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Publié par Messager

 

A L'invitation du Lieutenant général Mobutu, Commandant en Chef de l'Armée Nationale Congolaise, les autorités supérieures de l'Armée se sont réunies le 24 novembre 1965, en sa résidence. Ils ont fait un tour d'horizon de la situation politique et militaire dans le pays. Ils ont constaté que, si la situation militaire était satisfaisante, la faillite était complète dans le domaine politique. Dès l'accession du pays à l'indépendance, l'Armée Nationale Congolaise n'a jamais ménagé ses efforts désintéressés pour assurer un sort meilleur à la population. Les dirigeants politiques, par contre, se sont cantonnés dans une lutte stérile pour accéder au pouvoir sans aucune considération pour le bien-être des citoyens de ce pays. Depuis plus d'un an, l'Armée Nationale Congolaise a lutté contre la rébellion qui, à un moment donné, a occupé près des deux tiers du territoire de la République. Alors qu'elle est presque vaincue, le Haut Commandement de l'Armée constate avec regret qu'aucun effort n'a été fait du côté des autorités politiques pour en venir en aide aux populations éprouvées qui sortent maintenant en niasse de la brousse, en faisant confiance à l'Armée Nationale Congolaise. La course au pouvoir des politiciens risquant à nouveau de faire couler le sang congolais, les autorités supérieures de l'Armée réunies ce mercredi 24 novembre de 1965 autour de leur Commandant en Chef ont pris, en considération de ce qui précède, les graves décisions suivantes:

1.   Monsieur Joseph Kasa-Vubu est destitué de ses fonctions de Président de la République.

2. Monsieur Évariste Kimba, député national, est déchargé de ses fonctions de formateur du Gouvernement.

3.   Le Lieutenant général Joseph Désiré Mobutu assurera les prérogatives constitutionnelles du Chef de l'État.

4.   Les institutions démocratiques de la République, telles qu'elles sont prévues par la Constitution du 1er août 1964, continueront à fonctionner et à siéger en exerçant leurs prérogatives. Tel est notamment le cas de la Chambre des députés, du sénat et des institutions provinciales.

5. La République Démocratique du Congo proclame son adhésion à la Charte de l'Organisation des Nations Unies et de l'organisation de l'Unité africaine.

6.   Tous les accords conclus jusqu'ici avec les pays amis seront respectés.

7.   Sauf si le Parlement en décide autrement, les accords concernant l'adhésion de la République démocratique du Congo à la Charte de l'organisation commune africaine et malgache seront respectés.

8.   La politique internationale du Congo, pays africain, sera inspirée par les intérêts du continent africain tout entière. Dans cet ordre d'idées, la politique d'entente entre le Congo et les pays africains sera poursuivie et continue.

9.   Aucune ingérence dans les affaires intérieures de l'État, de quelque nature que ce soit, ne sera tolérée.

10. Toutes les mesures d'interdiction qui ont frappé dernièrement certaines publications tant congolaises qu'étrangères sont levées à partir de ce jour. Le Haut Commandement de l'Armée Nationale Congolaise invite les propriétaires des publications dont les installations ont été saccagées à se présenter au quartier général en vue d'obtenir les dédommagements des dégâts causés par certains éléments irresponsables.

11. Les droits et les libertés garantis par la Constitution du 1er août 1964, tells que prévus dans ses articles 24, 25, 26, 27 et 28, seront

respectés. Il en est notamment ainsi de la liberté de pensée, de conscience, de religion, d'expression, de presse, de réunion et d'association.

12. L'Armée Nationale Congolaise s'étant tenue en dehors et au-dessus des activités politiques, tous les détenus politiques seront libérés. Cette décision ne s'applique pas aux membres des bandes insurrectionnelles ayant commis une atteinte à la sûreté intérieure de l'État.

13. Il n'est point besoin de préciser que l'Armée Nationale Congolaise, gardienne de la sécurité des biens et des personnes, tant congolaises qu'étrangères, continuera à la garantir.

En prenant ces graves décisions, le Haut Commandement de l'Armée Nationale Congolaise espère que le Peuple congolais lui en sera reconnaissant, car son seul but est de lui assurer la paix, le calme, la tranquillité et la prospérité qui lui ont fait si cruellement défaut depuis l'accession du pays à l'indépendance. Le Haut Commandement de l'Armée Nationale Congolaise demande à tous les Congolais de lui faire confiance. Il demande également que le fonctionnement régulier des institutions, de l'administration et de l'économie du pays soit assuré par la présence de tous sur le lieu de leur travail.

Le lieutenant général Joseph Désiré Mobutu, assumant les prérogatives de Président de la République, prend les décisions suivantes :

1.   Le colonel Léonard Mulamba assumera les fonctions de Premier ministre;

2.   Le Colonel Léonard Mulamba est chargé de former un gouvernement représentatif d'union nationale dont fera partie au moins un membre de chacune des vingt et une provinces de la République Démocratique du Congo et de la ville de Léopoldville;

3.   Pendant toute la durée durant laquelle le lieutenant général Mobutu exercera les prérogatives de Président de la république, le Général Major Louis Bobozo remplira les fonctions de commandant en chef de l'Armée nationale Congolaise.

Fait à Léopoldville, le 24 novembre 1965.

 

Signé :

Lieutenant général Joseph-Désiré MOBUTU
Lieutenant-colonel J. TSHATSHI
Lieutenant-colonel A. SINGA
Lieutenant-colonel A. TUKUZU

Lieutenant-colonel F. MALILA
Lieutenant-colonel P.-N. INGILA
Lieutenant-colonel A. MONYANGO
Lieutenant -colonel I. BASUKI

Général Major Louis BOBOZO
Colonel L. MASIALA
Colonel D. NZOIGBA
Colonel A. BANGALA
Colonel L. MULAMBA
Colonel F. ITAMBO

Source: le potentiel


Commentaire
 J'ai sorti ce communiqué après avoir lu la réaction de notre ami Muan'a Mangembo sur  ce qui se passe en RDC actuellement. A la lecture du communiqué du 24 novembre 1965 on serait tenté de penser que la prise du pouvoir par Mobutu fut une action concertée avec les officiers généraux et supérieurs de l'époque.Mais les 35 ans de pouvoir de Mobutu nous démontré le contraire. Le coup d'état du 24 novembre n'était qu'un projet personnel de Mobutu avec  les américains et certains services occidentaux. La mascarade de la réunion avec les généraux ne visait qu'à obtenir l'appui de toute l'armée.
A titre d'exemple, je vais vous raconter ce que j'avais appris durant les années 1980 au domicile d'un sujet asiatique situé presqu' en face du cimetière de la Gombe. La femme de cet asiatique ayant vécu très longtemps au Congo nous avait exhibé l'autographe de Mobutu datant de quelques mois avant le coup d'Etat. Selon cette dame, Mobutu lui avait annoncé ce soir là  " Qu'il allait faire comme Nasser" bien avant son coup d'Etat du 24 novembre 1965. L'histoire a fini par prouver que la prise du pouvoir par l'Armée n'était qu'une affaire personnelle de Mobutu. D'ailleurs durant son règne il n'a eu des comptes à rendre qu'à ceux qui l'ont aidé à réaliser son projet.
Il est frappant de constater la similitude entre ce coup d'Etat du 24 novembre 1965 et la mascarade de la réunion de Lamera par les membres "fondateurs" de l'AFDL. Tous les congolais présents à cette réunion avaient comme rôle de conférer une certaine légitimité à ceux qui sont venus renverser Mobutu, à savoir les Rwandais. A l'instar des compagnons de révolution, ils ont tous été écartés du pouvoir. Et Laurent Kabila a payé de sa vie le fait d'avoir oublié qu'on l'avait utilisé comme les compagnons de la révolution. Les véritables  détenteurs du pouvoir chez-nous étant  les rwandais.
Alors pourquoi certains compatriotes font semblant de s'indigner de l'incursion des soldats rwandais sur notre sol ?La RDC  vit sous l'occupation rwandaise  . Ce qui se passe actuellemet est une preuve par neuf de cette réalité. Sommes-.nous si naïfs pour ne pas voir la vérité en face.

Messager

Ndeko Messager,

 

Nakobakisa na maye okomi que ya solo Général Joseph-Désiré Mobutu a utilisaki ba compagnons même soki misusu na kati na bango bazalaki ba vrais acteurs na même titre na ye moko :  Général Louis de Gonzac Bobozo na Colonel  Joseph-Alexandre Singa. Ba acteurs mosusu ba officiers ya mindele oyo : Powis de Ten Bosh, Prouteau, Delperdange, na Lamouline. Nde ba vrais acteurs wana.

 

Patriotiquement,

 

Emmanuel Kandolo

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K
C'est le General Mulamba qui fut le vainqueur de Kamanyola . Il fut egalement "l'Homme de Bukavu " avec les deux victoires reomportees par l'Armee Nationale Congolaise .
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K
Les Compagnons de la Revolution sont tous morts aujourd'hui mais les gens oublient trop souvent que c'est le General Mulamba qui en etait le plus populaire . Aucun des Officiers n'avait la dimension du General Mulamba qui fut choisi comme Premier ministre par le General Mobutu .
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D
coup d'etat  ya 1965 esalamaki na Mobutu en complicite avec le  haut commendemenent militaire mais kobanda bakangaki KiMBA,BAMBA, MAHAMBA PE ANANI ,Mobutu na haut comandement boyokani ezalaki te po ye Mobutu alingaki likambo wana tekasi mobutu azalaki impuissant pe alingaki te conflit wana eyebana po ekodiscrediter bango nyonso.Na liwa ya mulele nde acomprendre que haut comandement ezali danger po naye.Yango wana asalisaki ba election ya1970; pe na sima nayango apesaki ba mitu ya haut comandement pension.apres wana abandi kodiriger yemoko
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J
C'est en raison des exploits réalisés à la tete de ses troupes qu'il y a une Place Mulamba à Bukavu pour perpétuer sa mémoire. Barthélémy Bisengimana (éminent représentant de la minorité tutsie protégée par le Général Mulamba des politiciens locaux qui voulaient en faire des boucs émissaires à la fin des combats d'aout 194) donnera le nom de ''Général Mulamba'' à son bateau faisant la navette entre Bukavu et Goma . Cette légende de Kamanyola (fabriquée de toutes pièces par Mobutu) fait rire tout le monde car la population sait que ce sont les troupes commandées par le Général Mulamba qui ont libéré Kamanyola et Uvira.
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J
Vous vous trompez d'époque et de moments décisifs de l'histoire de la RDC . Le Général Mulamba a sauvé Bukavu et ce coup d'éclat fut exceptionnel car Bukavu fut la seule ville à avoir résisté à la rébellion muléliste et cette victoire fut le début de la défaite de la rébellion . Bukavu fut sauvé à la surprise générale et les combats se sont déroulés au bord du Lac Kivu sans que les soldats ne puissent reculer .Le Général Mulamba fut le véritable Héros de cette bataille comme le confirmeront tous les témoins oculaires dont feu Mgr Munzihirwa . Le journaliste belge Paul Masson qualifiera Mulamba de véritable '' Héros de Bukavu''. Le Général Massiala (ami du Général Mulamba) a combattu Schramme en 1967 mais les combats ne furent pas aussi décisifs qu'en 1964 . Les habitants de Bukavu ne connaissent que Mulamba et aucun autre officier les ayant aussi marqués par son courage et son intégrité morale. Mulamba était aux dires des gens de l'époque plébiscité comme devant etre président de la République et non un inconnu du nom de Mobutu .........
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M
Vous avez raison. J'ai confondu  le général Nyamaseko avec le général Nzoigba.En ce qui concerne les généraux Masiala et Mulamba, les deux avaient mené l'opération de Bukavu. Toutefois, c'est au Colonel Mulamba en tant que chef des opérations qu'étaient revenus tous les honneurs.Messager
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J
Le Général Nkulufa n'était pas l'officier d'ordonnance de Kasa-Vubu. L'officier d'ordonnance de Kasa-Vubu était à l'époque le Colonel Nyamasseko . Le Général Nkulufa était au courant de la réunion des Officiers et il fut intégré pour cela comme Compagnon de la Révolution sans qu'il ait pour autant signé la Proclamation du Haut-Commandement.La boulangerie de la poste appartient à la famille Nzoigba dont le Général Nzoigba est Compagnon de la Révolution et authentique signataire de la Proclamation.
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J
Les Compagnons de la Révolution sont tous décédés à la date d'aujourd,hui à l'exception de Malila,Nkulufa,Ilosono et Monyango.Les Généraux Bobozo et Singa n'étaient pas les plus influents comme j'ai lu dans un article antérieur . L'officier le plus populaire au sein de l'armée était le Général Mulamba appelé ''l'Homme de Bukavu'' dont la nomination comme premier ministre visait à renforçer la légitimité de Mobutu. Sa seule présence avait rallié toute l'armée et les provinces durement touchées par la rebéllion en raison de son aura.
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M
Oliver,A ma connaissance, sur cette liste: Mobutu, Tshatshi, Ingila, Monyango,Basuki, Bobozo, Masiala, Nzoigba, Bangala, Mulamba, Itambo sont décédés. Ne seraient en vie que Singa, et Tukuzu auxquels il faut ajouter Lonho, Denis Ilosono, et Wabali qui ont avaient été compagnons sans avoir signé le texte. Lohno était Sous Lieutenant et s'était chargé de la lecture du communiqué à la radio, Denis Ilosono était secrétaire de Mobutu, et Wabali en tant qu'officier des transmissions était chargé de brouiller les communications durant l'opération. Il faut aussi ajouter la défunte Marie Antoinette Mobutu dont le rôle fut de servir les conspirateurs. Je signale que le général Nkulufa qui fut officier d'ordonnace du président Kasa-Vubu avait été tenu à l'écart de cette opération et na'vait pas bénéfié du statut de compagnon de la révolution. Pour le calmer, on lui  confia la boulangerie et patisserie qui était située non loin de la poste en ville,Messager
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O
Quelqu'un peut-il nous dire que sont devenus les signataires cette proclamation ?
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M
Les  interventions de Dodo et d'Anaclet  et d'Emmanuel Kandolo  peuvent enrichir la problématique  de la prise du pouvoir du 24 novembre 1965.Messager
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D
En 1965, les Occidentaux avaient decide de mettre en place un pouvoir fort (et dictatorial) au Congo. Et Mobutu etait leur homme de main. Alors qu'ailleurs, comme en Afrique Francaise, le choix d'un pouvoir fort etait tout clair, le Congo fera cette transition dans le faux-fuyant et la mascarade. D'abord, Joseph Kasa-Vubu annonce le 30 Juin 1963 que, pour un nouveau depart, les vieux politiciens devront laisser la place aux jeunes. Notons que son gendre Albert Ndele sera le pere de la monnaie Zaire (1967). En Novembre 1965, le Lieutenant-General Joseph-Desire Mobutu l'ecarte en douceur du pouvoir et annonce son " 5 ANS PEMBENI" (5 ans, les vieux politiciens sont hors du pouvoir). Evidemment, on connait comment les Kasa-Vubu, Ndele, Tshisekedi, General Mulamba, Kamitatu et autres se feront rouler dans la farine. Mobutu commence par fouler au pied le multipartisme, en creant son parti-unique MPR en 1968. En 1970, il refuse la presidence a vie offerte par le MPR, mais declare sans ambages :"Sans risque de nous tromper, nous pouvons aujourd'hui affirmer que NOUS SOMMES VRAIMENT MAITRES DE NOTRE DESTIN". En tout cas, ce a quoi il faisait allusion n'etait nullement le destin du peuple Congolais. En dix ans, l'oligarchie locale avait acquis son independance temporelle.Voyez-vous, en politique plus qu'ailleurs, accords et alliances ne sont jamais immuables. Et dans la jungle politique, des margouillats d'aujourd'hui peuvent devenir des crocodiles de demain.Pour ma part, je pense les fameux accords de Lemera ou la question de l'occupation (ou l'influence) du Rwanda sont des faux-debats pour le grand Congo. Pourvu que les Congolais s'y mettent, prennent enfin leurs affaires et leurs interets au serieux.
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A
L'article du potentiel omet de mentionner la victoire de Tshombe et la CONACO aux élections législatives et la voie toute tracée pour Moïse Tshombe vers la présidence de la république.  Si Tshombe était arrivé au pouvoir la carrière de Mobutu vacillait. Le potentiel ne cite que Mobutu et l'armée pour la fin de la rebellion mais il devrait noter aussi que Tshombe est revenu au pouvoir comme premier ministre pour combattre la rebellion,ce qu'il a fait en engageant les mercenaires et les gendarmes Katangais du fameux régiment Baka au coté de l'ANC.  
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