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Publié par Messager

 

 

La structure de certaines langues bantu

Dernièrement, nos amis Lused et Pedro nous ont tenus en haleine avec des articles sur la grammaire Kongo.  Lused nous a entre autres édifiés sur la difficulté qu’avaient éprouvée  les blancs à utiliser la nasale, ce qui a engendré  le Ne-Kongo au lieu de Nkongo, une faute que les Bakongo eux-mêmes se sont accaparés sans discernement. Par ailleurs, Lused souligne que nous les noirs avons aussi des difficultés à prononcer certaines lettres telles que :W,V,S,R…(nous reviendrons un jour sur les consonnes vélaires et des alvéolaires, source du roulement et de vibration des R par la majorité des africains).


Pedro a quant à lui exposé  l’une des  deux règles de la construction d’un ethnonyme en kikongo, qui consiste à combiner le préfixe (mu) au singulier, et (ba) au pluriel. Ce qui donne l'ethnonyme mukongo/bakongo (singulier/pluriel).


Tenant compte de ces trois exemples fournis par nos amis Lused et Pedro en partant de la langue Kikongo dont la structure  est similaire aux autres langues bantu,  nous allons mentionner quelques difficultés liées à l’alphabet,  à la combinaison des phonèmes ,et aux classes.


1.Les difficultés liées à l’alphabet

 

Il existe 26 lettres en Français, notre langue de culture. Mais l’alphabet des langues bantu  varie d’une tribu à l’autre et rares sont les langues bantu disposant de toutes les 26 lettres. D’où la difficulté par les ressortissants de certaines tribus à prononcer telle ou telle lettre.  Ainsi, trouve-t-on des langues africaines où soit le R, soit le V, soit le W, soit le Z, soit le L, manquent.  On a remarqué qu’en RDC par exemple, la structure de certaines langues prédispose les uns à mieux parler l’Anglais ou d’autres langues occidentales que le français.


2. Les difficultés liées à la combinaison des phonèmes.

 

Par phonème, nous entendons un élément sonore du langage parlé, considéré comme une unité distincte. Il est connu qu’il existe une variété des consonnes dans les langues africaines : consonnes sonores, consonnes sourdes, consonnes occlusives, consonnes fricatives, consonnes affriquées,consonnes nasales, etc, etc.


La séquence régulière est CV ( Consonnes + Voyelle) : exemple  ma. Les difficultés commencent avec les séquences consonantiques NC (nasale+ consonne), ex : mbila ; CS (consonne + semi-voyelle), ex : mwana ; NCS(nasale+consonne+semi-voyelle), ex :mbwa. On parle de la nasale lorsque l'air passe par le nez.


Dans certaines langues de la provinve de l'Equateur et de la province Orientale par exemple, on recontre des séquences consonantiques affriquées : NCA (nasale+ consonne affriquée gb)  tel est le cas du postnom de Mobutu « Ngbendu », dont beaucoup de congolais n’arrivaient pas à prononcer correctement.Il en est de même pour les noms: Ngbanda et Ngbaka que d'aucuns prononcent respectivement Nguanda et Nguaka suite à la difficulté héritée de leurs langues d'origine à prononcer  des consonnes affriquées ou affricatives ( qui sont les intermédiaires entre les consonnes occlusives et les fricatives,lorsque le passage de l'air est complétement obstrué mais n'est pas suivi d'une explosion).


Même le nom Gbenye ne comportant pourtant qu'une simple consonne affricative(Gb) donnait du fil à retordre à beaucoup de journalistes qui se contentaient de prononcer Guenye .


3.Les difficultés liées aux classes.

 

Les langues abantu sont des langues à classes. C’est ce que Pedro qualifie de construction d’un ethnonyme. La classe constitue la catégorie de base pour ces langues, presque toutes les formes sont énoncées dans une classe. La classe bantu est avant tout une classe d’accord, elle est constituée par un signifiant discontinu de trois préfixes : nominal (pn), pronominal (pp), et verbal (pv). Ex : moto moko akufi.


Dans les langues bantu actuelles, le nombre de classes varie entre 10 et 20. Pour les 4 langues nationales  de la RDC par ex, on recense 13 classes en lingala et swahili, 18 classes en kikongo et en tshiluba.


Notons par ailleurs que les classes des langues bantu vont deux à deux pour exprimer l'opposition singulier/pluriel.


Quelques exemples  de l’harmonie des classes à travers les  préfixes nominaux.

Cl. 1.     Lingala  ---  swahili---      tshiluba--- kikongo

             mo-              m          mu            mu

             (moto)        (mtu)       ( muntu)     (muuntu)

Cl. 2.      Ba                  wa            ba         ba

           (bato)         (watu)       (bantu)     ( baantu)

 

Sur base de ces exemples, nous estimons que le cas du Kikongo de Salvador soulevé par Lused, où le N’solongo au singulier devient Asolongo au pluriel au lieu de Musolongo et Basolongo, est une exception qui se rapproche plutôt du swahili où mtu(homme) devient watu au pluriel.

Si nos amis réagissent, nous pourrions poursuivre ce partage sur la linguistique africaine avec certaines difficultés spécifiques liées à la référence aux classes des langues d'origine.

 

Messager


Oh keba, par Crispin Lukoki et Chem Chem Yetu

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H
Merci grandement pour tes explications mr Pedro.
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S
<br /> Mbote ndeko Pedro,<br /> <br /> <br /> C’est très intéressant cet article, oui chez les<br /> Bantous la parole du chef est en quelque sorte une loi, une décision finale que personne n’a droit de contredire sinon tu deviens un renégat, un rebelle. La réponse du General aux journalistes<br /> Belges avait un autre sens, il se voyait déjà dans la peau du Président c’est pour cela on l’a appelé Le General-Président et durant presque toute sa vie il combinait les deux Président de la<br /> république et Chef des forces armées, donc là il s’agissait du General Mobutu et le Premier Ministre P E Lumumba comme on dit très souvent « qui veut tuer son chien, l’accuse de<br /> rage »<br /> <br /> <br /> Les accords de lingala d’aujourd’hui est loin de<br /> lingala Makanza que les Sango (prêtes catholique) et les soldats de la force publique de la FAZ parlaient, des mots tels que : Ekundé (Poubelle), Lininisa (Fenêtre), Etanda (terrain), Etonga<br /> (église) Etutu (mur) ne sont plus ou rarement utilisés et surtout qu’aujourd’hui on parle de Lingala facile, plusieurs mots et phrases que je ne comprends pas, je demande l’aide de mon amie qui<br /> est en Afrique du Sud de m’expliquer cela parce qu’elle est toujours en liaison avec Kinshasa et regarde aussi des théâtres de chez nous. Je n’ai pas répondu aux questions mais éclaircis<br /> seulement une partie cachée du commentaire de notre bien aimé ndeko Pedro.<br /> <br /> <br /> Boboto o mbokamosika<br /> <br /> <br /> Serge – Kongo na biso<br />
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P
<br /> Cher Messager,<br /> <br /> <br /> J’attendrai patiemment l’article sur le ton. Comme tu as vu, j’ai essayé de marquer le ton du mot mòtò (la personne, l’être humain). Je sais qu’il n’est sûrement pas<br /> correct, mais du moins, je démontre que j’ai conscience du fait que, si je ne le marque pas, à la première lecture, le mot pourrait être confondu avec celui qui signifie la tête (motó)<br /> et celui qui signifie le feu (móto). Je crois qu’un mbokatier a déjà donné ces exemples quelque part. Mon professeur d’Introduction à la Linguistique Bantu disait que le lingala a trois<br /> tons, au lieu de deux. Nous n’avons jamais compris assez, mais l’objectif du cours n’était pas de préparer des linguistiques, et donc, on ne pouvait pas s’y attarder. Il voulait seulement<br /> expliquer pourquoi le kiswahili, qui n’a pas de tons compliqués, sera le choix de beaucoup plus de curricula dans le monde, à part son niveau d’internationalisation.<br /> <br /> <br /> Mais quand Ndeko Yens a posé la question sur les bantous, ça m’a rappelé une autre histoire. « Mais nous ne sommes pas des occidentaux ; nous sommes des bantous, et chez nous, quand le<br /> chef parle, c’est fini. Tout le monde obéit. » Ah, mon Général, vraiment ? L’autre jour, quand le premier-ministre est passé au camp militaire et a promu quelques militaires<br /> « progressistes », tu as dit que tu n’aimais pas le désordre et qu’il n’aurait pas du faire ça à ton insu. N’est-ce pas que nous sommes des bantous et quand le chef parle, c’est<br /> tout ? Le premier-ministre n’est-il pas au dessus du chef des armées ?<br />
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Y
<br /> Cher Messager.<br /> <br /> <br /> Ce que j'ai écrit dans mon précédent commentaire,veut simplemement dire ceci:le terme bantou signifiait originellement "HOMME"(réfléchissant avec la tête ou ntu)en opposition à "ANIMAL"(bête ou<br /> bulu).A propos des ZULU pcq  vous en avait fait allusion,je sais qu'eux aussi sont à l'origine une peuplade KONGO,car ils se faisaient appeller "BANA BA ZULU=les enfants du<br /> ciel.        <br /> <br /> <br />                                                                                                             <br /> Merci<br /> <br /> <br />  <br />
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M
<br /> <br /> En rapport avec mon dernier commentaire j’aimerais ajouter deux points :<br /> <br /> <br /> A l’intention de Pedro,<br /> <br /> <br /> Je vois que nous disons presque la même chose, avec des termes techniques nuancées. Ce qui prouve l’évolution de<br /> sciences humaines.<br /> <br /> <br /> A l’intention de Yens,<br /> <br /> <br /> J’ajouterais  qu’en plus  de<br /> la ressemblance linguistique, le groupe Bantu est aussi reconnaissable par les traits physiques comme la forme de la tête « arrondie ».  L’exemple le plus frappant nous vient du Rwanda où cohabitent les Tutsi  , morphologiquement  différents des « Hutu » qui sont d’origine Bantu. D’ailleurs Hutu signifie Muntu.<br /> <br /> <br /> Voilà deux points que je tenais à souligner pendant que le sujet est encore d’actualité.<br /> <br /> <br /> Messager<br /> <br />
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M
<br /> <br /> Chers amis,<br /> <br /> <br /> Nous devons faire la part des choses. L’histoire de l’homme noir n’a pas comme point de départ le Congo, notre pays.<br /> Nous descendons tous du nord .<br /> <br /> <br /> Le terme bantu est aussi utilisé du Afrique du Sud où il y a eu des « Bantoustand » comme nous savons tous.<br />  Un jour je voulais me rendre de Durban à Johannesburg, le Zulu à qui je m’étais adressé pour connaître le moyen le plus rapide m’avait<br /> conseillé  de prendre le « Taxi des Bantou ».<br /> <br /> <br /> Donc, je ne pense pas que les Congolais soient les inventeurs de ce terme.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Messager<br /> <br />
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Y
<br /> Chers amis<br /> <br /> <br /> Il se pourrait que dans le passé quelqu'un en a déjà parlé dans ce blog,en fait le Bantou comme on le comprend aujourd'hui,ne répond pas à sa signification originelle telle que voulue par ceux<br /> qui l'ont créé càd ceux qu'on appelle à nos jours "LES BAKONGO".En effet,les premiers mindele qui ont rencotré les autochtones Bakongo,en remontant l'embouchure de NZADI,ont voulu savoir qui<br /> etaient-ils,et ces derniers comprennant la question,ont répondu en KIKONGO :"YE TO BA-NTU TUENA KA TUENA BULU KO" ce qui se traduit par:"NOUS SOMMES CEUX QUI REFLECHISSENT AVEC LA TÊTE (ntu en<br /> kikongo) ET NON DES GIBIERS".Alors,après ce petit recit,je suis arrivé à la conclusion que ,le concept BANTU tel que vu aujourd'hui est une invention du mundele qui n'avait assurément pas compris<br /> ce qu'on lui avait ditet c'est ce qui m'amène à dire (avec réserves)que ,de l'hémisphère nord à l'hémisphèr sud,tous on est"BANTU"(n'est-ce pas?).<br /> <br /> <br />                                                                                                                <br /> YENS<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br />
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A
<br /> Après une série des filles un muluba avec son accent du Kasai vient déclarer son fils  à la mairie il dit a l'agent "Ngalula" mais ce dernier écrit Malula, et depuis cette famille s'appelle<br /> ainsi la faute au fameux son nasal.<br />
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M
<br /> Merci à Pedro pour tes  explications .<br /> <br /> <br /> En ce qui concerne le nom Gbagbo, selon moi, il comporte deux consonnes affricatives (gb et<br /> gb)  et deux voyelles (a et o). Ce qui donne (  consonne +voyelle+consonne+voyelle).  Une consonne affricative associée à une<br /> voyelle ne produit qu’un son (gba et gbo).<br /> <br /> <br /> Quant à Ngb,  la lettre N est une nasale<br /> suivie d’une consonne affricative qui n’est qu’une double consonnes dont  l’explication a déjà été donnée.<br /> <br /> <br /> Comme tu soulèves un intéressant relatif au son, je ne manquerai pas de parler , si le temps le permet,<br /> du ton dans nos langues.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Bantou selon  Wiktionnaire<br /> <br /> <br /> Relatif au groupe ethnique des Bantous, ensemble de peuples parlant<br /> quelques quatre cents langues apparentées dites bantoues, présents en Afrique du<br /> Gabon aux Comores d’ouest en est et du Kenya à l’Afrique du Sud du nord au sud.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Je peux ajouter que les Bantous c’est l’ensemble d’Ethnies se trouvant en Afrique<br /> Sud-équatoriale et ayant comme caractéristique de désigner un être humain par le terme « MUNTU »<br /> <br /> <br /> Messager<br />
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P
<br /> Chers mbokatiers,<br /> <br /> <br /> Avant qu’on ne réagisse sérieusement à la question posée par Yens, je dirai qu’elle me rappelle une chanson de Zao qui dit quelque part Bakento ka bantu ko et qu’il traduit<br /> aussitôt, dans cet humour qui le caractérise, en chantant Les femmes ne sont pas des hommes. Littéralement, l’expression voudrait plutôt dire que les femmes ne sont pas des êtres<br /> humains. Au sens figuré qui détient la signification de cette expression, quand on dit de quelqu’un Ka muntu ko, même en lingala, Aza’ mòtò te, ça signifie : Il(elle) n’est<br /> pas sérieux(se).<br /> <br /> <br /> Voilà ! Maintenant je vais me taire, car, comme dirait l’Ecclésiaste, il y a un temps pour écrire des commentaires et un temps pour se limiter à lire les commentaires des<br /> autres nbokatiers.<br />
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Y
<br /> Chers amis en voyant tous ces articles sur les bantus ou bantous,je pose la question suivante :QUI EST BANTOU et QUI NE L'EST PAS?<br />
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M
Normalement on doit dire:&quot; makambo mazali manene&quot; et non :...&quot;minene&quot;.<br /> On dit:&quot; likambo lizali linene&quot;; &quot; mosapi mozali monene&quot; et au pluriel:&quot; misapi mizali minene&quot;.
P
<br /> Merci, ndeko Samuel Malonga et Ndeko Messager. Avant que le plat ne refroidisse, passons des classes à l’alphabet et aux phonèmes. La relation entre lettres et sons sous-entendue<br /> dans l’article ci-dessus est aussi très intéressante, parce qu’elle est en même temps si simple et si complexe. Prenons l’exemple du nom GBAGBO, puisqu’il contient la même consonne deux fois.<br /> Combien de sons y a-t-il ? 4. gb-a-gb-o. consonne-voyelle-consonne-voyelle. Combien de lettres ? 6. C'est-à-dire, la séquence des lettres gb ne<br /> représente qu’une consonne. C’est ce qu’on appelle un digraphe : deux lettres qui ne représentent qu’une seule consonne. De même, le nom GBENYE n’a que 4 sons, la séquence des lettres<br /> ny étant le digraphe qui représente une seule consonne, la même consonne représentée en français par gn dans le mot baigner. Les digraphes<br /> bg and ny sont des phénomènes, mais nous avons aussi deux digraphes dans le nom SASSOU, où ss n’est qu’une seule consonne et ou<br /> n’est qu’une seule voyelle.<br /> <br /> <br /> Quand Dindo Yogo chante ETUMBA NA NGWAKA, OO LOLA E ? Le mot ngwaka, que je choisis d’écrire avec un w, est en fait<br /> ngbaka, où la séquence ngb ne représente qu’une consonne. C'est un trigraphe. Voilà pourquoi certains phonéticiens (les gens qui se livrent à la description des<br /> sons du langage) n’aiment pas qu’on dise qu’il s’agit d’une consonne pré-nasalisée, car ce terme signifie que le son n vient avant la consonne<br /> gb. S’il était avant, alors le mot ngbaka aurait 5 sons au lieu de ces 4 : ngb-a-k-a(consonne/voyelle/consonne/ voyelle). Le mot<br /> ngwaka, lui, aurait bel et bien 5 sons : ng-w-a-k-a (consonne/semi-voyelle/voyelle/consonne/voyelle). Et voilà pourquoi il faut bien distinguer lettres de<br /> l’alphabet et sons du langage. L’alphabet n’a que des consonnes et des voyelles. Le terme semi-voyelle n’a pas de place dans la classification des lettres, mais il signifie quelque chose<br /> dans la structure d'une syllabe. En fait, la lettre w, qui est une semi-voyelle dans ngwaka représente une consonne dans le nom WAZABANGA<br /> (w-a-z-a-b-a-ng-a) : consonne-voyelle-consonne-voyelle -…<br />
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M
<br /> <br /> Pedro,<br /> <br /> <br /> De prime abord je te rassure qu’il ne faut pas te gêner de poser des questions. Ce blog est un lieu où nous apprenons tous.<br /> <br /> <br /> S’agissant de tes deux questions Samuel Malonga  a bien répondu. La meilleure formulation<br /> est :<br /> <br /> <br /> 1 Nzoto Etondi na makanisi.  Et non Nzoto motondi na makanisi.<br /> <br /> <br /> 2. Makambo mazali minene.  Et non makambo ezali minene<br /> <br /> <br /> Comme énoncé dans l’article, la classe bantu est avant tout une classe d’accord, constituée en général par un signifiant discontinu de 3<br /> préfixes ; préfixe nominal (Pn), le préfixe pronominal (pp), et le préfixe verbal (pv).<br /> <br /> <br /> Linguistiquement parlant le premier exemple dérive de la classe 9 ,et le second exemple appartient à la cl.3.<br /> <br /> <br /> Donc, pour déterminer qu’un substantif appartient à telle ou telle classe, il faut considérer son pn, et les pp et pv grâce auxquels les pronoms et les verbes s’accordent.<br /> <br /> <br /> Voici deux exemples  d’accord en<br /> lingala :<br /> <br /> <br /> Cl. 1.   Pn                  pp                               pv<br /> <br /> <br />            <br /> Mo                o                                 <br /> a<br /> <br /> <br />         Moto               oyo                             <br /> akei  wapi ?<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Cl. 3. Mo                mo                              mo<br /> <br /> <br />         Motema    mwaye                         mozali wapi ?<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Messager<br /> <br />
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S
<br /> La question de notre ami Pedro est pertinente dans la mesure où le lingala de Kinshasa est devenu créolisé avec des mots kikongo, tshiluba et français. En plus, c'est une langue qui ne<br /> respecte pas, ne respecte plus voire ne respecte jamais la grammaire du lingala parlé à l'Equateur. Le vrai lingala à Kinshasa se rencontre dans la liturgie catholique. Ce sont surtout les<br /> prêtres catholiques étrangers qui parlent le vrai lingala, celui de Makanza qu'ils ont appris en arrivant dans notre pays. C'est cette même langue qui avait été enseignée à l'école à l'epoque<br /> coloniale et aussi dans une moindre mesure dans les années 80 dans l'enseignement primaire à Kinshasa. Normalement, c'est une faute de dire: "Nzotu motondi na makambo" ou "Makambo ezali minene".<br /> En réalité, selon les règles de notre lingala, on devrait dire: "Nzotu etondi na makambo" et " Makambo mazali minene". Mais à Kinshasa, avec notre lingala décousu et qui ignore certaines règles<br /> grammaticales, la faute n'est même pas remarquée. Elle est passée inaperçue car dans la capitale, ce n'est même pas une faute. Par contre, "Ngonga ebeti" est correct.  Le lingala de<br /> Kinshasa, c'est le lingala de la rue; tandis que celui parlé par les prêtres est le lingala "académique" selon moi.<br />
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P
<br /> <br /> Cher Mbokatiers,<br /> <br /> <br /> Je profite de cette occasion pour vous poser une question qui me tient à cœur. Veuillez essayer de répondre, s’il vous plaît. Vaut mieux une réponse erronée qu’aucune du tout. La question porte<br /> sur les classes d’accord évoquées dans l’article ci-haut. Pourquoi est-ce que les frères Soki disent dans Mandendeli NZOTU MOTONDI NA MAKAMBO/MOTEMA MOTONDI<br /> NA ZUWA. Je suppose que dans le lingala que nous parlons, le nom nzotu requiert l’accord verbal NZOTU ETONDI NA MAKAMBO et que c’est MOTEMA qui requiert MOTONDI<br /> comme accord verbal. A mon sens, c’est comme l’accord dans la chanson qui accompagne cet article, NGONGA EBETI OH KEBA. Ce ne serait pas NGONGA MOBETI. A propos,<br /> je suis ravi d’apprendre que c’est une composition de Crespin Lukoki. Par contre, quand Franco et Madilu chantent MAKAMBO EZALI MINENE au lieu de MAKAMBO MAZALI MINENE, bien que<br /> l’accord verbal ne soit pas grammatical, il va plutôt dans le sens du lingala que nous parlons. Seul un prêtre (blanc, de préférence), de nos jours, dirait MAKAMBO MAZALI MINENE avec l’accord<br /> comme il faut.<br /> <br /> <br /> Ne prenez pas mes propos comme un jugement de valeur. Mon propre lingala est un peu mangoboesque et théâtral, du genre Taambula na makulu umona mayanzi. Mais, de grâce, essayez de discuter les<br /> paroles de Mandendeli.<br />
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