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Publié par Messager

 


Le succès de Lonkundo

Ils arrivèrent, lui et Ilankaka et Yonjwa. Ilankaka portait avec elle la corbeille. Elle dit à son mari : 'Appelle les personnes qui s'étaient séparées de toi, afin de discuter'. Lonkundo ordonna à Iselamaka (19) de battre le tam-tam, et il le battit. Tout le monde afflue ; ils trouvent Lonkundo assis. Eux aussi s'asseyent. Ils demandent pourquoi il les appelle. Il leur dit : 'Nous nous étions séparés et maintenant je viens terminer cette affaire'. Tous s'exclamèrent : 'Ainsi donc tu viens payer le titre pour cent femmes comme tu l'as dit' ? 'Oui'. Et eux : 'Bien, expose donc ta première affaire'.

De suite il appela le père de Bolumbu et ils parlèrent. Le père de Bolumbu fixa le prix. Lonkundo ne tarda pas ; il accosta sa femme ; ils prirent tous les biens que le père de Bolumbu voulait et les lui donnèrent. Lonkundo appela un autre ; il lui demanda ce qu'il voulait pour lui. Cet homme le lui dit et on lui donna tout. Ils arrangèrent les mariages toute la journée ; ils terminèrent toutes les affaires sans être à court de rien.

Tous envoyèrent des messages à leurs filles mariées et elles vinrent. Lonkundo paya pour toutes, les bonnes et les mauvaises, sans distinction. Il ramassa toutes les filles nubiles de ce village sans laisser aucune (20).

Lonkundo dit : 'Alliés, moi et vous sommes devenus parents par alliance. Sachez que cette épouse-ci n'est pas une épouse, c'est ma mère'. Tous les alliés dirent : 'Là tu dis vrai, elle n'est pas ton épouse, elle est ta mère'. Lonkundo reprit : (21) 'Faisons nos adieux, je pars'. Mais les alliés dirent : 'Tu ne pars pas aujourd'hui ; patiente, reste dormir : pour que nous cherchions des victimes pour tes épouses (22), tu pourras partir demain'.

Lonkundo ne s'opposa pas. Il alla se coucher. Le lendemain matin on apporta les animaux domestiques aux épouses ; à chaque femmes deux esclaves et des animaux domestiques sans compter. On se fit des adieux ; puis Lonkundo et sons escorte se mirent en marche en groupe serré et ils arrivèrent chez eux.

Arrivée de Lonkundo avec son escorte

Quand Lonkundo eut pris congé de ses alliés, ceux-ci le laissèrent partir avec son trésor (23). Ils se hâtèrent (24) et arrivèrent chez eux. Les parents du patriarche vinrent tout joyeux souhaiter la bienvenue aux fiancées (25).

Il arriva à ses maisons mais il n'y avait pas assez de résidences. Il ordonna au groupe d'esclaves venus avec lui de construire plus de huttes. Ils se dispersèrent dans la forêt, coupèrent les matériaux pour la construction (26) et construisirent les huttes ce même jour. Lonkundo distribua les résidences : Il y en avait assez.

Le patriarche et ses femmes vivaient et s'habituaient. Mais il n' y avait pas de champs. Un matin il alla avec elles leur désigner le terrain. Elles établirent des champs et eurent une abondance de produits. Il vivait avec elles en bonne entente ; il eut une nombreuse progéniture (27). Les gens devinrent envieux de sa prospérité. Tout la journée ils se querellaient avec ses femmes (28).

Là-dessus Lonkundo convoqua une assemblée. Il dit aux gens : 'Maintenant je veux quitter ce village, parce que vous ne m'aimez plus. Je suis aux abois (29). Je ne vous le dis pas pour rien, mais afin que vous ne me preniez pas pour une antilope qui détale sans raison'(30). Les uns se déclarent d'accord, les autres le retiennent, mais lui-même ne veut pas. Il attend encore quatre mois, puis il émigra. Il dit à ses femmes : 'Aucune femme ne peut emporter quelque chose d'ici, exceptée maman Ilankaka qui emporte sa corbeille. Vous toutes partez les mains vides' (31).

Dès le matin ils partirent. Ils pénétrèrent dans la forêt. C'est Ilankaka qui ouvre la marche. Pendant qu'elle marche elle ne parle à personne, elle n'écoute que l'appel des perroquets ; quand elle entend cet appel c'est qu'elle est arrivée à l'endroit où ils fixent leur demeure.

Ils marchent résolument, très loin.(O ajoute : comme d'ici à Bondombe là-bas).
Ilankaka appelle Lonkundo par les doigts (c.à.d. par des gestes de la main), elle lui dit : ' Je vois que les gens qui marchent avec nous sont fatigués da la marche. Etablissons un chapement, couchons ici. Demain matin nous allons plus loin'. Il ne s'oppose pas et on fait halte. On se couche. Le lendemain, ils se mettent en route et partent.

Arrivé à un gros arbre boemba Lonkundo entendit des gens murmurer et médire de lui. Ayant entendu prononcer don nom il prit ses flèches, pénétra en forêt, se coula furtivement vers ces personnes. Il trouva l'homme qui était venu chercher Ilankaka. Lonkundo cria fort et le saisit. Il l'amena à Ilankaka et le lui donna comme esclave pour assouvir sa colère.

Ils progressent un peu ; Ilankaka tend l'oreille et entend le tapage des perroquets. Elle impose silence à la caravane par un geste et quitte le sentier.

Elle trouva des perroquets en train de s'amuser. Elle se glissa vers eux. Quand les perroquets eurent entendu le crissement de ses pieds (sur les feuilles mortes) ils s'envolèrent. Cependant Ilankaka s'approcha et arriva à cet endroit.

Elle était très contente qu'on est arrivé. Elle retourna auprès de son mari et de ses coépouses et dit : 'Nous sommes arrivés' (32). Ils se rendent à cet endroit et voient qu'il convient très bien comme habitat. Ils se jettent par terre tout joyeux en faisant des culbutes. À suivre.


D'après le texte en lomongo de BAMALA LOUIS traduit par A. DE ROP - E. BOELAERT
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