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Publié par Messager

        

 

Evelyne NGONGOLO < Mère Eve>

Evelyne NGONGOLO Mère EVE

          Une des pionnières de la danse tradi-moderne congolaise. 

 

Elle doit être considérée comme l’une des premières et meilleures danseuses de la vogue de « Ballet moderne » dans la musique d’orchestre des années 60 et 70 à Brazzaville.

 

 

En effet, la tenue à Brazzaville des deux semaines culturelles aujourd’hui légendaires, précisément du 07 au 16 Août 1967 pour la première, et du 08 au 16 Août 1968 pour la deuxième, ont révélé non seulement les grands noms de la chanson congolaise issus des groupes vocaux ; comme Clotaire KIMBOLO, Rigadin MAVOUNGOU, Jacques LOUBELO et autres, mais surtout des talentueuses et talentueux danseurs, parmi lesquels Evelyne NGONGOLO qui s’est souvent distinguée pour l’adéquation de sa force d’expression. Elle compte parmi les meilleurs démonstrateurs de la « Danse des bouchers »  en 1965 (aux  Premiers jeux africains à Brazzaville),  la danse « Kiri Kiri » en 1967(à  la 1ère semaine culturelle, une invention d’Edo GANGA) et  la danse « Soukous » (à la Cabane Bantoue en 1968, lieu où battait le cœur des brazzavillois et où résidait l’âme profonde de la musique congolaise, sous les auspices des Bantous de la capitale).

 

Les artistes, Dominique MBIMI, Théophile NDALLA « Gouassa » Joseph SAMBA « Wello », Simon SIASSIA « Syathys », Germain MOMBOUOLO…, excellents danseurs brazzavillois vont s’inspirés des danses traditionnelles congolaises  pour créer un genre qui va se métisser d’elles et dont la différence avec son caractère s’établit par la gestuelle qui varie selon la forme chorégraphique réalisée, et les arrangements effectués par l’orchestre d’accompagnement. Ils attribuent à leur tout premier groupe créé en 1968 l’appellation Ballet moderne « Les Bouchers ». C’est l’une des premières tentatives du genre : un ballet moderne réunissant des talentueux danseurs et danseuses mondains qui se trémoussent  sur les rythmes des Bantous de la capitale.  Le Ballet moderne « Les  Bouchers » fera d’ailleurs, des émules dans l’Afrisa qui avec ses « Rocherettes » passent brillamment en 1970 à l’Olympia  sur le modèle Ballet moderne et sous la  marque « Soum djoum ».

 

Eveline NGONGOLO intègre le groupe  Ballet moderne « Les Bouchers » en Mai 1969,  Elle rejoint ses collègues  Félicité Clémence YENGO BOBOT, Stella Clotilde NZINGA, Gisèle BIKOUTA et Angèle MOUSSOUNDA.  Ensemble elles se lancent en plein dans la fièvre des préparatifs du Premier Festival Culturel Panafricain d’Alger. Elles y participent avec beaucoup de brio, en compagnie de l’orchestre Les Bantous de la capitale, du 21 Juillet au 05 Août 1969 et obtiennent la médaille de bronze du festival. C’est l’année de la victoire définitive de la danse de ballet moderne sur scène. L’expression  passe quasiment dans le langage populaire pour désigner l’indescriptible perfection plastique des danseurs et danseuses des Bantous de la capitale.

 

 

 

 

De retour au pays, et durant les premières années de sa carrière professionnelle, Evelyne NGONGOLO enregistre un succès considérable auprès du public avec le Ballet moderne « Les Bouchers » qui sont  conviés presque à tous les voyages artistiques des Bantous à l’étranger, avant qu’elle ne soit découverte par les promoteurs des manifestations artistiques à Kinshasa,  où elle s’y rend régulièrement après sa reconnaissance par le monde du spectacle.

 

Les résultats, on le constate par la suite, sont divers. Ses interventions réalisées en compagnie de quelques formations au sein desquelles brillent les amateurs des danses tradi-modernes en pleine effervescence sur les deux rives du Congo, apparaissent d’un niveau remarquablement élevé.

 

Evelyne NGONGOLO, n’est pas venue à la danse par hasard. Elle a suivi les pas de sa mère Germaine NGONGOLO, ( qui est toujours en vie) grande danseuse de l’époque qui dans les années 40 a fait partie d’un groupe de jeunes filles « La Reine Politesse » qui en 1944 a accompagné l’orchestre « VASTORIA »  initié par le grand musicien et meilleur danseur de Kinshasa, François NGOMBE « Maitre Taureau ». Après Kinshasa, Germaine NGONGOLO va  fortement marquer la vie associative très intense au bar-dancing « chez Faignond » à Brazzaville, où les associations féminines « La violetta » et  « La Pause  », tiennent  la vedette dans les années 50 et 60 grâce à des exubérants spectacles, entrainés par les plus grands stars kinois et brazzavillois de la musique.

 

Basée à  Paris  depuis 1981  la sensibilité à fleur de peau d’Evelyne NGONGOLO l’a toujours tenu mêlée des manifestations annoncées à grands sons de trompe. Elle est demeurée très active dans tous les milieux de danse, passant joyeusement à la moulinette diverses musiques dont la salsa  où son talent reste immense.

 

Ces dernières années, Eveline NGONGOLO « Mère Eve » s’est souvent retrouvée en compagnie de plusieurs groupes congolais de la diaspora. Animations, démonstration de danses en on résulté une très intéressante palette de ses possibilités au point d’être adulée par des dédicaces (ou « mabanga »  en jargon musical congolais) à la nouvelle manière avec fidélité, et qui offrent une excellente occasion de mieux connaître  « MERE EVE ».

 

Enfin, soucieuse de transmettre toutes les valeurs et l’expérience acquise dans l’exercice sur scène des danses afro-congolaises tradi-modernes, elle se fixe un objectif : monter une troupe de danse de haut niveau, sous la forme de « Ballet moderne ». Toutes les bonnes volontés sont  les bienvenues. D'ores et déjà, elle apporte son savoir faire aux "Matinées de la Rumba" de Cyriaque BASSOKA et l'orchestre KEKELE.

 - Contact : 0672673952

 

 

Clément OSSINONDE

Clement.ossinonde@sfr.fr

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O
<br /> <br /> Mon cher MAYANDA, votre proposition a retenu mon attention. Non seulement elle en sait beaucoup pour avoir souvent été avec elle au rendez-vous de plusieurs activités à l'étranger, notamment avec<br /> Les Bantous où elle a été très active dans le groupe "BALLET MODERNE LES BOUCHERS" . mais, elle  a aussi servi de modèle au moment ou l'Afrisa préparait l'OLYMPIA, car son groupe, le premier<br /> du genre à cette époque a bien inspiré le Seigneur TABU LEY, dont plus d'une "rocherrettes" était originaire de Brazza. Mais, la personne la plus révelatrice des souvenirs anciens sur la la<br /> musique congolaise, c'est sa mère Germaine NGONGOLO encore en vie et qui a évoluée dans les années 4O et 50 dans le groupe de Me TAUREAU à Léopoldville, (grand danseur et animateur de<br /> l'époque)avant de s'installer à Brazza et continuer ses prouesses au Bar Dancing "Chez Faignond" dans l'association "LA VIOLETTA" <br /> <br /> <br /> L'une ou l'autre mérite d'être interviwée (Evelyne et Germaine NGONGOLO), c'est à quoi nous allons y atteler si les interessées sont disponibles (Evelyne est à Paris, tandis que Germaine<br /> NGONGOLO, la mère se trouve bien à Brazza)<br /> <br /> <br /> Germaine NGONGOLO s'est installée par la<br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Bravo encore grand frère Clément Ossinondé en sortant des sentiers battus.Cet article qui retrace la carrière de "mère EVE" est très intéressant.Mais je reste sur ma faim car cette dame en sait<br /> beaucoup sur notre musique et sur nos artistes.Elle connait des pans entiers de l'histoire de nos ensembles musicaux.Une interview de "mère EVE" pour compléter cet excellent papier serait<br /> utile.Elle fait partie de ces témoins dont les récits nous sont indispensables pour recoller les morceaux de notre histoire fragmentée.Encore merci à Messager et à toi-même.<br /> <br /> <br /> <br />
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