Il y a seulement cinq mois passés depuis que j'ai découvert ce site, période pendant laquelle j'ai su entre autres que le 4 janvier 2010,
ce blog avait invité les mbokatiers d'origine angolaise à se prononcer sur sept (7) questions liées à la rentrée massive vers l'Angola en 1975 des réfugiés angolais résidant alors
en ex-République du Zaire www.mbokamosika.com/article-a-nos-amis-mbokatiers-d-origine-angolaise-42298405.html.
Me sentant concerné, je me suis décidé de participer en répondant dans mon français débrouillé des lusophonespour mieux
articuler mes mots et me faire comprendre facilement, ceci étant une contribution de ma part à Mbokamosika que j'admire et félicite, tout en lui souhaitant d'avance des longues années
d'éxistance pour bénéficier des générations et gens moins informées de notre planète plus précisément les mbokatiers de nos deux Congos et d'Angola.
Question nº 1: Matériellement comment s'était effectué le retour au pays?
Réponse: Le retour au pays (Angola) en 1975 s'était effectué, la majorité, par véhicule privé. Et à pieds pour ceux qui
habitaient les villages qui se trouvent au long de la frontière commune entre nos deux pays, l'Angola et la République Démocratique du Congo. Il y a eu aussi ceux qui quittaient
Kinshasa et quelques villes se trouvant au long du chemin des fers Kinshasa/Matadiqui empruntaient d'abord le train, en suite les véhicules. On vendait des biens à moins chair pour se
procurer d'autres, susceptibles de nous permettre à survivre pendant la période difficile d'adaptation aux nouvelles réalités au pays.
L'ONU par ses multiples organismes ne s'est fait pas rémarquer pendant cette période où les angolais avaient bésoin de toute sorte
d'aide, telle qu'en transport, alimentation, médicaments etc...
Q. nº2: Quelles ont été les principales difficultés d'adaptation pour les jeunes
angolais nés au Congo RDC, et de réadaptation pour les anciens réfugiés qui revenaient au pays?
Réponse: La méconnaissance de la langue portugaise faisait et continue de faire défaut aux jeunes angolais nés au Congo
RDC. Et elle est presque l'origine principale de toutes les difficultés pour l'adaptation et pour l'intégration - étant l'arme certe ou fatale du Mpla contre le peuple originaire
du nord ou regressados en provenance de la RDC, trouvant cela comme un argument pour l'exclusion de ces derniers. N'oublions pas d'autre part que parmi nous
les regressados, nous minimisons cette langue que nous considérions depuis "une langue morte", alors que nous désirons maintenant et à tout prix l'obtention des cartes d'identité
(bilhetes de identidade) ainsi que des passeports angolais - ce qui implique la maitrise de la langue portugaise à fin que nos demandes ne puissent pas apparaître
louches.
Quand à la réadaptation des anciens réfugiés qui revenaient et qui continuent de venir au pays , le séparatisme ainsi que la haine
séculaire pour mieux regner inculqués et fomentés par le colon portugais d'une part et par le Mpla surtout de José Eduardo Dos Santos de l'autre aux shungus (entendez les crioulos ainsi
que les angolais qui ne sont pas allés en exil à l'étranger pendant la première guerre de libération) contre tous et tout ce qui viennent de la RDC, empêchent jusqu'ici la vrais
intégration pour dire de l'Angola une "nation indivisible". Cela étant, notre développent socio-culturel, politique et financier est gelé.
Q. nº3: Comment expliquer les multiples décès rapides des personnes agées, rentrées en
Angola? Nostalgie ou déboussolement?
Reponse: L'une comme l'autre. Car la nostalgie pour avoir tout vendu (hotels, maisons etc) avant de rentrer en
Angola en 1975, ce qui ne leur permettait pas de retourner au Congo; Alors qu'en Angola, la guerre civile et fratricide entre les mouvements de libération se déclencha
quelques mois à peine après l'instalation d'un gouvernement de transition, laissant un grand nombre des personnes âgées déboussolé pour avoir tout perdu. Entretant, l'absence de
l'assistance médicale pour la population en général aurait fait en sorte que non seulement des personnes agées qui ont trouvé précocement la mort dans diverses maladies, mais aussi les
jeunes et enfants.
Par ailleurs, nous devons prendre en considération les enrôlements obligatoires de jeunes angolais dans des branches armées du Mpla
telles que les forces armées populaires de libération de l'Angola (Fapla) et l'organisation de défense populaire (ODP) pour les gens âgées de 35 à 55 ans à fin de faire la
guerre contre d'abord les troupes du Fnla, en suite contre celles de l'Unita jusqu'en 2002.
Q. nº 4: Quelle est la proportion de ceux qui ont décidé de retourner au Congo à cause de la guerre en
Angola?
Réponse: Ceux qui ont décidé de retourner en ex-République du Zaire à cause de la guerre en Angola seraient moins, soit
30%, par rapport à ceux qui ont décidé d'y rester.
Q. nº 5: Qui sont ceux qui ont le plus emergés en Angola, politiquement et
financièrement? Citer quelques noms.
Réponse: À trente et cinq (35) années d'indépendance, sont peu les mbokatiers d'Angola qui ont le plus émergés, suite
aux systèmes que chaque système qui arrive au pouvoir surtout en Afrique applique (injustice, xénophobie, tribalisme, exclusion, culte de personnalité etc). En effet, les
autorités angolaises ne peuvent jamais être exceptées à cause du traitement négatif qu'elles affichent à l'égard des ne-kongos. Le monde peut se souvenir des massacres de
ce peuple en 1993, des prononciations proférées qui se sont suivis à l'instar ainsi que des attitudes que ces autorités continuent d'assumer. Alors que les deux Chefs
d'Etat qui se sont succédés seraient des vrais "mbokatiers" s'ils étaient humbles et honnêtes. Sachons qu'à l'époque d'António Agostinho Neto comme Président de la République
Populaire d'Angola, le Mpla faisait semblant d'avoir comme base sociale tout les angolais. Et, au sommet de cet organisation politique on comptait un grand nombre de ne-kongo tels que
Pascoal Luvualu - Membre du Bureau Politique du Mpla et Sécretaire Géneral de l´unique organisation syndicale de l'etat connue sous l'appelation de l'UNTA; Ludi Kisasunda - Membre du
B.P. et DG de la puissante police politique DISA; Ambrósio Lukoki - Gouverneur de Uige, Ministre de l'Education Nationale, Membre du BP et Coordinateur du Secteur Ideologique du
Mpla; Pedro Maria Tonha Pedalé- Membre du BP, Gouverneur de Huambo et Ministre de la Defense; Paulo Moises Ndozi - du BP et Chef d'Etat Major Géneral des Fapla; Pinto
Joao, Manuel Quarta Mpunza, et Venancio De Moura, entre autres. Bien que parmi eux la majorité n'est plus en vie, mais depuis que José Eduardo Dos Santos est arrivé au pouvoir en
1979, celui-ci ne fait que consolider son pouvoir au détriment d'une vrais unité nationale. Il n'y a plus nefusque trois (3) ne-kongos membres du bureau politique du Mpla; aucun
titulaire d'un ministère clef qui soit n'kongo; en resumé, nous avons été exclus. Car les quelques mbokatiers qu'on considère comme ceux qui ont le plus émergés en politique,
par exemple: Géneral Fernando Garcia Miala - le fameu Chef de la "Secrète Angolaise" qui serait longtemps en prison pour des raisons nébuleuses; Géneral Mvunda Magalhâes qui aurait
démissionné pour des raisons non-claires; Gen. Pedro Benga Lima Foguetâo - Un vaillant combattant, Chef d'Etat Major General Adjoint des Fapla, actuellement dans l'oublie comme les
généraux Ernesto Monimambu et Castro Tonta. Sita José - Vice-Gouverneur de la ville-province de Luanda, Gouverneur, Coordinateur de la Fondation José E. Dos Santos (FESA) et
Ministre des Travaux Publiques; Mankenda Ambroise - Directeur de la DIAMANG, Ministre de Geologie et Mine, en suite Vice de ce même ministère; André Pinda - Vice-Ministre de l'éducation
(celui-ci a beaucoup contribuer pour la réforme de l'enseignement. Mais comme monnaie, il serait promu Ministre tout en perdant le controle ou l'autorité sur l'enseignément supérieur);
Sianga Samuel Abílio - du poste de DG de la Sonangol Exploration, Vice-Pdt du Conseil d'Administration de la Sonangol Holding au poste de Vice-Ministre de l'Environnement; André
Miranda - Vice-Ministre au Relations Extérieures, Ministre, actuellement Gouverneur de Bengo; sont là figurativement pour exécuter mais non pour gouverner. C'est l'une de la cause
de la lutte de Mfulumpinga Landu Victor - l'Ingenieur Prof à l'Université António A. Neto UAN, Député à l'Assemblé, Membre du Conseil de la République, Pdt du PDP-ANA, assassiné.
Sur le plan financier, je ne connais que les messiers suivants: Makonda Mbuta Daniel - patron du fameux Quintalao à Rocha Pinto, Sherif
de l'entreprise Damakecha, Matsuda Mandangi, Don Miguel, feu Bijou Mbiyavanga, Pedro Mendes Dikasanda de l'entréprise Kongo-Mayor, Pedro Fernao (Socofer), Nzakimuena (Macofer),
Kibukidi, Augu Mvila et Petrus de l'entréprise Pesa Moyen.
Q. nº 6: Quelles sont les principales anecdotes liées au retour au
pays.
Réponse:Nos parents nous disaient que l'Angola était un pays où coulait du miel (ils se referaient aux richesses
ainsi qu'au niveau de vie stable de leur époque). Qu'avec le Fnla au pouvoir, tout réfugié angolais formé qui rentrerait au pays ne serait jamais chômeur. Nos coeurs furent innondés
d'espoir quand soudain nous fumes desillusionnés par le coup dure des communistes internationnaux.
Q. nº 7: Quelle influence linguistique les regressados ont-ils imprimés en Angola? Le lingala peut-il être considéré comme une des langues
nationalesen Angola ou reste-t-il une simple langue véhiculaire entre ex-réfugiés?
Réponse: Le lingala s'est imposé dans toutes les provinces limitrofes (Cabinda, Zaire, Bengo, Uige, Malange et
Lundas) avec la RDC. À Luanda, il est devenu difficile de faire cent mètres sans se croiser avec un lingalophone. Cette langue pourrait être adoptée comme une de nos
langues nationales par force de l'histoire et ténant compte que le pourcentage de la population angolaise qui en parle est plus supérieur par rapport à celui des utilisateurs de
certaines langues nationales parlées ici. Comprenons qu'à la Radio National d'Angola, chaine B, elle diffuse en ondes courtes... Beaucoup parmi les angolais qui n'ont jamais été au
Congo-Kinshasa et au Congo-Brazzaville en parle déjà. Les enfants des angolais originaires de nord du pays apprennent à parler qu'en cette langue au detriment du portugais et de
kikongo. Ce qui veut dire que le lingala n'est plus seulement une simple langue vehiculaire entre ex-réfugiés, mais plutot une langue à l'attente d'officialisation.
Pour terminer, je laisse la place à ceux qui ont d'autres realités à raconter ou mieux à eclaircir.
Fraternellement,
Keynes