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Publié par Samuel Malonga

Le 30 juin 1960, la République du Congo accède à l’indépendance dans la liesse populaire, mais aussi dans une confusion institutionnelle profonde. Derrière les sourires figés sur les photographies officielles, les tensions étaient déjà explosives. Le rêve d’un Congo uni, souverain et fraternel, tel que proclamé dans le discours vibrant de Patrice Lumumba ce jour-là, s’est rapidement heurté à une réalité bien plus fragmentée, minée par les intérêts divergents, les ambitions personnelles, les héritages coloniaux non réglés.

À la tête de ce rêve, Lumumba incarne l’ambition d’un État central fort, panafricain et décolonisé. Il veut briser les chaînes de la Belgique, affirmer une indépendance pleine et entière, balayer les influences extérieures. Mais dès les premières semaines, le pays se fracture : les provinces riches, comme le Katanga avec Moïse Tshombe, ou le Sud-Kasaï avec Albert Kalonji, se séparent. L’armée se mutine. L’autorité centrale vacille. Lumumba, malgré son éloquence et sa volonté inébranlable, n’a ni les alliances ni l’expérience militaire pour faire face à l’implosion.

En face de lui, Kasa-Vubu, président modéré et prudent, défend une conception plus conservatrice du pouvoir, marquée par une culture du compromis et une crainte des ruptures. Mais cette prudence se retourne contre lui. Dans le chaos, son autorité est contestée, son action apparaît hésitante, et il finit, avec le soutien tacite des Belges et de Mobutu, par écarter Lumumba.

 

Le coup d’État militaire de Mobutu, le 14 septembre 1960, sonne le glas de ce rêve d’unité. Lumumba est arrêté, livré à ses ennemis, puis assassiné. L’État congolais entre dans une spirale de division et de méfiance, où chaque leader régional défend ses propres intérêts, où la logique ethnique l’emporte sur l’idée nationale. Le Katanga, le Sud-Kasaï, les tensions au Kivu, au Bas-Congo… Le pays se morcelle, tandis que les puissances étrangères instrumentalisent les conflits.

L’unité congolaise, rêvée par les pères de l’indépendance, n’a pas survécu aux premières années. Elle fut sacrifiée sur l’autel des intérêts économiques, de la peur du communisme, des ambitions personnelles, et d’un État trop jeune, trop fragile, trop vaste. Le rêve était noble. Mais il avait contre lui l’histoire, la géographie et la violence des puissants.

Comment l’indépendance a enfanté la division

Ironie cruelle de l’Histoire : l’indépendance, conquise au nom de la liberté et de l’unité, a donné naissance, au Congo, à une fragmentation plus profonde encore. Les pères fondateurs n’étaient pas unis par une vision commune, mais par un calendrier imposé par la Belgique, soucieuse de quitter la scène avant que les tensions n’explosent. Dès les premiers jours de l’indépendance, le pays s’est déchiré non pas autour d’un ennemi commun, mais autour de visions inconciliables de ce que devait être le Congo libre.

Patrice Lumumba voulait un Congo unitaire, social, souverain. Mais Moïse Tshombe, à la tête du Katanga, voyait dans l’indépendance une opportunité pour protéger les intérêts miniers de sa région, avec le soutien des sociétés belges. Albert Kalonji, quant à lui, revendiquait un pouvoir traditionnel Luba au Sud-Kasaï, sacré "roi" dans une démarche quasi monarchique. Joseph Kasa-Vubu, figure modérée, prônait un fédéralisme prudent, tandis que Mobutu s’imposait comme le silencieux arbitre armé, prêt à trancher là où la politique échouait.

Cette division ne fut pas que politique. Elle fut aussi ethnique, régionale, culturelle. Le Congo, immense mosaïque de peuples, de langues, d’histoires locales, n’avait jamais été uni que par le joug colonial. En 1960, aucune structure n’avait été bâtie pour remplacer la centralisation coloniale par une gouvernance démocratique stable. Les provinces, en particulier les plus riches, virent dans l’indépendance une possibilité de s’affranchir du centre. La sécession du Katanga ne fut pas seulement un choix idéologique : ce fut une réaction économique et stratégique, soutenue par la Belgique, qui redoutait la nationalisation des ressources.

Les institutions fragiles, la rivalité entre le président et le Premier ministre, l’absence d’armée nationale unie, les ambitions extérieures – tout cela rendait l’éclatement presque inévitable. L’indépendance avait été obtenue trop vite, sans transition, sans consensus profond sur le modèle d’État à bâtir.

Ainsi, l’indépendance congolaise n’a pas été un moment de libération nationale unie, mais un acte fondateur de division. Et c’est Mobutu, capitalisant sur ce désordre, qui saura imposer, par la force, une unité de façade pendant trois décennies. Une unité imposée par le haut, mais jamais réconciliée par le bas.

 

Les courants politiques au Congo en 1960

1. Fédéralistes modérés

Figure-clé : Joseph Kasa-Vubu (ABAKO)

Objectifs :

Autonomie des provinces

Respect des identités ethniques

Transition progressive

Appui : Bakongo, élites religieuses, certaines couches urbaines

 

2.  Nationalistes unitaires (centralistes, panafricanistes)

Figure-clé : Patrice Lumumba (MNC)

Objectifs :

État fort, centralisé

Décolonisation totale et immédiate

Coopération panafricaine, rupture avec la Belgique

Appui : Jeunesse, classe ouvrière, fonctionnaires

Alliés : Ghana de Nkrumah, URSS (dans les discours)

 

3. Sécessionnistes économiques

Figure-clé : Moïse Tshombe (CONAKAT – Katanga)

Objectifs :

Indépendance ou autonomie du Katanga riche en minerais

Maintien des intérêts des compagnies minières belges

Appui : Élites katangaises, entreprises belges, mercenaires

 

4. Ethno-traditionalistes

Figure-clé : Albert Kalonji (MNC-Kalonji)

Objectifs :

Monarchie traditionnelle Luba

Autonomie du Sud-Kasaï

Appui : Luba du Kasaï, chefs coutumiers

 

5. Militaro-pragmatiques

Figure-clé : Joseph-Désiré Mobutu

Objectifs :

Maintien de l’ordre

Équilibre entre les blocs Est-Ouest

Neutralisation des clivages politiques

Appui : Armée, anciens colons, États-Unis

 

Samuel Malonga

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L
CONCERNANT LUMUMBA<br /> <br /> Je voulais aussi ajouter ceci à part ce que Sam a dit :<br /> <br /> LUMUMBA dès le jour de la Proclamation de l' Independance il se distingua par un Orguiel extême. il s' attaqua au Discours du Roi Beaudoin sans Sagesse . il contredit son propre Président KASA VUBU par son Discours. À tel point que le Roi Beaudoin demanda au Président KASA VUBU s' il était au courant du Discours de LUMUMBA. KASA VUBU n' était pas au courant. Mais LUMUMBA ne s' excusa jamais de cet incident devant le Public.<br /> <br /> JOSEPH KASA VUBU destitua LUMUMBA devant le Parlement , LUMUMBA aussi destitua KASA VUBU .Une Confusion totale devant les membres du Parlement qui ne comprenaient plus QUI EST SUPÉRIEUR DE QUI ? LUMUMBA ne s' excusa jamais devant son Président , ni devant les Membres du Parlement deçus de cette Confusion.<br /> <br /> Têtu et Orgueil LUMUMBA n' avait peur de Personne et n' écoutait personne , pas même son propre Président KASA VUBU. Les Belges ou autres Européens et Américains étaient traités d' imperialistes.Jusqu 'au jour où LUMUMBA demanda au Président KASA VUBU de collaborer avec les RUSSES. Alors LUMUMBA traité de COMMUNISTE , les Europées et Américains se sentirent en danger de perdre le CONGO RDC , decidèrent d' eliminer le plus vite possible LUMUMBA ce futur instrument des COMMUNISTES.<br /> <br /> Mais cette decision ne peut être executé sans l' accord du Président de la Republique il a fallu interesser KASA VUBU . et KASA VUBU déjà déçu par cet orgueilleux de PREMIER MINISTRE n' a qu' en se debarasser.C'est alors qu'il mettra son accord.<br /> <br /> Mais LUMUMBA ne veut pas quitter le poste , le faire quitter de force est un problème devant des Politiciens qui se divisent les uns pour KASA VUBU , les autres pour LUMUMBA.<br /> <br /> Un Militaire devient necessaire pour ecarter tous les Civils Politiciens. Alors MOBUTU est choisi comme la personne idéale. Et en tant que chef de l' armée , c'est MOBUTU qui sera chargé de l' eliminer LUMUMBA le 17 Janvier 1961.<br /> Mais Le tuer publiquement pouvait susciter une Révolte du Peuple. il faut le tuer secrètement et loin du Peuple. Mais que dire au Peuple ? Le Ministre de l' intérieur inventa une histoire et propagea le 13 Fevrier 1961 que LUMUMBA et 2 de ses coequipiers on été assassinés par des inconnus et enterrés en Brousse.<br /> <br /> <br /> Mais malgré cela dans le Rang des politiciens il y aura SUREMENT plutard un debat problematique concernant LUMUMBA. Alors un coup D' ETAT MILTAIRE était necessaire pour ecarter tous ces Civils <br /> <br /> Politiciens. Alors MOBUTU monta au Pouvoir avec collaboration de KASA VUBU , Les Belges et autres Européens et Américains.Une fois au Pouvoir le 24 Novembre 1965 , Mobutu pouvait choisir son équipe de confiance.Mais pour menacer les Futurs Politiciens Rebelles il commencera par la pendaison de quelques soit-disant un complot du coup d' Etat.<br /> <br /> Ce sont ces 4 Martyrs dont on a entendu parler : Jerôme Anany , Emmanuel Bamba , Evariste Kimba , Alexandre Mahamba , le 2 Juin 1966 sur la place oú se trouve aujourd' hui le Stade des Martyrs.<br /> <br /> C'est ainsi que ce danger de la présence de L'HOMME LUMUMBA fut à jamais écarté.<br /> <br /> N.B: Ceci aussi mérite un Article complet , mais ce n'est pas notre sujet . j' ai fait seulement un effort d' abreger .<br /> <br /> LUSED
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L
Hum <br /> je viens de lire mon frère. C' est clair .<br /> Malgré que j' apprecie beaucoup KASA VUBU , je peux aussi conclure ici que LUMUMBA était Transparent devant KASA VUBU , mais KASA VUBU n' était pas à 100 % trasparent devant son Premier Misnistre.C' est juste une opinion personnelle.<br /> <br /> Puisque c' est le nom de LUMUMBA qui allait toujours de l' avant dans cette affaire.<br /> Merci pour cet eclaircissement.<br /> <br /> LUSED
N
Cher frère Lused<br /> <br /> J'ai vérifié mes sources rien que pour vous.<br /> <br /> Dans le livre "Les secrets de l'affaire Lumumba" on peut lire ceci à la page 76 " (...) le 14 juillet (1960), lorsque le conseil de sécurité des Nations-unies demande le retrait des troupes belges, que le Congo rompt ses relations diplomatiques avec la Belgique, que Lumumba et Kasa-Vubu lancent un appel direct à l'URSS et que la menace d'une déclaration de guerre est dans l'air.<br /> <br /> Dans "Les dossiers du CRISP"1960 Volume II à la page 635 : "En juillet MM. Lumumba et Kasavubu s'adressèrent par deux fois à l'URSS et expliquèrent ensuite qu'il s'agissait là d'un moyen de pression en faveur de leurs thèses."<br /> <br /> Bonne lecture.
L
Bonjour mon frère Nzeli<br /> Toujours en guise de complement .<br /> Concernant l'appel à l'aide à L'URSS .Si cela fut lancé conjointement par Kasa Vubu et Lumumba. Alors dans ce cas Kasa Vubu commit un acte d' hypocrite en ne se manifestant pas publiquement , ou peut être manque de courage.<br /> <br /> Et indirectement on peut dire aussi qu' il a trahi son frère Lumumba en gardandant le silence puisque les blancs à l' époque ne savaient seulement que c' est Lumumba qui était l' acteur en dehors de la volonté de Kasa Vubu.<br /> <br /> LUSED
N
Bonjour<br /> <br /> Le système politique institué par la Loi fondamentale était le régime parlementaire . Le PM (Lumumba) était censé être le personnage principal, le rôle du président étant purement protocolaire. Même s'il est vrai que la LF avait introduit des articles en contradiction avec ce régime. L'usage voulait que Kasa Vubu soumette à Lumumba son projet de discours pour validation. Ce qui n'avait pas été fait. Voilà la raison pour laquelle Lumumba avait rédigé son discours.<br /> <br /> Kasa Vubu n'avait pas destitué Lumumba au Parlement. Il aurait échoué car Lumumba y avait la majorité. La preuve: Ileo, choisi par Kasa Vubu pour remplacer Lumumba, n'avait jamais réussi à obtenir le vote de confiance des Chambres. Kasa Vubu avait destitué Lumumba à la radio. Il avait d'ailleurs fallu que ses conseillers belges lui rappellent l'exigence du contre-seing pour qu'il corrige l'illégalité de son acte de destitution initial. <br /> <br /> L'appel à l'aide à L'URSS avait été lancé conjointement par Kasa Vubu et Lumumba. Source: Les secrets de l'affaire Lumumba, J. Gérard-Libois et al. <br /> <br /> Mobutu n'était pas un militaire sorti du bois pour sauver le pays. C'était un ancien sergent de la Force publique devenu journaliste et indicateur de la Sûreté coloniale belge. Les Belges l'avaient présenté à la CIA. Cette agence avait constitué un noyau appelé le Groupe de Binza dont il faisait partie. Ce groupe avait pour mission d'écarter Lumumba du pouvoir (voir article sur le Wizard Project sur notre blog bien-aimé). Sources: Chief of Station par L. Devlin (je vous recommande vivement ce livre), L'ascension de Mobutu par L. De Witte, L'ascension de Mobutu par J. Chomé, <br /> <br /> Telle est ma modeste contribution à ce débat très intéressant. Patriotiquement vôtre.
L
CONCERNANT MOBUTU<br /> <br /> Bonjour à tous les Mbokatiers !!!<br /> <br /> Concernant les Questions posées par notre frère Blondé sur MOBUTU et LUMUMBA<br /> <br /> Je voulais ajouter ceci sur MOBUTU :<br /> <br /> Concernant MOBUTU il faut considérer la partie POSITIVE du début et la partie NEGATIVE de sa fin.Le problème est que quand quelqu' un termine mal , cela efface tout ce qu' il a fait comme bien.Personne ne se souvient plus de ses bienfaits.<br /> <br /> Voici la Partie Positive de Mobutu :<br /> 1- L' UNITÉ DU PEUPLE : <br /> Mobutu a uni les tribus congolaises dechirées se combattant entre elles.Les Povinces tribalisées se séparant entre elles.L' Equateur pour les Bangala , le Kassaï pour les Baluba , le Katanga pour les Swayili , le Bandundu pour les Bayaka , le Bas Kongo pour les Bakongo .....etc. Et se combattant entre eux. Mobuto a lancé le slogan : TATA BO MOKO , MAMA BO MOKO , EKOLO BO MOKO ...Toute Province appartient à tout congolais , tout congolais est frère d' un autre congolais.Jusqu' aujourd' hui aucun Président n' a uni le Congo comme Mobutu.<br /> <br /> 2- LA DEFENSE DU PEUPLE<br /> Partout où le peuple était menacé par l' ennemi , Mobutu envoyait les troupes jusaqu' à arriver sur les lieux lui-même en Personne en Tenue Militaire.Et le Combat prenait fin en peu de temps , pas des années.Tu ne peut pas blaguer avec les Congolais à ce temps là.<br /> <br /> 3- LA ZAIRIANISATION ou RECOURS À L' AUTHENTICITÉ<br /> il lança le slogan «RECOURS À L' AUTHENTICITÉ» , rentrer aux valeurs culturelles de nos ancêtres : nos Noms , notre manière de vetir , nos cultures ancestrales ....etc<br /> <br /> 4- LA VIE SOCIALE<br /> il lança aussi le Slogan « RETROUSSONS LES MANCHES » , le peuple doit travailler pas seulement compter aux Blancs. Par exemple pas compter aux importations mais travaillons Retroussons les Manches et travaillons la terre. On faisait même le SALONGO (Travaux de Proprété) chaque Samedi . <br /> <br /> Moi Lused je témoigne que Mobutu entra en 1965 , a partir de 1967 Nous mangions 3 fois par jour. Le Matin avec du thé et un LAIT LOURD ,chaque enfant avec un pain entier pour lui seul. Le Midi un Repas Lourd avec comme DESSERT du RIZ. On appelait le riz DESSERT.<br /> Puis le Soir un autre Repas Lourd. Dans les villages un etranger inconnu de passage était interpellé pour manger ou recevoir quelque chose pour voyager : Banane , Manioc , Arachides ou poisson dans les zones comme Mbandaka.Je parle des choses que j' ai vécu pas entendu.<br /> <br /> Et le Peuple dans la joie chantait Mobutu.Je n' ai pas parle du Sport : Football, Boxe ,cyclisme...<br /> <br /> Quand à la Partie Negative :<br /> <br /> Mobutu aurait fait une Déclaration : « S' IL FAUT FAIRE UN PACTE AVEC LE DIABLE , ON FAIRA LE PACTE AVEC LE DIABLE»<br /> Plutard après avoir bien travaillé , on entendit qu' il entra dans la Secte magique appelée PRIMA CURIA de Kitenge Yezu.Et les choses commencèrent à s' empirer , allant de mal en mal , le Peuple ne voulait plus Mobutu. Il devint Grand Dictateur tuant son Peuple à tout moment .Personne ne pouvait plus chanter Mobutu alors les choses devaient aller par force sous dictature.Voter par Dictature , chanter par Dictature alors tout finit mal . Ses bienfaits furent oubliés.<br /> <br /> Ceci mérite tout un Article , mais j' ai fait un effort pour abreger , puisque nous sommes dans un autre Thème. Peut être dans l' avenir seulement.<br /> <br /> <br /> LUSED
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B
Monsieur Malonga, je viens de lire le deuxième texte que tu as publié sur l'indépendance de ce qui est aujourd'hui la RDC. Je ne finirai jamais de te dire merci pour ces informations qui nous donnent une idée de ce qui se passe actuellement dans ce pays. L'appétit venant en mangeant, à chaque fois j'ai envie d'en savoir plus. Pour l'heure j'ai une préoccupation concernant la personne de Mobutu. Une fois sur ce média j'ai posé la question de savoir pourquoi malgré ce que nous savons de négatif sur le règne de ce général la musique foisonne de chansons le glorifiant. Il m'a été répondu que, au début de sa gouvernance il a été le meilleur, il était très bon pour le pays et que ce n'est que par la suite qu'il s'est mué en dictateur.. En plantant le décor de l'histoire du Congo Léopoldville je voudrais savoir quels sont les actes qui ont valu au général président la faveur du peuple. Peut-être que j'anticipe sur les prochaines parutions, ce n'est pas grave.. Une autre question. Bien que la mort atroce de Lumumba et l'approbation de la jeunesse l'ait rendu populaire, planétaire même, est-ce que la démarche du président Kasa-Vubu n'était-elle pas la meilleure pouvant à la longue rapprocher toutes les positions s'il était soutenu par la popularité de son premier ministre ? Vivement que la RDC retrouve sa quiétude.
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S
Merci pour l’intérêt que tu as porté à cet article. En effet, selon moi, Mobutu est l’homme par qui le malheur du Congo est arrivé. Il est à la base de tous les maux que connait la RDC aujourd’hui notamment la corruption, le népotisme, le favoritisme, le tribalisme, les détournements des fonds publics (devenus aujourd’hui un véritable "sport gouvernemental", ont pris des proportions exponentielles), la dictature, le culte de la personnalité, le clientélisme, la paupérisation du peuple, des promesses non tenues, etc. <br /> <br /> La musique congolaise moderne foisonne des chansons à la gloire de Mobutu parce que les artistes-musiciens étaient obligés de prouver leur militantisme et leur attachement indéfectible à la fois au chef qui était Mobutu et au parti-Etat, le MPR. D’autres le faisaient simplement par flatterie afin de s’attirer les faveurs du pouvoir, ou par peur pour ne pas d’être taxés d’antirévolutionnaires. Des grands noms de la musique congolaise comme Docteur Nico ont dérogé à cette règle. Mobutu est son parti unique ont imposé la dictature à partir de la pendaison des conjurés de la Pentecôte en 1966. C’est à partir de ce jour que tous les Congolais se sont tus et commencé vraiment à avoir peur de Mobutu. C’est dans cette impasse que commença l’immigration des jeunes à l’étranger principalement en Europe occidentale et aux États-Unis.<br /> <br /> Concernant Lumumba, même son ami Thomas Kanza, l’avait mentionné. Patrice avec son caractère bien trempé n’écoutait quasiment personne. Son orgueil avait entrainé sa perte. Étant Premier ministre mais aussi ministre de la Défense nationale, l’armée qu’il avait envoyée pour rétablir l’ordre institutionnel dans l’Etat autonome du Kasaï avait massacré la population civile à Bakwanga (aujourd’hui Mbuji-Mayi). Le rapport de l’ONU à l’époque l’avait même qualifié de génocide. Cette épée de Damoclès était suspendue sur la tête de Lumumba, pourtant Kasa-Vubu l’en avait dissuadé. Lui dans sa prudence et pour éviter toute effusion de sang, avait réussi à réconcilié les Luba et les Lulua par le dialogue.