Le foot de Léo des années '60(suite):Banga Daring
Le football de Léo des années 1960 (Suite)
MAX
MAYUNGA
1963 : BANGA DARING
Au moment où les trois grands broyaient du noir au championnat de Léo, Daring Imana Matiti Mabe fut le premier à avoir vu le
bout du tunnel. Merveilleusement encadré par le Président Kinkela, cette équipe qui passe pour une grande école de football va remettre les pendules à l’heure avec une nouvelle génération des
jeunes joueurs pétris de talents qui ont permis aux vert et blanc de récupérer leurs lettres de noblesse après cette traversée de désert. Kibiasi Vignal, Elifa, Léopold Kisuaka, Damena Damar,
Kalambay, Muwawa Pélé, Gaby Nsay, Kiala Decoulo « Petit Puskas », Mondonga alias Mombito (le roi des mabanga) et Nganga Dafirma furent parmi ces goleadors qui remirent le sourire aux
Tupamaros. Champion en 1963, Daring fut à proprement parlé, la meilleure équipe de cette année-là.
Avec un Gaby Nsay tous feux, Daring, tous flammes s’adjugea le premier titre de championnat national (Coupe du Congo), face au
champion du Katanga, le FC Saint Eloi Lupopo de Mukewa Zeke et l’intrépide Mutombo "Robison". L’histoire retiendra donc que les verts blanc sont non seulement le premier Champion du Congo, mais
aussi la toute première équipe congolaise à avoir disputé un match en compétition africaine des clubs. C’était contre le FC Oryx de Douala du géant Mbappe Leppé. Battu à l’aller sur le score de
3 buts à 2, le match nul de 2 buts partout réalisé au stade Roi Baudouin ne suffit pas. Il fut débarqué de la compétition et les camerounais eurent le bonheur de remporter le premier titre
africain.
Entretemps, V-Club connut l’une des saisons les plus agitées de son histoire. Tenez, à la dernière journée du championnat, le
maintien du grand Véa, Bana Mbongo en première division ne tenait qu’à un fil. Son dernier match qui l’opposait au FC Espoir de Léo était considéré comme celui de la vérité. A Moscou, les
supporters ont suivi cette rencontre dans l’angoisse la plus totale. Heureusement, Luc Mawa et Nlandu Katap’s vont délivrer leur équipe des mains des amis de Delo, Monsieur But. Cet avant
centre racé ne rentrait jamais bredouille d’un terrain de jeu. Après avoir inscrit son but hebdomadaire au profit de son équipe, il sera surpris par la prompte réaction des verts noirs qui
réussirent par cette victoire sur le score étriqué de 2buts à 1, de quitter la zone de relégation, sauvant ainsi leur saison.
Pour la petite anecdote, nous profitons de cette occasion pour signaler aux amoureux du ballon rond que plusieurs joueurs qui
ont évolué au championnat de Léo avaient fourbi leurs armes dans les équipes de Thysville. Parmi ces célébrités, nous vous rappellons seulement Ernest Mbaki, le grand gardien de buts du FC
Union et Nlandu Katap’s, tous les deux, anciens joueurs du FC Amicale. Ce dernier fut en 1962 et 1963, en compagnie de Luc Mawa, l’un des fers de lance de l’attaque de V-CLUB.
Faison un détour aux parcs pour suivre l’évolution du FC Dragons qui jouait son championnat dans la fournaise de la deuxième
division. Trop fort pour tous ces adversaires, les Monstres réalisèrent presqu’un sans faute, excepté une cuisante et retentissante défaite encaissée face à Kalina Sports sur le score de 4 buts
à 2 au stade Reine Astrid. La remontée en première division assurée, les rouge et or, merveilleusement encadrés par le Président Apenela soutenu par Majos, Samuna Félicien (le grand frère de
Kisombe) et Idrissa effectuèrent à l’issue de cette saison un retour en force en première division avec une jeune équipe complètement rajeunie avec des joueurs comme Bembo Didi, Muila Misisa,
Kalombo Appolon, Lessa, Valutunu, Buanga Tison, Kabeya, Mayombo alias Bakwanga, Makengo Eusebio, Ntinu Mokili Saïo et son prince Mvukani. Ils vont faire valser tous leurs adversaires
jusqu’à remporter le championnat de Léopoldville en 1964. Les rouge et or venaient ainsi de prendre leur revanche de belle manière sur tous leurs rivaux qui les minimisaient par leur passage
aux parcs.
Entretemps, le FC Union avait perdu de sa superbe. La disparition brutale de Sekele, son joueur-fétiche et la grande campagne de
désinformation qui s’en est suivie avec notamment, le départ de Lukumina, l’autre maître à jouer de cette équipe à Thysville où il était engagé comme Professeur d'Education Physique à l’Athénée
de Mbanza Ngungu ; le changement à la tête du club où Papa Jean Aimé » Longby fut remplacé par son adjoint Louis Roger Dongo pour calmer les esprits surchauffés ; le retour précipité de Makanda Trois Hommes et Samba Ndjo Léa, refoulés dans leur pays d’origine avec tous leurs
compatriotes du Congo Brazzaville sur une décision du Gouvernement Tshombe ; le départ à la retraite de Mbaki Tanzi,
Mampio, Morgado, et surtout du capitaine Vimpi Matelot pour des raisons d’âge, et malgré l’arrivée de Mampuya Lepère, Bula Ivon
alias Vontas, Mayiwanga Raph, Jacques Bokoko et Black Thagar, les choses finirent par s’envenimer pour cette équipe qui va
descendre très bas. Les enfants terribles de Kasa Vubu vont perdre de leur superbe. C’est une équipe diminuée
techniquement et psychologiquement qui jouera le rôle d’un simple figurant, permettant à d’autres formations plus fûtées de marquer nos esprits.
Parmi les grandes révélations connues durant cette
décennie, citons le FC Himalaya du Président Kuba di Vita avec son football ABC, le Tout Puissant Foudre de Nitumfuidi Nythouf et le FC Nomades Eboulement
de Renkin / Matonge, …
Jean KOKE MIEZI