L'épopée des Bana Mangembo(1)
L'épopée des Bana Mangembo.
C'est au début des années 80, que dans le sillage des commémorations du centenaire de la découverte de Kinshasa par l'explorateur henry Morton Stanley, il nous a été donné de rencontrer les
témoins encore vivants à l'époque, de l'histoire de la première capitale du Congo - Etat Indépendant du Congo puis Congo Belge- kintambo la noire ou léopoldville la blanche. Ne pouvant me
prévaloir de rigueur historique et vue ma Kintambophilie exacerbée, j'aimerai livrer, chaque semaine, aux lecteurs de notre Blog Mbokamosika, ce que je considère comme l'Epopée des Bana
Mangembo. Soit une galérie de portraits de personnages, certains hauts en couleurs, d'autres méconnus, mais qui ont apporté chacun une part à la construction du mythe des bana Kintambo de 1881
à nos jours.
Leopoldville ou Kinshasa
Lors de mon dernier passage à Kinshasa en juillet et Août
2008, j'ai fait deux interventions à l'Institut National des Arts INA. la première en direction des étudiants du prof. Mwambay Kalengay m'a permis de revenir sur mon parcours d'opérateur
culturel et la seconde face aux chercheurs du CEDAR à l'invitation du Prof Ndundu Kivuila, m'a permis d'expliquer le concept Ngembo et l'espace socio-culturel mangembo.
En effet, l'espace socio-culturel Mangembo comprenait deux secteurs bien distincts. le secteur des Mindele ou Léo 1 s'étendait des bords du fleuve Congo, du bas de kalina aux premières chuttes
du côté de l'hopital de la rive, elle progresse ensuite à l'intérieur des terres en englobant le mont Ngaliema jusqu'au Tasok, ainsi la bande de terre comprise entre le fleuve et la ligne
de chemin de fer jusqu'au petit pont au niveau de l'Utexco.. Léo 2 ou la cité noire originelle était située sur la Montagne de Kilimani à côté de la première école des frères des écoles
chrétiennes. Vestiges de ce premier quartier noir, des manguiers sont devenus maîtres de cett espace vert durant des années, avant qu'un programme immobilier dit Cité Mont
Fleury ne les supprime entièrement. mais dans la mémoire des enfants de Kintambo, Kilimani est synonime de Mangolo Ngaliema (les manguiers de Ngaliema). C'est sur cette montagne ou
colline, que vont donc s'établir les premières populations noires lorsque l'administration belge prend ses quartiers sur l'autre Montagne Mont Stanley. Ces populations, main d'oeuvre de la
construction du chemin de fer é - Matadi, commerçants Teke et autochtones Humbu, se distinguent déjà des ceux de Kinshasa localisés autour du pool malebo (stanley). En fait Léopoldville
était une désignation de Kintambo et son emblème reste bien sûr le Manguier. Alors que Kinshasa, tournée vers la rive droite du fleuve Congo, siège du Makoko de Mbé, qui aurait pu prendre le
baobab du village de Nsasa, jettera son dévolu sur les palmiers BORAS, les fameux Malebo de l'Ile Mbamu. C'est donc à tort que l'on a transformé le léo 2 de Kintambo en Kin2. Cela ne se
justifie nullement, puisque du fait des codes postales, Kintambo était plutôt Kin 12.
Leopoldville ou Kinshasa
Des générations de Bana Kintambo et particulièrement des Motolu (natifs de Kintambo) ont longtemps essayé de se faire entendre des historiens et des animateurs de la ville province de Kinshasa,
mais sans succès. peut être parce que derrière cette querelle Léopoldville Kinshasa, se cache une autre rivalité : celle des enfants des Frères des Ecoles Chrétiennes(ASsanef) et des enfants
des Pères de Scheuts (Adapes). Une rivalité qui a pendant longtemps coupé Kinshasa en deux à partir de l'avenue du 24 novembre depuis la ligne de chemin de fer : Kintambo ou Kinshasa Ouest,
englobant Sainte Marie, le Camp Kokolo, Bandal et Kintambo d'une part; et Kinshasa ou Kinshasa - Est comprenant les trois communes "saintes" : Saint Jean, Saint Pierre (Kinshasa) et Saint paul
Barumbu.
Mwan'a Mangembo