Les souvenirs d'enfance d'Anaclet Nsumbu
Je suis peut-être un peu plus âgé que les blogeurs précédents et je n'avais que dix ans à l'indépendance mais mes souvenirs sont
encoreintacts. Je vois encore le bus électrique un genre de troleydont les toîts au dessus se levaient pour se recharger en particulier sur Bongolo. La partie de kinshasa que nous
appelions la ville qui était alors Léopoldville n'avait rien à envier à l'Europe. D'ailleurs les feux rouges en Belgiques me rappellent ceux de Kinshasa.La banque Nationale belge a des
similitudes d'architecture avec la Banque du Congo.Les boîtes aux lettres sont les memes que celles de mon enfance. je suis arrivé à Yolo Nord en 1954. La cité venait d'être construite,
elle était très belle. Mes parents ont acquit notre maison grâce à un crédit immobilier auprès de fonds d'avance organisme qui permettait d'acheter les maisons de l'office de cités
africaines(OCA) qui est devenu par la suite l'office nationale du logement(ONL) après l'indépendance.J'avais encore 4/5 ans quand la société Safricas construisait les routes goudronnée et
Régidésoamenait l'eau dans chaque parcelle. L'électricité est venue un peu plus tard car il fallait la demander individuellement. Seuls le quartier Renkin aujourd'hui Matongé
avait électricité et j'ai vu Moulaert livré avec l'eau, l'électricité et les routes juste avant l'indépendance. Il faut noter que l'on était heureux. J'ai vu construire rien qu'à Yolo sud et
nord sept écoles dont deux catholiques,quatre officielles,une protestante et une de l'armée du salut. Quelques rares enfants d'évolués immatriculés étaient admis à l'athénée Royal aujourd'hui
athénée de Gombé et ceci après une enquête mené par les assistantes sociales belges qui venaient voir si la famille étai civilisée si l'enfant vivait dans des meilleurs conditions d'hygiène et sil
avait toutes ses vaccinations.Ces enquetes se sont poursuivient quelques jours après l'indépendance car l'administration belge était encore là jusqu'à son éviction par Lumumba. Les
noirs ont été admis en masse au Collège Albert premier (Boboto),à l'athénée de Kalina et à l'école officielle de Limétéaprès l'indépendance puisque les élèves blancs européens étaient
partis il fallait les remplacer. Les élèves noirs de l'école saint joseph ont été recrutés pour occuper les classes laissées vacantes au collège Albert premier. Les bus scolaires nous
les avons connus après le 30 Juin 1960 parce que nous n'en avions pas besoin avant. Il est vrais ue dans ma mémoire d'enfant je ne regrette pas la période avant l'indépendance.Je revois la
distribution d'encre dans des petits encriers noirs laissant échapper une odeur particulière.Je m'imagine sur des bancs en bois massif ou en fer et bois de chez FNMA une entreprise de mobilier de
bureau. Mais l'indépendance c'est tout de meme bien. Habitant Yolo je ne connaissait pas Limété. La première fois que j'y suis allé c'était en 1960 invité à une kermesse par un
condisciple dont le père était employé de maison donc autorisé à habiter dans les dépendance de la concession de son patron.Au stade Roi Beaudoin ( stade du 20 Mai ) les blancs
occupaient la tribune d'honneur et la tribune centrale. Il n'y a là rien de choquant en réalité puisque même actuellement la tribune centrale est toujours occupée par une catégorie des gens mais ça
ne m'a pas empêché de resquiller entre mes 16/18 ans d'âges dans les tribunes alors qu'avant l'indépendance ce eut été impossible. Dire qu'on ne rêvait pas d'aller en Europe est
présomptueux. Les enfants de nouveaux riches que je respecte laissent penser que leurs parents l'ont toujours été. Ils ont le droit. Mais l'histoire vraie doit leur dire que l'ouvrier noir
congolais gagnait plus que l'ouvrier polonais avant 1960 mais c'est tout par ailleurs tout le monde était logé à la même enseigne sauf une minorité queles politiciens de 1960 ont pris soins
d'éloigner du pouvoir et les rebelles ont carrément éliminé physiquement.Mes parents voyageaient en bateaux et juste après 1960 ils ne se déplaçaient qu'en avion sauf pour aller dans le bas Congo
un véhicule ou le train suffisaient. Les congolais eux mêmes ont mis leur pays par terre. Le 4 Janvier 1959 j'avais 10 ans , les émeutiers ont attaqué les magasins des portugais sur Bongolo. Il
existait là un quartier de commerçants grec et portugais dont les magasins furent pillés et leur femmes violés par des congolais. Je ne les insulte pas et je souscrit pas non plus à ce qu'ils ont
mais leur action nous a donné l'indépendance. Quelques années plus tard ils ont réitérée ça par deux fois c'est ce qui a mis le pays par terre avec la zairianisation.
Anaclet.
Anaclet.