J. Nzembele situe la "journée de changement d'appellation"
Bonjour,
un commentaire vient d'être posté par Jérôme Nzembelé sur l'article LES HUILERIES DU CONGO,
Extrait du commentaire:
Très cher Zéphirin,
Je voulais juste apporter une toute petite précision sur tes écrits qui font allusion à cette politique mobutiste qui aurait fait couler beaucoup d'encres et salives dans les années 70, afin d'éviter une éventuelle confusion chez nos jeunes qui n'auront pas connus cette période.
En effet, la politique qui aurait consisté à remplacer les noms des personnes et certains sites à
consonance étrangère par des noms typiquement zaïrois s'appelait la politique de l'authenticité. Elle fut promulguée le 27/10/1971 lors d'un
meeting (rassemblement populaire) à la N'selé. Cette journée fût appelée "journée de changement
d'appelation". Le nom du pays comme celui de notre grand fleuve devint "Zaïre", la monnaie nationale l'étant déjà dépuis la réforme monétaire de 1967. A cette date tous les
congolais à commencer par les caciques du MPR parti unique changèrent leurs prénoms d'origine judéo- chrétienne en postnom très fantésistes d'origine soit disant bantoue. En fait il
s'agissait pour certains d'entre eux (les caciques), l'occasion de répondre malignement à leurs détracteurs directs et de se mettre en exergue sur la scène politique. C'est ainsi que
Joseph Mobutu deviendra Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu Waza Banga, Joseph N'singa en N'singa Udju Ungwa Kebi Untube,
Honoré Ngbanda en Ngbanda Zambo Ko Atumba et autre Tshibuabua Ashila panshi et j'en passe.
En revanche la politique qui avait consisté à recentrer la propriété des différents biens de production entre les mains des nationaux, s'était décidée en 1973 sous la dénomination controversée de la "Zaïrianisation". C'est en fait une nationalisation abusive, proche de l'expropriation criminelle des biens qui appartenaient jadis aux étrangers ayant investit au Zaïre. Et là où la faute devint plus grave est que la gestion de ces nouvelles entités économiques n'était distribuée gracieusement que sur des critères purement éthniques et amicales à des gens qui n'avaient fait montre d'aucune qualité de bon gestionaire par le passé. Je me réserve le temps de citer les noms des différents profiteurs car la liste est tellement longue et elle ne sera probablement pas exhaustive.
Quant à savoir l'auteur de ces différentes mésures, ya pas besoin d'aller chercher très loin. Y a qu'à se référer au livre écrit en exil par l'un des caciques et remplaçant du feu Prosper Mandrandela Tanzi au Bureau politique du MPR en 1974. Je cite, Jean de Dieu N'Gunz'a karl Ibond (mobutu ou l'incarnation du mal Zaïrois). Dans ce livre, l'auteur dit que tous ces organes du parti créé par le dictateur n'étaient qu'un moyen malicieux pour faire passer ses propres décision à l'approbation de toute l'assemblée.
Enfin, contrairement à ce que certaines idées nostalgiques de l'ordre ancien peuvent insinuer, ces différentes décisions n'étaient ni bonne ni opportunes. D'ailleurs Mobutu lui-même est souvent revenu en arrière pour revoir ses copies malgré que plusieurs dommâges eurent déjà été occasionnés. De retour à l'authenticité originale on est passé au recours à l'authenticité. De la nationalisation radicale à la retrocession juste une année après ladite mésure phare.
Pour l'amour de notre histoire commune.
Jérôme Nzembele