Sonnerie Nkuya, l'autre héritier de Pereira.
Sonnerie Nkuya, l'autre héritier de Pereira.
En réaction à l'article de Miezi Koke, j'aimerai partager l'histoire de Sonnerie Nkuya, révélé au grand public par Zaiko Langa Langa (dont il est devenu l'un des soutiens visible et invisible), mais le parcours "public" a commencé autour du stade Vélodrome de Kintambo et sous les couleurs Vert-blanc de Jeunes Daring, une équipe de juniors non bottés, qui prolongeait la rivalité V Club - Daring.
habitant au Camp Utexco juste derrière l'imposante Église Saint François, il me suffisait de passer par le Centre social Bidama ou de franchir les Kanga Moyibi e la paroisse, pour me retrouver dans le stade vélodrome.
Les matches qui avaient souvent lieu le dimanche, débutaient après la dernière messe. Les différents ASCICS avaient leur propre championnat. Ainsi, à Kintambo, outre Jeune Daring dont j'étais supporter, il y avait la fameuse équipe de Berschott qui portait les couleurs vert-noir. On disait qu'ils étaient Baleki ya V Club. C'était de loin la meilleure équipe qui pendant longtemps avait dicté sa loi aux autres équipes comme Diable vert, Monaco, Union et autres. C'était ausii l'équipe de beaux gosses: Zanga Gento le mundele, Magie Nsangu (neveu de Nsangu Léon) et Agogo. Gento et Maggie étaient attaquants alors qu'Agogo était défenseur. Ils formaient un trio à qui aucune fille ne résistait.
Mais voilà, dans les années 66-67, jeune Daring reçoit le soutien de Daring Imana. certains e leurs dirigeants, contactés par les Bana Juifs, le quartier de Sonnerie, consentent à aider cette équipe à mettre un terme à l'hégémonie vert-noir à Kintambo comme cela commençait à se faire à Tata Raphaèl.
Chaque rencontre entre ces deux équipes - Beerschott et Jeune daring, était un derby qui mobilisait tout le monde à Kintambo. des prêtres aux bonnes soeurs, en passant par leurs élèves - Bana mamelo et Bana Monpe, il fallait compter sur les Bana Missioni et de l'Armée du salut. Bref tout ce monde se retrouvait sur les gradins du stade en se répartissant entre les tribunes et les Wenze. Et pour assurer l'animation avant les matchs, chaque équipe avait son groupe d'animation qui exécutait des chants à la gloire de leurs quartiers.
Et c'est ici que Sonnerie va créer son personnage d'amuseur public dès les années 66. Cet ancien cireur de chaussures du marché de Kintambo-celui de la rue Lusambo- était un indécrottable Daringman. Et lorsque dans on quartier, de la rue Inongo à Vivi) on met sur pied l'équipe de football appelé à concurrencer Beerschott, Sonnerie qui disait-on n'avait peur de rien, acceptera toutes les tâches subalternes, jusqu'à devenir celui qui devrait garder les « bilongo » du match ou celui qui devrait les enterrer la nuit dans le stade avant le match.
Protestant – son père était l'un des piliers de missioni- il va se doter d'une sonnette – d'où son nom de Sonnerie – qu'il jouait pour annoncer l'arrivée de son équipe. Jeune Daring n'entrait sur le terrain que précédé de son indispensable et incontournable Sonnerie et son «Ngonga ». De temps à autre, il se drapait d'un grand boubou aux couleurs vert-blanc, pour faire le tour du terrain avant l'entrée de l'équipe. Un tour qui lui permettait de neutraliser les Bilongos des adversaires et particulièrement de Beerschott. Et quand, malgré tous les bilongo en jeu, Jeune Daring était battu par Beerschott 'souvent avec le soutien de l'arbitre), le match était interrompu par une belle bagarre qui partait toujours des gradins où se trouvait Sonnerie. Celui-ci chauffait si bien les supporters de Jeunes Daring que ceux ci finissaient par envahir le terrain pour corriger l'arbitre et leurs adversaires.
Signalons que c'est sur ce même terrain de football du Vélodrome de Kintambo que dans les années 75/76 on lancera le football du dimanche ou le footloisirs. Cette fois-encore, Sonnerie figure au nombre de grands ordonnateurs de cette pratique de football avec l'équipe de son quartier qui désormais s'appelle Pamba Pamba. L'animation qui s'est etoffé depuis est tenu par les groupes folkloriques de chaque quartier, prémices des Monda qui vont deux ans plus tard, donner naissance au Groupe Odéom. Et c'est justement dans ce stade Velodrome où il était passé par hasard assister à un match de Pamba Pamba (qui regroupait les vétérans de Jeune Daring) contre Lisolo Nganga (des anciens de Beerschot) que selon la légende, Jossart Nyoka Longo a rencontré Sonnerie. Ce dernier parait-il, lui aurait apporté sa science de Bilongo, après le départ des ISIFI. C'est ainsi que l'on verra pour la première fois à la télé avec Zaiko Sonnerie Nzumbu Mayimi, que les journalistes appellent d'ailleurs Belobi, dans son ensemble gilet-pantalon rouge exécuter les pas du choqué. C'est donc aux côtés de DV Moanda lui même que Sonnerie va parfaire sa science des Bilongo appliquée à la musique jusqu'à devenir « Nkuya ».
Nzumbu Mayimbi Sonnerie qui est mort au début des années 90, a marqué l'histoire de Zaiko avec son tube Zaiko wawa et Pamba Pamba, devenu Kin kiesse, tiré du repertoire Ngembo.
Joseph Pululu
©Mbokamosika
2012