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Publié par Messager

Belles photos de Stanleyville, Messager, qui permettent de mesurer la profondeur du fossé puant dans lequel ma ville natale est tombée. La négligence et le manque d’investissement ont d’abord grignoté la beauté éclatante de Stan. Au point d’en faire aujourd’hui Kisangani telle qu’on la voit : une ville triste qui porte comme un pagne déchiré son titre de « martyre »

 

Il y a eu des vagues successives de barbares qui ont déferlé sur Boyoma-singa-mwambe… La grande guitare de Boyoma est aujourd’hui éventrée et toutes ses 8 cordes sont cassées. Les Rwandais et les Ougandais s’y sont donnés à cœur joie — sans oublier Nkundabatware de triste mémoire, qui y avait fait éventrer des femmes enceintes, juste pour se faire une idée du mystère de la physiologie humaine…

 

Mais avant les Rwandais, les Ougandais et les Nkundabatware, il y avait d’abord eu les rebelles simbas ! Et ce que je vais relater en rapport avec la première photo de la série démontre une constante : ma ville a toujours été martyrisée, soit par les ressortissants des autres provinces du Congo ou soit par des étrangers qui y ont été amenés par les ressortissants des autres provinces du Congo : 1) les simbas de 1964 étaient des ressortissants du Maniema et des Kivus ; et 2) les Rwandais et les Ougandais y ont été amenés par les Kabila-père, les Jean-Pierre Bemba, les Wamba-dia-Wamba et tous les autres va-nu-pieds des autres provinces. Il y a même eu Gizenga, alors à la tête d’un mouvement sécessionniste à Stanleyville entre 1961 et 1962, qui y a aussi laissé quelques familles éplorées. (Les seuls ressortissants étrangers à ma ville à y apporter une grande joie, mon frère Messager, ce sont Garcia Ndongala et son frère Tinapa, dont tu nous a déjà présenté quelques chansons, avec leur orchestre « Rock ‘en Band Singa-mwambe : je profite de cette occasion pour saluer la mémoire de Garcia, qui vient de s’éteindre à Kinshasa…)…

 

Des gens sortis de leurs villages on ne sait où et qui ont convergé sur ma ville comme des anges de la mort pour y semer terreur et désolation !

 

Une question : quel est le jour où on verra un Boyomais aller semer terreur, mort et désolation à Mbuji-Mayi, par exemple, au nom d’un concept vide du nom de « Congo » ?

 

Ah, Messager, des larmes que tes photos me font couler ce soir…

 

Messager, tu as très bien fait de commencer la série des photos de Stanleyille avec cette première photo — la seule que je vais commenter — qui montre le tambour-major « elanga » de la fanfare de la Prévôté Militaire du 3èmeGroupement de l’Armée Nationale Congolaise (ANC), au flanc de la Poste de Stanleyville.

 

Cet emplacement est significatif à plus d’un titre. D’abord, parce que Lumumba y avait travaillé comme postier. J’ajoute ici une parenthèse pour signaler que l’histoire du Congo a de ces coïncidences bizarres. Lumumba a aussi travaillé comme postier à Yangambi, siège de l’INEAC (aujourd’hui INERA). A Yangambi, son voisin et grand copain, c’était Lito Moboti, l’oncle de Mobutu…

 

Ce bâtiment est aussi significatif parce que la Poste est le centre théorique de la ville et de toute la province : c’est à partir de cet emplacement que le kilométrage de la ville rayonne en cercles concentriques. Ainsi, quand on dit, par exemple, que Banalia est à 128 kilomètres de Kisangani, on a mesuré cette distance à partir de ce bâtiment de la Poste.

 

Le square dans lequel la Poste se trouve a un passé sanglant. Rappelons d’abord les noms successifs de ce square : « Square Léopold II »sous la colonisation : il y avait une statue de Léopold II dans le parc juste à côté de la Poste. C’est dans ce parc que toutes les grandes kermesses de la ville se tenaient ou se tiennent encore… A l’indépendance, on avait déboulonné cette statue de Léopold II. Puis, à la mort de Lumumba, on y avait érigé un monument provisoire de Lumumba, qui était en fait un simple portrait peint de Lumumba dans un encadrement de ciment et de verre. On avait alors rebaptisé le square en « Square Lumumba »… Ironie de l’histoire : en juillet 1964, lors de sa visite à Stanleyville comme nouveau premier ministre, Moïse Tshombe ira se prosterner devant cette peinture de Lumumba et y déposer une grande couronne de fleurs !

 

Malheureusement pour le grand nom du héro de l’indépendance, la ville de Stanleyville tombe aux mains des rebelles simbas le mardi 4 août 1964. Et le Monument Lumumba devient l’autel où Alphonse Kinghis, un maniaque sanguinaire nommé co

SUITE DE MON COMMENTAIRE COUPÉ :
     
Malheureusement pour le grand nom du héro de l’indépendance, la ville de Stanleyville tombe aux mains des rebelles simbas le mardi 4 août 1964. Et le Monument Lumumba devient l’autel où Alphonse Kinghis, un maniaque sanguinaire nommé comme président provincial intérimaire du Haut-Congo par le général rebelle Nicolas Olenga, offre en holocauste toute la crème de l’élite stanleyvilloise.

 

C’était alors tout rouge de sang, ce monument de Lumumba, du sang chaud des Boyomais !

 

Je cite un exemple : on y amène, tout nu, Léopold Sylvestre Bondekwe — intellectuel, journaliste et politicien. Crime lui reproché ? Politicien modéré ! Debout sur ses deux jambes et ligoté, on l’éventre avec un coutelas de commando et un fou mange son foie encore battant ! J’épargne à mes frères et sœurs la description de toutes les horreurs qui ont été commises devant ce monument au nom de Lumumba…

 

Révulsées par ces horreurs, les « femmes nationalistes » de Stanleyville — menées par Anne Libondo, Elisabeth Mukufu et Anne Atosha—confrontent Alphonse Kinghis et son complice, un autre sanguinaire qui s’est surnommé Colonel Kifakio(kifakio = swahili, balai), pour leur demander d’arrêter le massacre des Stanleyvillois ! Alphonse Kinghis et Colonel Kifakio font semblant d’écouter les femmes nationalistes mais continuent leurs massacres de nuit du haut du Pont de la Tshopo, fourrant leurs victimes dans des sacs de jute avant de les précipiter dans les Chutes de la Tshopo. Mais comme les Boyomais le savent, la Tshopo vomit toujours ce qu’on y jette… Répétition de l’histoire : c’est aussi du haut du Pont de la Tshopo que Nkundabatware jeta une centaine de cadavres de Boyomais, après les avoir fourrés dans des sacs de jute ! Et encore une fois : horreur et deuil sur ma ville !

 

Si vous croyez qu’à la reprise de la ville de Stanleyville par les troupes gouvernementales, le mardi 24 novembre 1964, on épargnerait les femmes nationalistes Anna Libondo, Elisabeth Mukufu et Anne Atosha pour le courage qu’elles avaient eu de confronter les tueurs Kinghis et Kifakio, vous vous trompez. Les éléments de la brigade motorisée katangaise de Tshombe dénommée « Diabos » arrêtent ces femmes, pénètrent leurs vagins avec des coutelas de commandos, attachent les membres de chacune à quatre jeeps qui démarrent simultanément dans quatre directions différentes.

 

Toutes ces horreurs ont été commises devant nous autres, enfants ! Et, aujourd’hui, mes enfants se moquent de moi chaque fois que je saute quand un moteur de véhicule pétarade soudain ou qu’un verre se brise ! Ils ne savent pas que je suis un traumatisé de guerre ! Je n’avais que 11 ans en 1964 ! Et on continue à fabriquer dans ma ville d’autres enfants traumatisés de guerre…

 

Tu sais quoi, Messager, à voir ces photos, je me dis qu’on serait peut-être mieux à Stanleyville, à Stan, à Boyoma, à Brom, à Kisangani, à Kiss, si on se séparait carrément de l’entité de malédiction appelée Congo…

 

Ah, j’oubliais, après le cannibalisme au Square Lumumba, on a changé le nom du square : il est aujourd’hui appelé « Place des Martyrs »

Jean-Pierre


Mon cher Jean-Pierre,

 En découvrant les images de Kisangani, J'ai compati à ton supplice avant même que tu ne réagisses. En 1987, j'avais effectué, lorsque j'étais encore au pays, une visite de toutes nos provinces et sous-régions en 28 jours. L'occasion m'étais alors donnée d'admirer la beauté de ce pays que Dieu nous a donné. Pour l'ex province Orientale, j'avais visité Kisangani, Yangambi, Buta ,Isiro, Bunia. A Kisangani, j'avais logé à l'hôtel WAGENIA. J'ai eu des larmes aux yeux lorsque j'ai découvert l'état dans lequel se trouve cet hôtel actuellement. En guise d'illustration, je reprendrai les différentes images de cet hôtel. Enfin , puisque tu connais bien la rébellion Muleliste, je publierai la photo des dirigeants simba à Kisangani en 1964. (Messager)
Source:

 www.stanleyville.be/mobilite.html, le site de Jean-Luc Ernst.

 HOTEL WAGENIA en 1950


WAGENIA , le 18 décembre 1959, lors de la visite du Roi Baudouin


WAGENIA en 1980


HOTEL WAGENIA en 2006


DIRIGEANTS REBELLES

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M
le congo restera uni et indivisible pour toujours.
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A
Bonjour , est ceque , quelqu'un pourra me commune de site ou les noms des associations des anciens portugais vivant en stanleyville de 1945-1960? Ou les noms des enfants des anciens portugais de stanleyville( kisangani) car je suis a la recherche d'une personne chere pour moi.<br /> Merci
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M
C'est de ses rebelles que Kabila &quot;père &quot;se reclame en être ['héritier. Pauvre Congolais, pourquoi sommes nous si amnésiques.
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A
<br /> <br /> Cher Jean Pierre,<br /> <br /> <br /> Dans tout ceci, ce que vous ne voulez pas en réalité raconter, sur la vérité de l'histoire de Kisangani ainsi, est que ce ne sont pas du tout les Lumumbistes qui avez commencé la violence<br /> criminel en RDC, sinon c'était les colons belges en complicité avec les occidentaux et certains traîtres congolais.. En parvenant même à assassiner impunément leur Leader Patrice Emery Lumumba et<br /> en suite déclencher la chasse à l'homme de tous les Lumumbistes et de tous les membres des partis alliés à MNC/L... Comme par exemple, des crimes commis à Bakwanga par Kalondji Albert contre 9<br /> militants du parti de Lumumba, à savoir; Jean Pierre Finant, Pierre Elengesa, Emmanuel Zunzi, Camile Yangara, Gerome Muzungu, Jacques Lumbala, etc... Des prisons étaient tous remplis de<br /> Lumumbistes, pour la simple raison de vouloir une indépendance politico-économique totale vis à vis des dictés politiques des occidentaux et leur  domination  économique....<br /> <br /> <br /> Ceux qui s'étaient sauvés ce sont ce qui avaient réussir de fuir à Brazzaville, en revenant plus tard avec les intentions de récupérer le pouvoir leur avait donné par le peuple congolais<br /> moyennant des urnes électoraux, dont la coalitions des traîtres congolais et des occidentaux leur avaient arraché de force moyennant le coup d'état de Mobutu du 14 Octobre/ 1960 contre le<br /> gouvernement de Lumumba issu du verdict des suffrages électoraux... A vrai dire, Il y avait eu peu d'innocents parmi les gens jugé et tué par les Lumumbistes à l'époque... Ce que tout le monde<br /> oublie toujours est que ce sont les Lumumbistes qui en réalité étaient les vrais victimes au moment là, lorsqu'ils étaient revenus, ils avaient bien la liste de leur bourreaux, qui d'une façon ou<br /> d'autre avait participé aux crimes ou aux arrestations de leur camarades tué par le régime de Leopoldville en connivence avec des occidentaux...<br /> <br /> <br /> Est ce que vous êtes vraiment sincère à confirmer que tous les blancs tué à Kisangani étaient aussi tous des innocents???... Qu'est ce que vous dites de Dr Carlson, un agent de la CIA sous<br /> couvert du pasteur protestant???... Lorsqu'on écrit l'histoire d'un pays, il faut être neutre et sincère et pas essayer d'orienter les gens vers tes intentions politiques machiavéliques....<br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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M
Mr tout ce que vous dites ne justifie nullement la barbarie de et les tures de Soumialot et sa clique. Il faut pas justifier ni défendre les atrocites des rebelles simba. Je ne sais pas si vous être le fils de Soumialot , mais si soumialot était votre votre père il faut avoir honte de pouvoir le défendre.
A
<br /> En 1961 Gizenga déclarait continuer à Stanleyville le gouvernement Lumumba, à ce moment il n'était pas rebelle. Veuillez reite l'histoire du Congo. Merci.<br /> <br /> <br />
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A
Dis moi une chose...Pour vous, en etant l'un des fils de colons belges au Congo... Qu'est ce qu'en realite avait justifie la colonisation criminelle de votre Rois Leopold !! au Congo, sans l'avale du peuple Congolais???... Est ce que le peuple congolais n'avait-il pas le droit de reclamer leur veritable independance, vis a vis de la domination colonaile politico-economique, a l'instar de ce qu'avait fait les Resistants Belges contre l'occupation Allemande, en Belgique, en 1945.lors de la 2ieme guerre mondiale????... Vos parents colons Belges au Congo etaient en meche avec les traitres neo-coloniliste congolais contre les nationalistes lumumbistes de l'epoque, qui ne visaient autre chose que la veritable independace du Congo contre la domination coloniale Belge... Comment est ce que vous pouvez attendre d'etre honnore avec des fleures au moment ou votre gouvernement avait assassine a Patrice Lumumba, en etant bien le complice de la domination neo-coloniale au Congo????.... Moi, de ma part, je voudrais bien savoir de toi-meme touchant la sort dont la Belgique avait reservee aux traitres Belges et aux allemands capture lors de la guerre de resistance contre l'Allemagne et lors de la liberation de la Belgique par la force alliee... .. Et pour quoi est ce que vous deviez attendre le contraire au Congo. lorsque vous aviez fait aux allemands la meme chose dont les patriotes et les nationalistes congolais avaient fait contre vous pour empecher votre domination neo-coloniale a veille de notre independance????...Ce que vous devez faire c'est de bien lire votre propre histoire pour ainsi respecter les autres peuples du monde, dans le but d'eviter les evenements regretables dont avaient arrive a la Belgique lors de la 2ieme guerre mondiale et comme aussi, ceux que les patriotes congolais avaient fait contre vous au Congo en 1964...
M
Juste pour rectifier une chose : NDONGALA Garcia n'est pas mort à Kinshasa mais plutôt à Kisangani. Merci
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C
Très chers compatriotes.Comment voulons-nous avoir un Congo digne,aussi longtemps quíl y aura des Gizenga et toute cette pourriture d´assassins sans visages ni noms que je n´ose pas citer.Il y a encore des enfants de notre pays qui ne connaissent pas la vraie réalité de notre calvaire.Nous devons tous savoir qui est qui.Pour intellectuels qu´ils soient,tous ces gens impliqués dans des rebellions sanguinaires ne sont pas dignes de nous représenter.Il ne s´agit là que des bandits,assassins du peuple,voleurs comme violeurs qui devraient porter l´affiche dePersona non grata.Mais malheureusement,on les trouve encore dans nos rues et même dans notre parlement et voir au sénat comme dans presque tous les gouvernements de l´après Indépendance.Le reveil du Congo doit commencer par lepeuple qui est le vrai souverain du pays.Le monde entier nous envie,car nous avonsun beau pays riche en tout(sous-sol,hydrologie,art,climat,végétation,faune et ladivesité culturelle de son peuple.Nous avons tout ce qu´il faut pour notre développement,voir même une sortie à la mer.Des fous comme Ngbenye,Olenga etSoumialot doivent avoir honte de leur passé s´ils leur reste encore un peu dedignité humaine.Ceci est applicable aussi à tous ces barbares que nous avons comme voisins et à tout fils de ce pays égoïste,traître au service de l´étranger.J´éspère que notre peuple en a tiré la leçon,surtout après les derniers événementsde l´Est.Chers frères levons nous et luttons tous ensemble.     
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L
Il est triste de constater que nos frères après tant des massacres vécus et de crimes commis continuent à rester sourds aux pleurs des familles, des orphelins, des veuves. Il faut être un monstre pour rester insensible à tant de détresse.J'ai connu le général ngwegne à son retour d'éxil, il habitait avec sa famille la résidence motel fikin au temps de sa splendeur. Il était voisin à Tamba Zapo, à l'époque directeur de la fikin. L'homme jouissait de la manne que lui versait l'état. J'avais eu l'occasion de parler avec lui, mais il ne semblait pas regretter ses actes ou ne prenait-il pas conscience de la gravité des mssacres.  
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L
Cher jean-pièrre,vous avez raison de déplorer le délabrement de cette charmante ville qui est kisangani. j'y ai vecu une partie de mon enfance à kisangani et profité du statut que mon défunt père occupait pour sillonner ce vaste térritoire. En temps de paix cette ville est adorable et vivante. Je me souviens bien de Gracia, à l'époque, début 70, nous avions l'honneur de jouer en première partie de ses concerts à l'olympia de kisangani avec notre groupe musical les Maquis Sassabata. Ah, la belle époque!Je me souviens d'une soirée mémorable animée par Gracia et son groupe, qui fût le concours de Miss Boyoma en 72, et qui a vu le courronnement d'une inconnue (Beya) comme Miss Boyoma au détriment de la belle Charlotte Moussa venue de Kinshasa et sûre de l'emporter. Humiliée, cette dernière quittât la salle en pleur sous la huée des spectateurs et Garcia l'entourait de ses bras pour la consoler.LES SOUVENIRS SONT LA POUR LES VIVRE ET NON POUR LES REGRETTER.
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D
Quelques details de plus au recit. Les rebelles se rechauffaient et s'agitaient  autour de la victime sous les cris: MULELE MAYI, LUMUMBA MAYI... A-BAS PNP. A-BAS TSHOMBE. (En 1964, Moise Tshombe etait 1er-Ministre).Autre chant drole des rebelles: HITLER ATA KUYA NA MUNDUKI YA CANON. (Hitler reviendra avec l'arme de canon). Le vieux Boyomais n'aura pas non plus d'explication a cette reference a Hitler. Peut-etre que tout ce qui effrayait les colons etait bon a evoquer. Et en plus, la notion d'invincibilité et d'immortalité etait un ingredient majeur dans l'endoctrinement des rebelles. Il y a par exemple la croyance que Lumumba n'etait pas mort, et reviendra reprendre sa lutte liberatrice. Sans oublier le role central de la feticheuse Mama OLENGA. D'apres la legende, elle n'avait qu'un seul sein et ses fetiches rendaient invisibles ou invincibles. Tant qu'on suivait a la lettre ses BIKILAS. Pas de femmes, ne pas manger n'importe quoi (les produits ou la nourriture du pillage par exemple). En regardant les photo des chefs rebelles ci-haut, c'est un peu drole ces toques de leopard, pour nous qui avons vecu Mobutu, le MPR et les DJIME-DJIME. Ce meme toque-de-leopard que Mobutu enfilera durant toute sa dictature trentenaire. DROLE
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D
En 1996, un grand-frere Boyomais, un peu trop jeune (12 ans) en 1964 pour etre un rebelle, nous raconta comment les rebelles Simbas fusillaient leurs victimes.On immobilisait le traitre ou la victime au bord de la rue, quelques fois les yeux bandés. Apres une courte concertation, le groupe des petits MAJORS rebelles commencaient a s'agiter, comme se rechauffant avant la bataille. Et soudain, le fusilleur, qui n'a jamais été connu d'avance par crainte de l'ame de la victime, surgissait du groupe et faisait crepiter sa mitraillette. D'apres notre temoin Boyomais, le corps inerte de la victime flottait encore debut, sous la puissance du feu, tant que les balles sifflaient. Le fusillé ne s'ecroulait qu'apres la derniere balle. En ecoutant ces recits, et pensant a la justice immanente, je me disais que ce n'etait vraiment par hasard que les Zairois croulaient, trente ans apres, sous la dictature Mobutienne et la misere. Dans ces recits, on appris aussi l'histoire de " MATEKA IKO? " (Y a-t-il du beurre (de la margarine)?). C'etait la question-code des rebelles quand ils fouillaient les maisons a la recherche des traitres, dont un grand nombre avaient l'etiquette PNP. Le Parti National du Peuple (ou du Progres), proche des colons belges. En tout cas, le gars Boyomais ne nous a jamais donne une explication claire sur l'origine de cette expression un peu drole MATEKA IKO, qui terrorisa les Stanlevillois sous la rebellion. Il y avait aussi des histoires de ces villas de la ville avec de grandes taches noires de sang ici ou la au plafond. Un malheureux proprietaire s'y cachait, les rebelles tiraient sur tout ce qui bougeait la-haut.Apres la rebellion, on apprit aussi que StanleyVille etait devenue une sorte de Ghost-Town (ville fantome). D'ailleurs, c'etait une evidence la-bas que tous les chiens de la ville avaient gouté de la chair humaine, a un moment ou un autre de leur vie. En effet, c'etaient des temoins suspects, increvables et muets d'une rebellion terrible qui ravagea la region.Des fois, les esprits des morts revenaient deambuler dans la cité ou demander quelques comptes. C'etaient des FONOLI ( ou des PONOLI ?). A ces moments-la, il ne fallait surtout pas appeler les gens par leurs noms, de peur que les morts ne les reconnaissent et ne les emportent.     
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J
Sur cette photo des maniaques soi-disant révolutionnaires, noter d’abord leur salutation bizarre. Quelques anecdotes sur ce groupe de crapules… Gaston Sumaïli alias Soumialot était le seul parmi eux à ne pas avoir personnellement de sang dans ses mains. On se demande d’ailleurs comment il s’est embringué dans cette sale affaire. Ancien clerc de la SEDEC au Maniema, l’homme pleurait quand on lui racontait les actes sanguinaires de ses complices. Il avait personnellement sauvé la vie d’André Elengesa (frère de Pierre Elengesa tué en 1961 aux côtés Jean-Pierre Finant, le père d’Abeti Masikini). Mais il n’avait aucun pouvoir réel (il est mort récemment). L’homme qui avait les pleins pouvoirs, c’était Nicolas Olenga, qui commandait l’APL (Armée Populaire de Libération). Amnistié par Mobutu, Nicolas Olenga était rentré à Kinshasa où il fut aussitôt arrêté dans une histoire obscure de conspiration d’un mouvement appelé Ligue Congolaise de la Paix (LICOPA). Le procès des membres de la LICOPA fut retransmis en direct à la télévision nationale. D’où l’expression qui survit jusqu’à ce jour : « Basaleli nga likopa »… L’homme fut envoyé à la prison de Bula-Bemba, et je crois qu’il est mort… Gbenye est encore en vie à Kinshasa. L’homme n’avait aucun pouvoir réel. C’est ce qui l’avait poussé peut-être à enchérir avec ses déclarations belliqueuses.
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J
Voici un florilège de ces maniaques :<br />  « La lutte continue et elle est devenue très importante. Nous n’avons pas voulu tuer ou brûler, mais l’arrivée à Stanleyville des Américains signifierait la disparition de tous les Belges et Américains qui sont sous notre surveillance ». (Christophe Gbenye).<br />  <br /> « Américains et Belges doivent être gardés en lieu sûr STOP en cas bombardement région exterminer tous sans demander explication STOP Général Nicolas Olenga FULL STOP » (Télégramme de Nicolas Olenga à partir de Kindu, en août 1964).<br />  <br /> « Ils vous ont menti, ceux qui prétendent que Lumumba est mort. Tshombe et Munongo ont bien essayé de le tuer mais Lumumba s’est  volatilisé à leur nez et à leur barbe ! Déçu par la traitrise de ses compatriotes, Lumumba est parti méditer en exil. En Inde, d’abord, terre de son héro Gandhi. Puis en Chine… Je suis en contact avec Lumumba et je l’ai supplié de revenir dans son pays natal… Et j’ai le privilège de vous annoncer que Baba-Lumumba revient ici-même à Stanleyville, en 1965, pour continuer son œuvre inachevée ! » Délire du Général Nicolas Olenga, le mercredi 5 août 1964, dans son meeting au Stade Lumumba.    
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J
Ah, Messager, voici la fameuse photo des terroristes qui ont inventé la prise d’otages en masse et la méthode des boucliers humains. Ils ont arrêté tous les Belges et Américains présents dans ce qui était à l’époque l’ex-Province Orientale et ont tué une bonne partie d’entre eux le mardi 24 novembre 1964. Voici l’une de leurs victimes, le Dr. Paul Carlson (cadavre du milieu, de face), pasteur et médecin américain, abattu à Stanleyville et enterré à Karawa, en RDC." />
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