Les motos Guzzi "Mon nom est Pecos"
Les motos Guzzi "Mon nom est
Pecos".
Georges Joseph PEKO est par ses racines, ce qu'on peut appeler un vrai mélange détonant: sa mère mongo l'aurait eu avec un "Mozombo". mais il va grandir à côté des Balobo de Mushie.
Vieux Pecos, va s'enrichir, dans les années 70, en rachetant par des lots entiers, des motos Guzzi de la RTNC, dont plus personne ne voulait entendre. Ces étranges véhicules )à trois roues, devraient être la transition idéale entre la vespa, qu'affectionnaient les
vedettes de foot et de musique, mais qui avait le défaut d'être trop visible. Une moto Guzzi, c'était beaucoup plus: un confort presque égal à celui d'une voiture, en plus il offrait deux vraies
places passagers à côté du conducteur. En plus, on n'avait pas besoin de permis pour le conduire. Malheureusement, celui sur qui l'on comptait pour le populariser, Andele Maboke – Léon benjamin
Yeye - à la suite d'un accident qui faillit l’emporter, va lui faire la plus mauvaise des publicités. A une époque où la télévision était encore un luxe, attenter à la vie de Maboke, la vedette
principale des dramatiques radio, était impardonnable de la part de cet engin. D’autant plus que l’autre vedette des ondes et copain du premier Samuel Makoma Molangi ya pembe qui va monter le
tout en épingle, le sort de la moto Guzzi était scellé. L’affaire Maboke ou plutôt l’accident de la moto Guzzi fut fatal a son destin économique. Du jour au lendemain, plus personne n’en voulait,
même ceux qui n’avaient aucune raison de s’en plaindre. Pendant de longs mois, ils vont trainer sur un terrain vague des TP _ travaux publics, ou dans les anciens terrains de la RTNC du boulevard du 30 juin. PEKO – Mon nom est Pecos qui commençait à faire fortune avec
ses pousses-pousses, appuyé par décide de les racheter en "lots", pour presque une bouchée de pains.
Mais plutôt que de s'en servir pour le transport des personnes, Pecos qui se rend compte que le plateau arrière du véhicule peut se soulever et se rabaisser, décide de les consacrer uniquement au
transport des matériaux de construction comme le sable, les sacs de ciments et autres briques et moellons.
dans une ville en construction comme Kinshasa, encore une fois, cet autodidacte venait d'apporter la réponse à une demande. Avec une flotte de 20 motos Guzzi au départ, le petit entrepreneur en
pousse-pousse - il devait avoir la trentaine - devient en six mois riche, très riche même, de l’avis de ses contemporains. Nous sommes encore au début des années 70 (72/73).
Mais très rapidement, il doit faire face à la rareté des pièces de rechanges, accentué par le retour de bâtons de la zaïrianisation. De 20 motos, il va passer à dix. Certains de ses engins, vont
lui servir de pièces de rechange. Ces motos, Guzzi, tout comme ses pousses-pousses, portaient sur leurs portières une inscription en blanc "Mon nom est Pecos". Avant de perdre tous ses
Guzzi, il s'achète deux voitures taxis, point de départ d'un nouveau projet d'entreprise. Véritable meneur d'hommes, Peko – Mon nom est Pecos, n'a aucun mal à gérer sa flotille de taxis. Il
applique les mêmes méthodes qu'avec ses pousse-pousse: le versement à la journée et quant l'engin donne des signes de fatigue, il le cède à crédit à son utilisateur.
Mon nom est Pecos – le service de pousses pour les vendeuses et vendeurs du marché de léo II
Lorsqu'en 1968, il ramène son premier pousse-pousse, acheté auprès d'un "monsieur" qui à ses heures perdues étaient arbitre de footaball -Pecos
était aussi un excellent joueur de foot", cet autodidacte qui n'est pas resté longtemps à l'école, n'a qu'une idée en tête: se faire de l'argent.
Sa première entreprise, c'est donc ce pousse, qui ne ressemble en rien à ce qu'on peut voire dans les rues de Kinshasa. A part le baquet qui n'a pas du tout évolué - les dimensions standard sont
respectées, les premières rous de cet engin étaient monté sur des cerceaux des vélos, juste renforcé avec des ferts à betons, à côté des rayons originels.
Dès la première semaine de la mise en circulation de ce premier pousse-pousse qu'il poussait tout seul, pour ramener à côté des "mesa" des vendeuses, leurs gros sacs de 20,30 ou
50 kg de cossettes de maniocs, maïs, makemba et autres produits, le succès est au
rendez-vous. la demande est si forte et son engin si innovant, qu'il est amené à faire fabriquer par ses amis ajusteur de la
Chanic, ses propres pousses - rapidement, son parce va compter jusqu'à une vingtaine de « pusu »., en portant à la place des
vendeuses de détail; les colis, sacs de fufu, chikwangues et makemba qu'elles sont allés chercher à Gambela ou Somba Zikida. Il faut dire que prendre en charge le port des marchandises entre
l'arrêt de bus sur l'avenue Port Francquy - Lukengo aujourd'hui, en face de "Mon Danny Bondonga" sur Lusambo, permettait à ses dernières de gardfer un peu de coquetterie en arrivant devant leurs
étals pas trop décoiffée.
En répondant à ce besoin basique, déplacer de gros colis sur quelques centaines de mètres au départ, aujourd'huii la demande est toujours aussi forte, et elle ne vient plus seulement des
commerçants.
Mon nom Pecos un self made man de la 2e république.
Je vais peut être exagérer, mais je crois que Mon nom est Pecos est le vrai self made man congolais, le premier parti de rien que je connaisse. Celui qui s'est fait tout seul, sans un seul sou de
crédit ou de l'état. Il reste à mes yeux, le premier "entrepreneur" en pousse-pousse, et celui qui contribuera à son expansion, voire à l'évolution de cet outil de transport de marchandises,
tractée par la force humaine uniquement. Sa première entreprise il la créé en 1968. Une société de transport de pousse-pousse. Ensuite il se retrouve à la tête des Motos Guzzi, puis ce sont des
taxis, puis une longue traversée du désert. Aujourd'hui, à près de 75 ans, sa dernière entreprise de service et de transport, ce sont des pirogues amarées à la baie de Kintambo, au Nganda des
pêcheurs du côté des Chantiers navals de la Chanic.
Bien sûr que Georges Joseph Peko n'a pas su faire fructifier sa fortune. Il ne s'est même pas acheté une maison,
s'étant contenté pendant 47 ans d'être un paisible locataire. Aujourd'hui, c'est presque un SDF qui vit dans un hangar au Nganda des pécheurs de Kintambo, à qui il loue ses pirogues. Ce dernier
bussness c’est un peu comme un dernier baroud, pour Mon nom est Pecos. Ses pirogues n’en portent pas l’inscription, mais nul doute que ce dernier service est encore une fois, la réponse
« pratique » à une vraie demande, certes marginale, dans ce quartier "invisible" où vivent une cinquantaine de familles, une centaine d’enfants en âge scolaire, au bord du fleuve Congo,
coincés entre la concession protestante, le chantier naval de la Chanic et
bien entendu les eaux du majestueux fleuve. Je n’y serai jamais allé, si ce n’était pas pour retrouver la trace de Georges Joseph PEKO alias Mon nom est Pecos, qui s’y est retiré, à côté d'autres
"anciens" créateurs qui rêvent de se relancer et de gagner de nouveau le gros lot.
Muan'a mangembo