Rejet des "ZIGIDA" et apparition des "JACINTHES"
LA DISPARITION DES « ZIGIDA » ET L’APPARITION DES JANCYNTHES D’EAU : SIGNES ACCOMPAGNATEURS DE L’INDEPENDANCE.
À l’approche de l’Indépendance deux curieux phénomènes étaient apparus ; le rejet des « Zigida » par les femmes, et l’apparition des jacinthes d’eau sur le fleuve Congo. Les « Zigida » étaient des rouleaux de perles que les femmes enroulaient autour des reins pour faire rebondir les fesses. C’était un attribut de la sexualité féminine, un signe de beauté supposé attirer les hommes. Ceux-ci préfèreraient des femmes à la chute des reins cambrée et au postérieur bien en chairs. Les femmes de l’époque collectionnaient des « Zigida » de toutes les couleurs les conservant précieusement dans la chambre à coucher à coté de leurs pagnes. Les « Zigida » faisaient la fierté des femmes. Plus une femme en avait, plus elle était heureuse. Mais à l’approche de l’Indépendance, les femmes avaient contre toute attente abandonné le port des «Zigida » alors qu’elles en étaient friandes. Qu’elle pourrait en être l’explication ?
Un autre phénomène survenu quelques années avant l’Indépendance fut l’apparition subite des jacinthes d’eau sur le fleuve Congo. Les eaux du fleuve jusque-là claires étaient subitement couvertes – elles le sont toujours depuis- par de larges et lourdes feuilles vertes flottantes tenues par de longues racines. Pour les Congolais, c’était un signe annonciateur de l’Indépendance et de la naissance d’un autre ou nouveau Congo. D’où l’appellation de « Congo ya Sika » donnée aux jacinthes d’eau.
Ngimbi Kalumvueziko
Auteur : CONGO-ZAIRE, LE DESTIN TRAGIQUE D’UNE NATION, Ed l’Harmattan, Paris et LE PYGMÉE CONGOLAIS EXPOSÉ DANS UN ZOO AMÉRICAIN, Ed l’Harmattan, Paris