LES JOUEURS DES LEGENDES (2)
FINS DE CARRIERE TRAGIQUES DE NOS JOUEURS DES LEGENDES
Dans cet article, nous allons mettre en exergue comment certains de nos joueurs ont mis fin à leur carrière, pourtant brillantissime. Nous reviendrons sur des cas marquants que certains parmi nous ignorent. Ceux qui savent aussi les circonstances ayant entraînées une fin de carrière anormale de nos footballeurs peuvent nous enrichir. Ceux qui auront des précisions sur cet article, peuvent nous compléter. Ce sera avec un grand plaisir que nous les entendrons aussi. Et cela dans l'esprit « mbokatiste ».
4. FIN DE CARRIERE TRAGIQUE: ANDRE KALONZO « LONZO »
Nous sommes dans les années 1967-1968...Ce sont les années d'éclosion du football congolais. En 1968, les Léopards du Congo remportent leur première coupe d'Afrique
des Nations. Et le club de TP Englebert Mazembe n'est pas en reste. Il remporte aussi sa première coupe d'Afrique des clubs champions...Dans ce club, on retrouve des joueurs aussi célèbres et
doués comme Mulenda « Technicien », Nyembo « Toyota », Katumba « Patron », Léonard Saïdi Bin Piri, Robert Kazadi, Tshinabu Tshondo « Brinch », Pierre
Kalala Mukendi « Yaoundé » et autres. Kalala est le patron incontesté du club à cette époque. Lors du tournoi du 30 juin 1969 à Kinshasa, Kalala se fracture la jambe lors du derby entre
frère lushois: Englebert-St Eloi, suite à un choc avec le gardien de buts Mukalayi. Mais déjà à l'attaque du Tout Puissant Englebert trône un monstre au poste d'avant centre de soutien...c'est
André Kalonzo. Joueur formidable, aux qualités de buteur inégalées. Kalala était toujours le patron...mais sur le terrain, à l'attaque, il y avait désormais, deux patrons...On se rappellera un
certain Englebert-Africa Sport d'Abidjan. Alors que Englebert était mené au score par deux buts à un...il restait presque deux minutes à joués. A lui tout seul, Lonzo défit les Ivoiriens en
marquant , coup sur coup, deux buts...Englebert n'est vaincu qu'au dernier coup de sifflet de l'arbitre, ce fut le début de cette légende. Suite à la fracture de Kalala en 1969, c'est Lonzo qui
fut le principal artisan du parcours de Mazembe juqu'en finale de l'édition de la coupe d'Afrique de clubs, édition 1970. Kalala rejoignit ses camarades après sa guérison. Nous sommes en 1970,
Léopards sont de retour du Soudan où ils avaient été défendre leur titre de champions d'Afrique...Tout le monde se souvient de la « débacle de Ouad medani » au Soudan. Les joueurs
regagnent leurs clubs respectifs...et André Kalonzo retrouve son TP Englebert à Lubumbashi. Démarrage en trombe du championnat local...Le tarif de Lonzo à chaque match était une moyenne de trois
buts au moins, St Eloi y compris...Mais André Kalonzo n'était pas n'importe qui. Dans la vie civile, il était ingénieur à la KDL, l'une de deux grandes compagnies de Lubumbashi. Et tout le monde sait que le club de St Eloi Lupopo appartient à la KDL. A chaque derby
lushois entre ces deux clubs, Lonzo malmenait sérieusement le club de son employeur, la KDL. Et cette situation commença à créer des sérieux soucis aux dirigeants des Lumpas...C'est ainsi qu'ilS
décidèrent que Kalonzo devait choisir entre TP Englebert et St Eloi Lupopo, club de son employeur...où il ne travaillait plus à la KDL. Le bougre ne voulut rien entendre..Englebertois jusqu'à
l'os, il l'était et l'est encore, car il serait toujours en vie aux USA. Donc Lonzo refusa de céder au chantage des dirigeants de la KDL. Ceux-ci pour le punir, ils le mutèrent à Kananga. Comme
ça, au moins, il ne tapera plus sur St Eloi au championnat local. Homme de parole et d'honneur, André Kalonzo mit ainsi fin à sa carrière d'avant centre émérite et talentueux...Ma question, que
firent les dirigeants d'Englebert de l'époque pour sauver la carrière de leur attaquant vedette ?
CLAUDE KANGUDIE
À SUIVRE