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Publié par Messager

Bonjour,

un commentaire vient d'être posté par Bob De Dunne sur l'article Décès du major Kinzanza Léon (Garrincha) de SYMBA, sur votre blog Le blog de Messager

Cher JULY CUIVRE NAWESI  Ebende ya Talo, 

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                                             JULY CUIVRE À 21 ANS

Il n'y a pas si longtemps, je cherchais sur Youtube la chanson "Valentine" de Symba... Cela m'a amené à me souvenir de Thoy Maba, "Petit Mao", par opposition à celui qui était censé être "Grand Mao", mais qu'on appelait comme tel, Mao Tshinkwela (Feu Maître Tshinkwela). Tous les deux logeaient avec moi au Home 30 à Lovanium... Thoy Maba était le "maire" de notre aile.


L'une des responsabilités de maires dont je me souviens était que c'est chez eux qu'à la fin de chaque mois, on allait chercher son rouleau de papier hygiénique.... Ils en avaient certainement encore d'autres, mais cela fait bien longtemps... notre belle histoire de "Lovaniards" s'étant brusquement arrêtée un 4 juin 1971.... Armée, Unaza et la suite.... C'était la dispersion...


Je n'ai plus vu Thoy Maba depuis lors. Mais j'ai gardé de lui un souvenir vivace parce que nous l'appelions "Président", Président de l'orchestre Symba, sans que je sache s'il exerçait vraiment cette fonction au sein  de cet orchestre dont "Valentine" et "Léa" ont tant animé nos nombreuses soirées d'étudiants.


Aujourd'hui, je suis tombé par hasard sur le site "Mboka mosika". Quelle n'a pas été ma joie de retrouver la trace de Symba. J'ai réécouté "Valentine"  40 ans après ! .... C'était une véritable cure de jouvence...


J'ai retrouvé l'ardeur et l'optimisme de mes vingt ans... Cette joie ne fut pas de longue durée, parce que, comme dans mon impatience, je voulais retrouver également "Léa", je suis tombé sur l'annonce nécrologique relative à Garrincha .... C'est ainsi que j'ai appris incidemment le trépas de Thoy Maba, Petit Mao, maire de notre aile au Home 30. Thoy Maba,  n'était certes pas mon ami, mais que je l'aimais bien... Paix à son âme.....

 

Bob 

 

 

Je regrette que l’auteur du premier commentaire n’ait signé que par son pseudonyme “Bob”. Je l’aurais peut-être reconnu s’il s’était identifié par son nom de famille, car j’étais aussi un pensionnaire du Home 30 à l’Université Lovanium en 1969. L’évocation de Thoy Maba, Petit Mao, réveille en moi d’intenses souvenirs de ma première jeunesse. J’ai passé toutes les années d’études en économie avec Thoy Maba, jusqu’en 1973, quand nous avons obtenu notre diplôme de licence en économie. On lui donnait peu de chance de réussir; il donnait l’impression d’être plus accaparé par les activités mondaines. Il comptait parmi les « descendeurs » emblématiques, disparaissant le vendredi soir pour rentrer au Campus le lundi. J’ai été avec lui dans l’Armée à la suite de l’enrôlement des étudiants en 1971. Au Camp Tshatsi où nous avions passé trois mois, Thoy Maba nous suppliait de faire l’effort de ne pas l’appeler par «Mao», ce qui lui aurait causé de graves ennuis pour des raisons évidentes. Je lui suis personnellement reconnaissant de m’avoir introduit à son cousin qui était Adjudant pour me faciliter de sortir du camp militaire afin de me rendre à un deuil qui avait frappé ma famille, au moment où il nous était interdit d’en sortir dans les premières semaines. Thoy Maba fut un de mes meilleurs amis. Que d’aventures n’avons pas vécues ensemble? Au tournant des années 60-70 il m’avait introduit dans le cercle de l’orchestre Symba, ce qui m’a permis de connaître July Cuivre Shaba Nawezi, Garincha, Antmo, et consorts. Nous avons continué de nous voir après les études. Comme nous partagions les mêmes passions, nous nous retrouvions régulièrement au stade du 20 Mai pour les matches de l’équipe de football Vita Club. Les samedis nos chemins se croisaient dans les concerts de l’Afrisa au Type « K » et de l’OK Jazz chez « Mama Kulutu », au sortir desquels nous avions l’habitude de faire la virée des boîtes jusqu’aux petites heures matinales. La compagnie de Thoy Maba était toujours agréable. Il était d’une très grande simplicité, d’un grand esprit de solidarité, sensible aux malheurs des  autres et toujours disponible. L’autre trait de son caractère est qu’il tenait beaucoup à son apparence : il s’habillait toujours avec soin. Thoy Maba nous a quittés très tôt.    

Par Ngimbi Kalumvueziko, Auteur de CONGO-ZAIRE, LE DESTIN TRAGIQUE D'UNE NATION, et LE PYGMEE CONGOLAIS EXPOSE DANS UN ZOO AMERICAIN, publies aux editions l'Harmattan de Paris.

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B
<br /> <br /> Mon cher Ngimbi<br /> Kalumvueziko, ex-sous-officier de 1ère classe de réserve, Soda ya mpiko !<br /> <br /> <br /> Je me réjouis de retrouver sur cette toile un ancien client de "Célibateur" du restaurant<br /> du Home 30... Qui se doutait que la dispersion qui avait suivi notre enrôlement na « ANCeu » présageait des séparations définitives ? Voilà, cela fait bientôt 40 ans dans 3 jours, jour<br /> pour jour, que nos destins ont inexorablement à basculé. Depuis lors, je n'ai plus eu l'occasion de rencontrer beaucoup d'anciens de Lovanium parce que j'ai immédiatement quitté le Zaïre sitôt ma<br /> licence en linguistique africaine obtenue à Lubumbashi...<br /> <br /> <br /> Mon identité est telle que l'administrateur de Messager l'a déclinée dans son annonce à mon<br /> évocation de la mémoire de Thoy Maba.<br /> <br /> <br /> Je me souviens bien du fait que vous évoquez. J'étais du Bon "Ceu" à Binza, sous le<br /> commandement du Lieutenant Jean Etuli. C'était après notre première sortie. Un soir, me trouvant dans le campement du Bon A (Commandant Munganga) dont Thoy Maba était, je crois ; Munkulu Isidore<br /> (c'est comme ça qu'il s'appelait, si ma mémoire est bonne) le photographe "attitre" et "patenté" de la faculté de philosophie & lettres, avait ramené des photos développées de la marche<br /> mémorable de la matinée du 4 juin sur le circuit périphérique du plateau du Mont Amba, après la messe. Il y avait un cliché où Thoy Maba apparaissait clairement dans la manifestation, le front<br /> ceint d'un bandeau blanc... Je me rappelle sa consternation et son insistance auprès de Munkulu pour qu'il usât de discrétion de ces documents... et à quelqu'un qui l’interpelait "Mao", il<br /> recommandait de ne plus user de ce nom pour ne pas le mettre en danger... Pour le charrier un peu, chacun y est allé de son petit commentaire...<br /> <br /> <br /> Pour ce qui est de ses activités, je serais plus enclin à dire qu'il avait des<br /> préoccupations "culturelles et artistiques" plutôt que mondaines. D'ailleurs, ils étaient deux à afficher cette "attitude de défi" vis-à- vis dés études pour les étudiants bien pensants. C'était<br /> Henri Kandolo, dit "Kandolo le musicien" (fac de droit) par opposition à Kaf, l'homme du 4 juin 1969, Kandolo François, président de l'AGL, et lui, Thoy Maba.... Ils savaient profiter des deux<br /> côtés de leur vie d'étudiant. Pas constipés le moins du monde côté détente, mais satisfaisant côté académique. Ils vivaient intensément et dangereusement, comme mon ami Lyé Yoka avait coutume de<br /> le dire...<br /> <br /> <br /> Quand on commence à deviser ainsi sur le passé, cela veut dire qu'on devient nostalgiques... qu'on se<br /> fait vieux...<br /> <br /> <br /> Allez, bon long week-end !<br /> Bob<br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Je regrette que l’auteur du premier commentaire n’ait signé que par son pseudonyme “Bob”. Je l’aurais peut-être reconnu s’il s’était identifié<br /> par son nom de famille, car j’étais aussi un pensionnaire du Home 30 à l’Université Lovanium en 1969. L’évocation de Thoy Maba, Petit Mao, réveille en moi d’intenses souvenirs de ma première<br /> jeunesse. J’ai passé toutes les années d’études en économie avec Thoy Maba, jusqu’en 1973, quand nous avons obtenu notre diplôme de licence en économie. On lui donnait peu de chance de réussir;<br /> il donnait l’impression d’être plus accaparé par les activités mondaines. Il comptait parmi les « descendeurs » emblématiques, disparaissant le vendredi soir pour rentrer au Campus le<br /> lundi. J’ai été avec lui dans l’Armée à la suite de l’enrôlement des étudiants en 1971. Au Camp Tshatsi où nous avions passé trois mois, Thoy Maba nous suppliait de faire l’effort de ne pas<br /> l’appeler par «Mao», ce qui lui aurait causé de graves ennuis pour des raisons évidentes. Je lui suis personnellement reconnaissant de m’avoir introduit à son cousin qui était Adjudant pour me<br /> faciliter de sortir du camp militaire afin de me rendre à un deuil qui avait frappé ma famille, au moment où il nous était interdit d’en sortir dans les premières semaines. Thoy Maba fut un de<br /> mes meilleurs amis. Que d’aventures n’avons pas vécues ensemble? Au tournant des années 60-70 il m’avait introduit dans le cercle de l’orchestre Symba, ce qui m’a permis de connaître July Cuivre<br /> Shaba Nawezi, Garincha, Antmo, et consorts. Nous avons continué de nous voir après les études. Comme nous partagions les mêmes passions, nous nous retrouvions régulièrement au stade du 20 Mai<br /> pour les matches de l’équipe de football Vita Club. Les samedis nos chemins se croisaient dans les concerts de l’Afrisa au Type « K » et de l’OK Jazz chez « Mama Kulutu », au<br /> sortir desquels nous avions l’habitude de faire la virée des boîtes jusqu’aux petites heures matinales. La compagnie de Thoy Maba était toujours agréable. Il était d’une très grande simplicité,<br /> d’un grand esprit de solidarité, sensible aux malheurs des  autres et toujours disponible. L’autre trait de son caractère est qu’il tenait beaucoup à<br /> son apparence : il s’habillait toujours avec soin. Thoy Maba nous a quittés très tôt.   <br /> <br /> <br /> Par Ngimbi Kalumvueziko, Auteur de CONGO-ZAIRE, LE DESTIN TRAGIQUE D'UNE NATION, et LE PYGMEE CONGOLAIS<br /> EXPOSE DANS UN ZOO AMERICAIN, publies aux editions l'Harmattan de Paris.<br /> <br /> <br />   <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
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