Si j’étais le Président du Congo, ma femme ne porterait que des pagnes
Si j’étais le Président du Congo, ma femme ne porterait que des pagnes
Ce commentaire de Musa Mayele relance notre débat sur le port des pagnes en occident. Comme il l’a souligné, nous attendons les réactions des africaines sur ce sujet.
Merci Serge pour cette intervention qui montre l’étendue de la dévastation ou l’érosion de ce que Mobutu appelait aliénation mentale. Ce n’est pas seulement au niveau des habits que la déculturation de l’Afrique Noire se manifeste. Elle s’étend à tous les aspects de la vie sociale.
Mais revenons au message du Messager que j’ai attribué à Monsieur Ngimbi. Il donnait la vox aux femmes africaines. Je profite de cette occasion pour lui demander quelle a été la réaction des autres femmes, africaines ou autres. Je me rends malheureusement compte que les femmes ne sont pas nombreuses sur le forum.
Pour revenir au sujet lui-même, Messager a posé cette question : « Que faire pour préserver cette identité culturelle en Occident ? »
Avant d’aller en Occident, il faut commencer au pays. Quand Laurent Kabila est arrivé à Kinshasa en 1997, je me souviens que ses militaires s’en prenaient aux femmes qui portaient des pantalons. Les Kinoises les avaient traités de villageois. J’avais compris que le mal était très profond et que pour le guérir il fallait un remède à long spectre et aux effets retardés.
Si j’étais le Président du Congo, ma femme ne porterait que des pagnes. Messager a demandé à la sienne de s’habiller à la congolaise et je ne pense pas qu’elle ait fait des problèmes. J’initierais des programmes télévisés qui feraient la publicité du pagne. Je valoriserais les usines de production du pagne ; je ferais initier des journées et activités culturelles où le port du pagne serait une des conditions. Je ferais du pagne une tenue nationale pour certaines cérémonies et pour les femmes et de la cravate pour les hommes de l’administration publique. Avec un peu de réflexion on peut accomplir beaucoup de choses.
Et en Occident ? La situation me parait plus compliquée ici : quand on vit à l’étranger, il faut adopter des attitudes et habitudes qui traduisent une intégration parfaite sous peine de se faire traiter de marginal. Il me parait normal que nos femmes, pour s’intégrer au milieu, s’habillent comme les autres. Tout en gardant son identité culturelle. Ainsi par exemple, lors de rencontres à caractère culturel, proposer à nos femmes et filles de s’habiller à la congolaise.
Musambi Mayele
Congo na biso, basi bayebi kolata, par Léon Bukasa
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