Les déboires du général Likulia durant son exil en France
Les déboires du général Likulia durant son exil en France
Likulia et Mobutu en 1997
Chers Amis du blog, chers mbokatiers,
Même si la sagesse africaine stipule que "il ne faut pas se réjouir du malheur de son prochain", la cas de Likulia doit-être un cas d'école et nécessite une réflexion assidue. N'est-ce pas la Bible nous dit aussi que "Que gagne un homme s'il perd son âme au profit de ses émoluments terrestres ? Ce compatriote me fait pitié, nous devons tirer de leçons sur nos agissements pour assouvir nos ambitions mesquines. Ce monsieur comme certains mbokatiers l'ont bien décrit, a vécu dans l'opulence et les faveurs de la deuxième république jusqu'à la chute de leur timonier et guide. Il a quitté le pays avec une grosse somme d'argent en espèces ( plus d'un million de dollars). La somme en question a été saisi par la douane mais grâce à l'intervention du président français de l'époque, il a récupéré la dite somme. Il s'avère que la dite somme était constituée de fausses coupures de dollars, elle a été de nouveau confisqué par l'état français.
Devant cette situation, sa femme ne savait comment ils allaient vivre en France, la pauvre (paix à son âme), elle a piqué une crise qui a entraîné sa mort. Lors de la levée du deuil de sa femme, sa famille s'est mise d'accord comme à l'accoutumée de s'habiller en uniforme, elle a sollicité le concours d'une compatriote couturière pour les uniformes de la circonstance. Cette dernière s'est dépensée pour satisfaire la famille. La famille a récupéré les uniformes sans payer, en promettant à la couturière de lui payer la somme convenue pour la confection des uniformes le lendemain. La couturière ne voyant rien venir, elle a alerté son entourage, lequel s'est présenté au lieu du deuil à Paris, quelle honte devant les invités, amis et connaissances, la famille ne pouvait s'acquitter de leur dette en faveur de la couturière. Suite aux boucans faits par la couturière et son entourage, Likulia a du s'arranger avec ses convives pour payer la couturière…
Je me suis posé la question, comment quelqu'un de son rang ne pouvait s'acquitter de la somme convenue avec la couturière lors lors du dépôt de pagnes des uniformes ? Le monsieur vivait déjà une situation financière difficile et suite au conseil de l'ancien président qui lui avait promis une place au soleil au Congo mais un adage dit "la promesse n'engage que ceux qui la promettent", une fois rentré au pays, il a été abandonné par ses mentors occidentaux...
Quelle leçon pour ceux qui croient que tout leur est permis tant qu'ils sont et vivent dans la classe dirigeante, auprès de leurs présidents marionnettes. Samedi 13/04, je viens de recevoir un émail m'annonçant la mort d'un de ses enfants à l'hôpital de Nanterre Aimé Likulia, est-ce le compte à rebours pour la famille Likulia, wait and see comme disent les anglais...
YA MOTI aujourd'hui à 01h05
Chers Mbokatiers,
Le Dalai Lama a dit dans un de ses nombreuses séances d’enseignement (c’est comme cela que je nomme ses écrits) quand on perd, il ne faut pas perdre la leçon. Aujourd’hui, le Congo, notre beau et grand pays se trouve au plus bas niveau de pauvreté, de déshonneur, etc. Le congolais que nous sommes est un peuple humilié, sans aucune considération où qu’il passe, et sans dignité. Dans cette situation, il arrive que certains, malgré l’amour que nous avons du pays, refusent de s’identifier comme congolais afin de jouir d’un tant soit peu de dignité.
Avec un peu de recul, nous découvrons vite, que nous sommes, nous-mêmes les congolais, à la base du traitement que le monde entier nous inflige. A l’origine de tous nos maux il faut placer le manque de moralité et d’éthique. Quand une personne, un peu peuple se donne comme idéal l’argent, l’enrichissement à tout prix et la sape, quel type de société peut-il bâtir? Mous avons tous été témoins des méfaits et des crimes du règne de Mobutu. Mais comme, le dit YA MOTI, quelle leçon en avons-nous tirée, au plan tant individuel que collectif ? Apparemment aucune ! Parce que ceux qui nous dirigent aujourd’hui font la même chose, sinon pire. Pourquoi tant de groupes rebelles, tous dirigés ou formés avec l’aide des fils du Congo ?
Même nous qui intervenons sur cette plateforme, nous posons-nous la question de savoir si nos actes honorent notre pays ? SI nous ne le faisons pas alors nos ne faisons rien de bon ! Il nous faut une remise en question profonde et générale, comme l’écrit Mabika Kalanda. Sinon n’aurons perdu notre temps à critiquer les autres pour les mêmes maux que nous commettons, nous-aussi. Ce qui arrive à Likulia aujourd’hui arrivera à tous ceux qui ont vécu comme lui, et à chacun de nous tous selon la mesure du mal que nous avons commis. Car, ne l’oublions jamais, « l’eau retourne toujours à la rivière ». C’est comme l’écho : tu cris fort et les montagnes te renvoient ta propre voix. Comme les anglais le disent « what goes around comes around », ce qui va revient : n’en déplaise ceux qui croient au Ciel, « tout se paie ici-bas ». C’est ici, sur cette petite terre que nous rendons compte, chaque jour, de nos actes. Seuls les gens éclairés le savent mais pour la plupart, nous passons notre vie la tête dans la poche et le cœur dans le vendre.
Musambi Mayele
Tambula malembe, par Vadio Mambenga
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