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Publié par Messager

 

AU SUJET DU RECRUTEMENT DE MOBUTU

 Blog Sp+®cial 1 an 091

C’est avec intérêt que j’ai lu le document historique que vous avez mis en ligne pour nous sur le recrutement de Mobutu par les Services de Sécurité Belges. Je vais juste ajouter un mot comme amoureux de l’histoire et de l’histoire de mon pays, le Congo (je viens de publier un ouvrage sur Lumumba « Patrice Emery LUMUMBA : Discours, Lettres, Textes »), et aussi comme amoureux de l’histoire de l’Eglise catholique du Congo (J’ai publié un ouvrage sur « Cent ans d’Evangélisation du Mai-Ndombe par les Pères de Scheut »).

C’est d’ailleurs à ce propos que j’interviens puisque la lettre est écrite par A. du Vernay qui est sans doute le Père Arthur du Vernay, le fondateur du Centre Bondeko à Kinshasa, puisqu’il était de la congrégation des Pères de Scheut.

Il est fort possible que certains missionnaires (catholiques) aient été utilisés par les services secrets et les gouvernements de leurs pays d’origine. Il est fort possible aussi que ceux-ci s’y soient aussi opposés. Mais, dans le cas d’espère, en attendant d’en savoir un peu plus sur l’identité de monsieur Beco, il est important de savoir aussi que les missionnaires furent les premiers à vouloir former et aider une petite élite locale et contribuèrent en cherchant des bourses et des soutiens pour les premiers arrivés en Occident. Dieu seul sait leurs critères de sélection. Il se pourrait que Mobutu, catholique, puisse aussi bénéficier de ce choix. Car, très souvent, ces missionnaires demandaient ces services d’aide et d’assistance à des tierces personnes qui parfois supportaient certains de ces Congolais avec leurs propres moyens. Je suis moi-même arrivé en Europe pour la première fois par une bourse obtenue par un professeur d’Université de Leuven et par une contribution des particuliers, parents à un ami décédé.

Donc, en attendant d’en savoir plus, il serait tôt de connecter cette lettre, qui pourrait s’agir d’une simple lettre de recommandation d’une bonne volonté, pour un jeune Congolais qu’on voudrait aider à évoluer ailleurs. Maintenant, quant au recrutement de Mobutu avec la sécurité Belge et la CIA, celle-ci peut avoir eu lieu lorsqu’il était encore à Léopoldville, mais sûrement lorsqu’il est arrivé en Belgique, et que le Père Arthur du Vernay n’avait peut-être rien à avoir avec ce recrutement. J’utilise « peut-être » pour inviter les uns et les autres à creuser encore ce document et surtout répondre à la question de fond : quand et comment Mobutu fut-il recruté par la sécurité Belge et la CIA. Il semble que ce fut autour de la Table Ronde. Si Mobutu avait été recruté par les Services de sécurité belges avant son départ en Belgique, je vois mal comment Mobutu nécessitera encore d’une lettre de recommandation de la part d’un missionnaire, alors que la sécurité et les autorités lui aurait facilité son départ pour la Belgique. Ayant besoin de lui aussi au pays, les Belges ne l’aurait pas envoyé en Belgique où il ne pourrait alors pas leurs être utilise à l’époque.

Je sais que nous sommes pris dans cette psychose des liens entre les missionnaires catholiques et les autorités Belges, notamment avec ce fameux discours non encore vérifié historiquement comme ayant eu lieu du Roi Léopold II aux missionnaires au Congo (Le Roi n’ayant jamais mis pieds au Congo ; le Roi n’ayant pas jamais réunit les missionnaires pour les haranguer et comme je l’ai posé aussi, un tel discours important devrait figurer dans nombreux documents historiques avec lieu, date et personnes présentes) ; mais de là, à attester que la présente lettre, si elle est effectivement écrite par Père Arthur du Vernay, est une recommandation de recrutement pour les services secrets Belges, serait un peu simpliste.

Je note aussi que Mobutu habitait Yolo aux côté de Gizenga et de Moanda Vital alors que Père Arthur du Vernay était alors à Saint Gabriel à Yolo où ce dernier créa d’ailleurs la chorale latine. Mobutu, aimant les messes latines, aurait-il rejoint cette chorale d’A. du Vernay comme le fit Gizenga qui bénéficia aussi de largesses des mêmes scheutistes pour devenir enseignant à Saint Charles Lwanga et au collège Saint Anne ?

On retiendra aussi que, né le 17 février 1923, en Belgique, Père A. Du Vernay devait se rendre en Chine, pour une mission d'évangélisation, mais fut réorienté vers le Congo-Belge, en 1950. Après un stage de deux mois à Bokoro, diocèse d'Inongo, il fut nommé vicaire à Saint Pierre à Léopoldville (1951-1952) et assuma plusieurs fonctions : aumônier de l'Adapes (Association des Anciens des Pères de Scheut) et du mouvement familial (1952-1957), aumônier des étudiants africains en Belgique où il était rappelé dans l'entretemps (1959-1965).

Voilà une petite contribution. Aux historiens de nous aider là-dessus.

Norbert X MBU-MPUTU

Journaliste et écrivain

Newport, Pays de Galles, Royaume-Uni.

norbertmbu@yahoo.fr

 

 

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C
<br /> Bonjour Mon frère Norbert. Je fais suite à votre commentaire. Je voudrai juste souligner que la colonisation chez nous, était basé sur 3 piliers: le colon, l'administrateur et l'église. Donc, il<br /> n'était pas question de savoir si les pères et autres membres du clergé faisaient partie ou on des services de renseingement de leur pays, la Belgique. Ils étaient du système et donc des agents<br /> de ces services. Par contre, je suis d'accord, avec vous sur le fait, qu'à titre privé et personnel, certains membres du clergé avaient favorisé les études et l'obtention  des bourses par<br /> des Congolais. Quand au récrutement du sieur Mobutu par la CIA et les services secrets belges, j'abonderai dans le même que vous pour dire qu'elle se fit en Belgique, plutôt qu'au Congo. Il<br /> faudrait souligner ici le bloc et l'unité formés par tous les leaders congolais à l'ouverture de la Table Ronde. Ils étaient un seul bloc face au Belge. A l'ouverture de la Table Ronde, vraiment<br /> comme un seul homme, ils exigèrent avant de débuter les travaux la libération immédiate et sans condition aucune de P.E. Lumumba qui était alors en prison au Katanga. Et ils exigèrent sa présence<br /> illico pour le démarrage des travaux de la Table Ronde. Les Belges furent décontenancés par cette unité et la détermination affichées des autochtones. Ils s'interrogèrent pour savoir comment ce<br /> front s'était créé. Et ils se demandèrent comment affaiblir cette fermeté...et dès cet instant, pour les Belges, il fallait à tout prix savoir comment fonctionnaient les leaders congolais à cette<br /> Table Ronde et qui était le leader fédérateur. C'est ainsi qu'ils récoururent à Mobutu qui fut récruté comme taupe. Mais j'ajouterai que, à mon humble avis, Mobutu ne fut pas le seul à être<br /> récruté à ce moment là...Il y en a eu beaucoup d'autres qui le furent. C'est ma conclusion de plusieurs entretiens que j'ai avec A. Kalonji Mulopue. Donc, je situerai, comme vous, le récrutement<br /> de Mobutu à la Rable Ronde. Je vous adresse mes salutations. Avec l'amour de notre patrie qui souffre, le Congo.<br /> <br /> <br /> Claude Kangudie.<br />
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