" Top10 " du bêtisier congolais !
Cher Bibi,
Voici un article trouvé sur "Facebook" qui pourra intéresser les mbokatiers:
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Des Zaïroiseries au Congolaiseries : " Top10 " du bêtisier congolais !
par Monique Imama, mercredi 18 mai 2011, 10:28
Les annales politiques congolaises sont truffées de scandales et crimes variés, preuve du bas niveau moral de notre élite politique, celle d’hier ou d’aujourd’hui. Voici un condensé, une sorte de Top10 du bêtisier à la sauce politique congolaise. Il est à se demander si après tout, nous n’avions que des dirigeants que nous méritions, tellement ces faits sont récurrents et banalisés.
1. Le ministre qui méritait d’être pendu dix fois ! En 1969 M. Singa Odjwu, est ministre de la Justice. Pour lui, le seul moyen de diminuer la criminalité en col blanc est d’aggraver la peine encourue par les auteurs de délit. Aussi initia-t-il une loi selon laquelle toute personne qui détournerait des deniers publics s’élevant à 10.000 Zaïres sera passible de mort par pendaison. Soit. Mais voilà que lui-même vole une somme de 100.000 Zaïres, soit dix fois la somme requise pour être tué par pendaison. Rien ne lui arriva, car il fallait bien faire justice au ministre… de la Justice ! Faudrait-il s’étonner que le vaillant ministre soit accusé à la CNS en 1992 d’avoir saisi sans PV un colis de diamants d’une valeur de 2 millions de FB appartenant à M. Tshibwabwa Tshilanda Mukendi, colis qu’il prétendra avoir "remis au Président-Fondateur", sans preuve aucune? Hélas, l’impunité si répandue en RDC ne conduit qu’à l’accroissement de la criminalité. (Source : CNS)
2. L’ambassadeur vend l’immeuble abritant l’ambassade ! Cleophas Kamitatu avait publié un pamphlet retentissant contre Mobutu dans lequel il critiquait sa gestion scandaleuse de la chose publique. Mais en tant qu’ambassadeur au Japon, il était, lui aussi, en charge de la chose publique. En 1984, son Excellence décide de vendre l’immeuble abritant l’ambassade, l’intention – louable - étant de doter notre ambassade d’une représentation "digne de son rang" ! Mais dans les faits des recettes de la vente il achète et équipe une villa… personnelle à Waterloo, en Belgique. Interrogé par la Commission des Biens Mal Acquis de la CNS en juin 1992, il fit "une description séduisante" de la réalité, prétextant "avoir apuré toutes les dettes de l’ambassade, acheté un bâtiment neuf à étage et renouvelé le charroi automobile". Ce qui était faux, bien entendu. Avec un tel passif, il ne manqua pas d’être nommé plusieurs fois ministre. A sa mort récente, il siégeait au Senat, le bougre … (Source : CNS)
3. Mais c’est en kinyarwanda qu’ils se parlent ! Les débats politiques télévisés en RDC ont ceci de particulier qu’ils sont imprévisibles, personne ne sachant jamais comment ils se termineront. Certains en reviennent propulsés sur les marches du pouvoir, et sont nommés conseillers ou ministres, la télé servant de tremplin à beaucoup. D’autres par contre, se retrouvent en prison pour des propos tenus au cours de l’émission. Les plus malheureux seront victimes d’un "malheureux accident” dont ils succomberont. M. Gabriel Moke est invité sur un plateau de télé kinoise, un soir de 2005. Comme beaucoup de politiciens populistes, il est allergique au Rwanda et à son leader. Et comme l’opinion générale, il met en doute l’identité du dirigeant congolais actuel. Il aurait pu garder ses convictions pour lui mais voilà qu’il les affiche. C’est que l’homme est téméraire. Et il y alla de ces insinuations. "Dans quelle langue croyez-vous qu’ils se parlent lorsqu’ils se rencontrent ? Mais c’est bien sûr en kinyarwanda ", répondit-il lui-même ! Vous avez deviné de qui il s’agit : de MM Kagamé et Kabila. Le lendemain, le pauvre fut incarcéré pour "insulte au chef de l’Etat ". Question : serait-il "insultant" de parler kinyarwanda en RDC ? Ce qui est plutôt "insultant", que je sache, n’est ce pas de penser que c’est "insultant" de parler kinyarwanda?
4. Le théoricien du culte de personnalité. Dans le documentaire « Mobutu roi du Zaïre », Sakombi Inongo relate avec ironie comment l’ancien dictateur jubilait de se voir porter aux nues (au propre comme au figuré) dans un générique de TéléZaire. On eut pensé que l’ancien chantre du "Recours à l’authenticité" aurait retenu la leçon. Mais non. Aussitôt « repêché » par l’AFDL qui n’avait aucune expertise dans la communication politique, M. Sakombi fit installer sur le Boulevard du 30 juin, à Kinshasa, une effigie géante du nouveau leader avec la légende : « Voici l’homme qu’il fallait ». Imaginatif, il lui colla le sobriquet de « Mzee », histoire de faire apparaitre son employeur "sage" auprès de ses sujets. Et ses déclarations antérieures ? Etait-ce juste pour faire dans l’air du temps, de l’anti mobutisme gratuit et recommencer avec Kabila-Père? Il avait compris que nous autres congolais souffrons d’amnésie collective et ne lui tiendrons nullement rigueur. Malin, va ! (Source : Mobutu, roi du Zaïre, doc. 1998)
5. Une cassette-audio avec les dernières paroles de Lumumba ! Déjà il avait promis à Mobutu une "Opération Tremblement de Terre ", (OTT), que nous continuons d’attendre. Et puisque la CNS est une occasion de se mettre sous les projecteurs, il a une trouvaille originale. Pendant son discours-programme, il brandit une cassette-audio censée contenir "les dernières paroles de Lumumba" avant sa mort. Une exclusivité, quoi.
Mais M. Antoine Gizenga oubliait que, cette fois au moins, nous n’étions pas dupes, sachant déjà que ce sont MM. Godefroid Munongo et Munkamba Kadiata Nzemba seuls qui furent les dernières personnalités à avoir vu Patrice Lumumba vivant. Le premier puisqu’il était Gouverneur de province et le second pour l’avoir "accompagné " dans l’avion Léo-Elisabethville. Tous les deux étaient du coté des dominateurs de l’époque. L’un et l’autre ont gardé le silence et … l’opacité demeure sur le dossier. Il n’est écrit dans aucun livre que ledit avion fit escale au Kwilu, que je sache. Se croyait-il en 1960 quand les politiciens trompaient nos parents, si crédules, leur racontant des histoires du genre "l’indépendance est dans la mallette diplomatique" qu’ils portaient? O tempora, O mores …
6. Les députés de l’UN élisent les gouverneurs AMP ! Au terme des élections locales de 2006, l’Union de la Nation (UN), plate-forme qui soutient J-P Bemba, obtient la majorité absolue des élus à Kananga, Kinshasa et au Bas-Congo. Puisque ces élus locaux sont à leur tour électeurs des sénateurs et gouverneurs de province, logiquement, ce groupement politique était sensé disposer des gouverneurs et sénateurs dans ces provinces. C’était sans compter avec la bêtise congolaise: dans un élan d’"altruisme", nos braves députés votèrent … pour des cadres de PPRD, leur adversaire politique ! Que s’est-il donc passé ? JP Bemba explique : "Avec l'argent de l'Etat, le pouvoir a corrompu nos députés provinciaux : 50, 100, mille dollars Us pour acheter leurs voix. Ce qui a fait qu'à Kananga, à Kinshasa, y compris le Bas-Congo, nous avons manqué deux voix." Au moins, personne ne reprochera aux politiciens congolais d’être… égoïstes ! (Source : Nouvel Elan, No 178, 21/03/2007)
7. La Constituante a "oublié" l’article traitant de la vacance au sommet de l’Etat ! Quelques mois après notre "libération " du 17 mai 1997, des personnalités étaient rassemblées dans le cadre d’une Constituante afin de doter le nouveau régime d’une constitution provisoire devant régir la transition.
Mais voilà : après plusieurs jours de laborieux efforts (travail qui aurait pris un ou deux jours en réalité, mais il faut allonger les per diem), la constitution fut présentée et plus tard promulguée sans que personne ne se rende compte de l’ "omission" de l’article traitant de la vacance du pouvoir au sommet de l’Etat. Quand Mzee est tué le 16/01/2001 dans son bureau au Palais de Marbre, c’est alors que l’opinion se rend compte du hiatus. Et c’est dans la confusion que l’actuel dirigeant a été désigné chef d’Etat par l’AFDL. Incompétence ? Corruption ? Bêtise ? Ou tout cela à la fois ? Est-il désobligeant de proposer d’honorer tous les membres de cette fameuse constituante en les désignant par exemple Sénateurs à vie afin que leur per diem soit assuré… à vie ?
8. L’ambassadrice du Canada victime de harcèlement sexuel ! Il est de coutume que chez-nous, le chef s’octroie tout : l’argent, les droits et privilèges, voire les femmes d’autrui (si vous avez des doutes revoyez Sakombi Inongo dans "Mobutu roi du Zaïre"). Mais dans un Etat qui se veut moderne, le droit de propriété est sacro-saint. Il arriva que M. Lumanu, alors Directeur de Cabinet du Chef de l’Etat – lui qui fut mon Prof de Sociologie Politique à l’Unilu il y a 25 ans - confondit ce qui lui appartient à ce qui ne l’était pas, au point de vouloir embrasser de force l’ambassadrice de Canada au Congo ! A propos de mon ancien Prof, à l’époque déjà, il n’était pas un modèle de vertu mais il n’était alors "que" Prof et non au sommet d’une carrière politique! Le forfait accompli, on attendait de voir ce qui se passerait. Et ce qui devait arriver arriva: il fût catapulté vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur !
Et le message qui se dégage de cette promotion professionnelle? Que la morale n’a pas sa place au sommet de l’Etat au Congo. Et pourtant l’Histoire nous apprend que des empires et royaumes du passé connurent le déclin lorsque les valeurs morales étaient battues en brèche par l’élite au pouvoir. Pareille impunité ne conduit qu’à produire des cadres politiques zélés, redevables à leurs protecteurs et non à la nation et par dette morale, ils fermeront les yeux sur tout ce que demandera "le protecteur"! Le retour d’ascenseur, quoi. Le perdant, c’est l’Etat, bien sûr. La morale aussi. Mais on s’en moque, de la morale, en RDC.
9. Un ambassadeur à la place qu’il faut. Où pensez-vous trouver un homme, (ancien PDG en l’occurrence), sur lequel pèsent des lourdes charges et qui tarde à se disculper devant une CommissionParlementaire? Commençons par les charges : exploitation clandestine et vol de diamant dans les installations de la Miba ; gestion financière calamiteuse ; rémunération faramineuse de 58.000 $ par mois sans compter d’autres avantages ; financement de la construction de sa résidence privée avec les fonds de la société ; surfacturation des marchés au préjudice de la Miba ; achat des résidences en Afrique du Sud, Belgique, Canada et des Etats-Unis, etc.
Beaucoup penseraient que M. Jean-Charles Okoto – puisque c’est de lui qu’il s’agit – serait entre les mains de la justice et banni de toute activité politique en RDC. Que non. Après ses forfaits, il a été juste "éloigné" à Kampala (Ouganda), où il sert comme Ambassadeur de la RDC. Pas étonnant que des rumeurs de vente du passeport bio aux étrangers y persistent. Cette ville étant un centre illicite d’exportation de minerais volés au Congo, n’a-t-on pas choisi l’homme qu’il fallait à la place qu’il faut ? Ne me demandez pas au profit de qui …
10. Il démissionnait sans qu’on s‘en rende compte ! Le 24/04/1990, le Marechal Mobutu desserrait un peu l’étau dans lequel il tenait les congolais en proclamant le multipartisme, lui qu’il y a encore peu tonnait : “de mon vivant, bipartisme au Zaïre ? Jamais " ! Mais comme toujours dans des grandes occasions en DRC, la bêtise s’invite : tous les juristes ne se rendirent pas compte de l’ampleur de ce qui se passait : étant donné que le Président du MPR était, aux termes de la constitution Président de la République, en prenant officiellement congé du MPR, Mobutu démissionnait de la Présidence de la République. Mais non seulement il ne quitta pas le pouvoir cette année-là mais il y resta jusqu'à notre "libération" par ceux que Mzee qualifia lui-même de « ramassis d’aventuriers », c.-à-d. l’AFDL … A qui la faute si tous les juristes et politologues congolais étaient comme constipés intellectuellement ? (A suivre)