LES SOUVENIRS DE L’ASSASSINAT DE MARIEN NGOUABI
LES SOUVENIRS DE L’ASSASSINAT DE MARIEN NGOUABI
« Banguna babomi moninga Marien ». C’est en ces termes presque que l’assassinat en 1977 du commandant Marien Ngouabi, jeune Président de la République Populaire du Congo nous fut rapporté à Kinshasa par la Voix de la Révolution.
Du coup, la ville de Kinshasa, qui n’était servie à l’époque que par la Voix du Zaïre, et la Voix de la Révolution, afficha une profonde consternation, dans la mesure où Marien Ngouabi avait réussi durant son règne à s’attirer la sympathie des Congolais et particulièrement des Kinois.
En effet, en plus de la danse « Ngouabin » qui rappelait ses pas esquissés lors d’une soirée dansante organisée durant le sommet de l’OUA à Kinshasa, sa présentation en compagnie d’autres chefs d’états Africains au Stade du 20 mai au début des années ‘70 par le Président Mobutu fut accueillie par une ovation gigantesque du public. « Makila na bino », c’est ainsi que Mobutu le présenta au public, en le tenant par la main droite. Depuis ce jour là, s’était tissé un lien d'affinité entre les congolais et Marien Ngouabi.
En dépit de la guerre des ondes entre Kinshasa et Brazzaville au début des années ’70, Marien Ngouabi était resté dans les cœurs des Congolais de Kinshasa. C’est ainsi que nous avons suivi avec beaucoup de compassions les péripéties de son assassinat. D’abord par la Voix de Révolution à travers les chants funéraires en sa mémoire qui passaient en boucle au lendemain de son assassinat : « Para commando Marien » , « Babomi Marien ! » ; ensuite à travers le procès des ses assassins présumés.
LE PROCES
Personnellement, le procès contre les assassins « officiels » de Marien Ngouabi constitue un des événements les plus médiatisés de notre jeunesse. Depuis Kinshasa, nous le suivions à la lettre à la radio et à la télévision. Ne voulant rater aucune audience.
En remuant nos souvenirs, trois personnages avaient selon nous marqué ce procès : Jacques Okoko, le Procreur de la République; le journaliste Laurent Botséké; et le Lieutenant Ewolo.
LAURENT BOTSEKE
Maîtrisant à la perfection le lingala, le journaliste Laurent Botséké avait profité de ce procès pour se mettre en vedette, en affichant sa fidélité aux idéaux du Marxisme Léninisme dont il fut le chantre à la radio.
Nous le revoyons encore en mémoire, micro à la main, annonçant à voix basse l’entrée imminente du Président de la Cour, le « camarade » Asmekang. Avant que ce dernier franchisse la porte, Botéké anticipait souvent en invitant le Huissier de la Cour Malonga à crier :La Cour ! Malonga ganga ko, et aussitôt Malonga criait « la Cour », comme s’il exécutait les ordres du reporter Laurent Botséké.
JACQUES OKOKO (Procureur de la République)
Durant ce procès, Jacques Okoko avait à nos yeux malmené tous les prévenus . Il nous avait en outre donné l’impression d’avoir privilégié ses liens familiaux avec la victime Marien Ngouabi en insultant certains prévenus .
En dehors des membres du commando à savoir :Kikadidi, Mizele, et autres Kiangila……Jacques Okoko avait fait passer des moments pénibles au Lieutenant Ewolo, chargé de la sécurité de Marien Ngouabi , lequel ,d’après la reconstitution des faits, n’avait avancé avec ses hommes que de quelques mètres, au moment où ça crépitait au palais présidentiel.
Messager