisait partie. Il a donc construit ce caniveau pendant son séjour carcéral en 1958 et c'est à ce moment qu'il a entendu parler de MORUMA et DEGAZIN mais aussi du cri de guerre: "Tambusa,tambusa ya Mandeleni,kelele yaya..."
ADEI TOKO