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Cet espace se veut un lieu de rencontres et d'échanges entre ressortissants de l'Afrique Centrale et Australe . Tout étranger connaissant ou voulant faire connaissance de cette partie de l'Afrique est le bienvenu. Nous y aborderons des sujets culturels en français, portugais, ou en lingala, selon les interlocuteurs . Notre devise:réduire la distance qui nous sépare du continent, par l'entretien de la mémoire collective, en recourant à notre musique dans toute sa diversité
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Publié par Messager
1) Belle planche et personnages convaincants de Serge Diantantu. Je l’encouragerai aussi à nous produire une série hebdomadaire ou mensuelle en lingala car notre langue se meurt sans support écrit. Cela dépendra bien sûr de son emploi du temps qui, je le suppose, est fort chargé. Je prie aussi Messager de transmettre mon adresse courriel à Diantantu.
2) Je crois que le musicien qui a commencé cette tendance de saturation des chansons par des « mabanga » est Koffi Olomide dont les chansons virent ces derniers temps à la pornographie. Avant Olomide, des chansons se contentaient de mentionner un ou deux noms de mécènes. Cette tendance fait partie de l’antivaleur de la corruption qui mine la société congolaise. Même les journalistes se font payer pour assister à des conférences de presse. L’exemple le plus frappant des « mabanga » chez les journalistes, c’est le cas de Zacharie Babaswe qui admet publiquement sur les antennes de la RTNC qu’il se fait soudoyer par des opérateurs économiques et politiques pour les « lancer »… La chose la plus grave, c’est que nos musiciens corrompus traversent maintenant nos frontières pour aller polluer l’atmosphère politique des pays étrangers en lançant leurs mabanga ou en chantant la gloire des politiciens du Congo-Brazzaville, de la Côte d’Ivoire ou du Gabon — comme le clip de Madilu transformé en griot de Bongo que Messager a eu la bienveillance de nous montrer.
Par ailleurs, les musiciens congolais s’infantilisent de manière éhontée. Voici un exemple. J’étais à Kinshasa en 2006 lors de la campagne des élections présidentielles. Les supporters de Bemba avaient brûlé La Samba Playa où répétait Werrason car ce dernier avait écrit une chanson de campagne pour Kabila. Grand fut mon étonnement de voir et d’entendre Papa Wemba défendre Werrason à la télé en ces termes : « Un musicien est une prostituée. Il chante pour celui qui le paie ». Partout dans le monde, des musiciens qui se respectent prennent et défendent des positions politiques — sans chercher à se défiler avec des justifications stupides telle celle de Papa Wemba !
Cette infantilisation des musiciens congolais se remarque même dans les noms qu’ils se donnent : il y en a un qui s’appelle « Bill Clinton » ; Koffi lui-même se fait appeler sans rire « Sarkozy »… Ces mabanga sont une honte et un empoisonnement culturel qu’il est du devoir de chaque Congolais d’éliminer de notre musique — par le boycott des albums truffés de mabanga par exemple...
Jean-Pierre