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Publié par Samuel Malonga

Lorsque Lumumba est arrêté puis transféré à Léopoldville, on trouve sur lui un grand nombre de documents compromettants.  Certains sont signés de sa main tandis que d’autres sont écrits par ses collaborateurs. On y trouve même une lettre de son ami Kwame Nkrumah et aussi celle qu’il a lui-même envoyée au gouvernement de l’Union soviétique alors qu’il est encore Premier ministre.

Écrits entre mi-août et mi-septembre 1960, ces documents illustrent les difficiles moments passés par Lumumba cloitrés dans sa résidence où il vit reclus avec sa famille depuis le 5 septembre, date de son limogeage. Mais, même isolé, il ne baisse pas les bras. L'homme est à la fois actif et combatif, déterminé et optimiste surtout sûr de gagner cette énième bataille. Pour cela, il consulte, écrit et donne des instructions à ses fidèles amis.

 

Quatre jours après la formation du gouvernement Ileo, Lumumba s’en prend violemment à l’O.N.U. Sous le titre "Décision grave et irrévocable prise par le Gouvernement de la République du Congo",  il dénonce le complot ourdi par elle en faveur de Kasa-Vubu, Ileo, Tshombe et Kalonji. Dans cet ultimatum, il met fin à la mission des Nations Unies endéans 8 jours et leur remplacement par les forces soviétiques. Lumumba assure avoir pactisé avec le diable pour sauver le pays.

Dans ce retournement de situation, il prend contact avec les pays communistes notamment l’URSS et la Chine populaire. On découvre aussi un autre Lumumba. Pour "assurer l’intégrité du territoire dangereusement menacée", il a urgemment besoin des avions et du matériel militaire.  

 

Les lettres confidentielles qu’il envoie à Jean-Pierre Finant et aux présidents des gouvernements provinciaux (hormis le Katanga) marquent un tournant dans la pensée politique de Lumumba. C'est autre homme qui dans les "mesures d’application de première phase de la dictature", prévoit l’arrestation des opposants voire l’élimination physique de Tshombe et Kalonji.

Revêtant un caractère historique et quasiment ignorés des Congolais, le devoir de mémoire nous oblige de porter ces documents inédits à leur connaissance.

Samuel Malonga

                   DOCUMENTS SAISIS SUR LUMUMBA LORS DE SON ARRESTATION

 

 

 

                                      

 

 

 

 

 

 

 

 

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L
Cher Sam Malonga,bonjour et toutes mes salutations et aussi des remerciements suite à la mise en ligne de ces documents attribués au feu Lumumba et à ses partisans! Discuter de l'authenticité de ces documents,est un autre débat,et ce que l'on sait est qu'il peut y avoir des non-dits comme dans la plupart dans l'histoire des hommes! C'est vrai que lorsque les Etats-unis refusent de venir en aide à un gouvernement,à cette époque glaciale,l'alternative n'était que de regarder du côté de Moscou ou Pékin et on sait vers quel côté les partisans de notre Patrice avaient tendu la main! En attente,bien à vous et salut à notre vaillant Messager.
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S
La publication de ces documents n'ont pas pour but de discréditer qui que ce soit et encore moins Lumumba. Ils veulent seulement montrer qu'il y a peut-être ou sûrement beaucoup de non-dits dans l'histoire officielle de notre pays. Nous l'avons fait à l''époque en publiant ces lettres de Kasa-Vubu concernant le sort de Patrice Lumumba. <br /> <br /> Être communiste ou capitaliste était un choix idéologique que beaucoup de leaders africains avaient fait. A l'époque, le monde était politiquement bipolaire. Il fallait appartenir à l'un ou à l'autre camp. Lumumba avait toujours nié être communiste. Il l'avait fait savoir dans un entretien avec des journaliste belges. Notons que ses grands amis se comptaient parmi les leaders africains de tendance socialiste (Nkrumah, Sekou Touré, Nasser, Modibo Keita).<br /> <br /> Mais avec le recul, je me pose des questions sur les faits et gestes de ses plus fidèles compagnons de lutte. Tenez, Antoine Gizenga, en 1960, se rendit à Prague alors que tous les leaders congolais se trouvaient à Bruxelles pour les besoins de la Table ronde afin de débattre de l'avenir du pays. L'homme n'avait participé à aucune séance. La Tchécoslovaquie était à l'époque un satellite de l'Union soviétique. A Stanleyville, le même Gizenga avec d'autres amis de Lumumba notamment Gbenye, Soumialot et le général Olenga avaient introduit un régime de terreur avec enlèvements et assassinats. Un autre lumumbiste nommé Mulele avait fait parler de lui au Kwilu. La proclamation de la République "populqire" du Congo et des voyages dans des pays socialistes comme la Chine ou Cuba montrent à suffisance que l'attitude des lumumbistes avait été beaucoup plus proche des pays du bloc de l'Est. Poiurquoi utilisaient-ils la terminologie comme "La patrie ou la mort", (devise), "Le Martyr" (journal d'État) et"révolution" ? <br /> <br /> Je me demande aussi pourquoi le bloc communiste avait-il récupéré le gain politique du martyr de Lumumba jusqu'à créer à Moscou une université qui avait mporté son nom? Comment et pourquoi les compagnons de Lumumba avaient-ils adopté cette idéologie qu'il avait lui même publiquement reprouvée? .<br /> <br /> L'histoire de l'Áfrique en général et du Congo en particulier doit être réécrite. La publication de plusieurs documents classés aujourd'hui top secret révéleront un jour des vérités crues qui contrediront certaines idées reçues.
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S
Gizenga était plutôt parti à Belgrade en Yougolavie.
A
Cher Samuel,<br /> <br /> Je ne peux que que croire en ta bonne foi, bien évidemment.<br /> Mais si l'on veut bien être un peu sérieux, c'est à pleurer de rire.<br /> J'en veux pour preuve cette phrase extraite d'une des lettres, sot-disant, écrites par Lumumba.<br /> En effet, je lis dans cette lettre du 15 septembre 1960, la dernière donc :<br /> <br /> 1. Mener jusqu'à fond la dictature et l'appliquer dans toutes ses formes <br /> <br /> Sans blague !<br /> Déjà, la principale qualité de tout dictateur ayant sévi dans ce même monde est de ne jamais reconnaître que son régime est une dictature.<br /> Et là on a un dirigeant politique qui, avant même d'asseoir son autorité, parle tout de go de dictature.<br /> Et la suite de la lettre est encore plus ridicule.<br /> Au point de faire passer Lumumba et les siens pour des imbéciles.<br /> <br /> Enfin, je vois une lettre signée "D. DIAKA", le Chef de cabinet de la Défense Nationale, suivie d'une photo de Mungul Diaka. A quoi correspondrait ce "D." ?<br /> <br /> Cordialement
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S
Cher Nickel,<br /> J'assume la publication de ces documents pour les avoir mis en ligne dans mbokamosika. Ils sont consultables sur les sites que j'avais donnés. Mais c'est une bonne idée d'en débattre. Dans ces discussions, chacun donne sa position. Ce qui est à mon avis normal car du choc des idées jaillit la,lumière.<br /> <br /> Ces lettres n'avaient pas vocation à être publiées.Elles ;etaient destinées à ses proches, un cercle restreint. Il est à mon sens normal dans ce cas d'employer le terme dictature. Dommage que les fac-similés de ces lettres à part l'ultimatum n'étaient pas retrouvées.<br /> <br /> Quant au "D" qui précède DIAKA, je ne saurai te donner une réponse précise. Peut-être que Mungul avait un autre prénom inconnu du grand public comme le deuxième prénom "Rodolphe" de Thomas Kanza que beaucoup de Congolais ne connaissent pas. Peut-être aussi que ce "D" était un dérive de son prénom Bernardin. Peut-être aussi qu'il avait voulu faire comme Kudia Kubanza qui était devenu Kuku Jean de Dieu. Sincèrement, je ne sais pas. Mais ce dont je suis certain, c'esi qu'il avait été le Dircab de Lumumba au Ministère de la Défense. En plus c'était une lettre interne et personnelle que Mungul avait envoyée au Premier ministre pour lui faire part des résultats de ses observations.<br /> <br /> Il n'y avait pas de photos dans le site JSTOR où j'avais tiré toutes ces lettres. Je les avais personnellement ajoutées pour une question de cosmétique car les illustrations disent parfois plus que les mots.
B
Les documents cités ici veulent prouver ou faire croire que Lumumba était un communiste ou qu'il avait des penchants pour l'URSS. En plus de cela, non seulement il voulait établir une dictature au Congo mais il avait projeté d'arrêter des opposants voire de les liquider physiquement.etc...<br /> Dans ce cas de figure, le gouvernment de Léopoldville n'avait pas besoin de l'envoyer au Katanga. Il pouvait le juger et le condamener. Quand Lumumba arrive à Élisabethville, capitale d'un pays étranger en 1961, livré par le gournement du Congo, en connaissance de cause, Tshombe devrait avoir reçu une copie de cette documentation. Nous connaissons la suite.<br /> Lumumba n'est plus là pour donner sa version des faits. Il est vrai que les USA n'avait pas vu de bon oeil la sollicitation de l'aide soviétique...après avoir refuser de lui venir en aide. Lumumba serait un des rares politiciens à être jugé sur ses intentions que sur des faits. <br /> L'histoire nous apprend que tous les pouvoirs subséquents n'ont pas été neutre.
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C
Merci papa Malonga.<br /> Qui n'est pas avec nous est contre nous. Lumumba se retrouve dans le camp des perdants dans l' histoire écrite par ses bourreaux. Que des belles preuves pouvant prouver son Communisme pour bien le défaire. Le Monsieur était-il vraiment communiste ou il a dit des choses qui ne se disaient pas en ces temps durant lesquels le maccarthysme produisait encore ses effets? Mon père qui travaillait au port de l'Otraco de Matadi me disait un jour qu'en 1960, il y avait des véhicules qui sont arrivés avec des mentions :Vive l’amitié Congo-Urss.<br /> Fake ou vrai, ces documents mettent au clair cette mentalité ancrée, jusqu'aujourd'hui chez des Congolais (la majorité) qui croient (ou veulent croire ou faire croire) que l'appui de l’étranger est la voie du salut face aux problèmes de notre pays.<br /> Néanmoins, il y avait une obsession américaine de voir en Lumumba, un vrai Communiste. Et ces documents "trouvés" sur lui ne pouvaient que ... la mort.
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A
Très cher Samuel,<br /> <br /> J'ai toujours apprécié tes contributions mais, force est de constater, que celle-ci sent la manipulation à plein nez.<br /> Ces fameux courriers sont trop beaux pour être vrais. Rien qu'à voir la typographie, le doute s'installe.<br /> En effet, si le 1er courrier (jauni) peut encore paraître authentique, les suivants semblent sortir tout droit d'un bouquin et ça sent vraiment le fake !<br /> Doit-on conclure que Patrice Lumumba et ses amis utilisaient des imprimeries pour écrire leurs courriers qu'ils n'osaient même pas signer.<br /> Permets-moi donc de douter fort de l'authenticité de tous ces documents.<br /> <br /> Cordialement
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S
Le document jaune (ll'ultimatum) se trouve aussi dans l'article de JSTOR. Il n'est pas non plus signé à l'instar des autres reproductions,. Je n'ai pas voulu le reprendre deux fois dans mon article pour éviter la redondance..
S
Bien cher Antoine Nickel<br /> Merci pour ton commentaire. Si le premier document en jaune est un fac-similé de l'original et qui est reproduit dans un livre "Culpability for Violence in the Congo: Lessons from the Crisis of 1960–1965"de A.C. Roosevelt, les autres sont des reproductions tirées dans un article de JSTOR qui est à la fois un système d'archivage en ligne de publications universitaires et scientifiques et une bibliothèque numérique.