Bovic Ye'Bondo a 60 ans
Notre ami Andochanga vient de nous faire parvenir un document sur le 60e anniversaire de l'artiste musicien congolais Bovic
Ye'Bondo. L'auteur de cet article s'appelle Djamba Yohé (Gaston), que les enfants de Bandalungwa connaissent bien pour l'avoir triomphalement élu en 1977 . Djamba "Djagas"
et son parrain Djomi Gaston (Ndongala)"Diogas" avaient mené campagne ensemble, l'un pour les élections communales (Diagas), l'autre (Diogas) pour les élections
parlementaires. Les deux avaient été brillamment élus. Je me souviens encore de leur slogan "Qui vote pour Djagas vote pour Diogas".
Le texte de Djamba Yohé retrace la vie et la carrière de Bovic Ye'Bondo depuis son Shaba natal jusqu'à Kinshasa où il avait commencé dans L'African Fiesta Sukisa comme chanteur
Pop. Ce texte complète les récits d'Emmanuel Kandolo ainsi que les épopées de notre ami Mwan'a Mangembo. La listes des signatures sur notre blog ne fait que s'allonger, pour le
bonheur de nos lecteurs (Messager)
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Samedi 6 septembre 2008 Bovic Ye'Bondo a soixante ans
Avant propos
As I love you Mamie As I love You Mamie Can you let me come to kiss you mamie Can you let me come to kiss you mamie Sukisa I am, Sukisa I am, Sukisa I am, Sukisa I am Wouah ...
I. Ainsi chantait Bovic, en 1968
Ces jeunes de Liverpool venaient de lancer au mois de mai de la même année, pour leur marketing à l'étranger, "Hello Good Bye". Mauvaise année, 1968 était celle de la guerre au Vietnam, l'offensive du Thêt avait fragilisé les Américains dans la péninsule indochinoise. Cette année-là, John Mc Cain, l'actuel candidat aux Présidentielles fut fait prisonnier et défilé dans Hanoï par les Vietcongs. Le Commandant des Mrines dans ce 17ième parallèle était le Général Westmoreland ou Westy pour les intimes. En Europe de l'Est, c'était l'occupation de la Tchécoslovaquie par les troupes soviétiques et du Pacte de Varsovie. La manifestation étudiante qui s'ensuivit poussa à l'immolation un jeune patriote du nom de Jan Palach sur la place Wencenslas en guise de protestation de cette occupation. À Paris, Mai '68 faisait rage, alors qu'à Lovanium, à Kinshasa, l'armée de Mobutu assassine des étudiants qui protestent contre le passage médaitisée du Vice-Président américain de Lyndon B. Johnson , Hubert Humphrey.
Né, Bondo Victor,à Élisabethville, le 6 septembre 1948, Bovic est un jeune homme très intelligent qui avance sans problèmes dans ses études, l'avenir lui chante des bien belles choses dans ce qu'il voit sur la scène des musiciens de son temps, en l'occurence chez Jean-Bosco Mwenda, Losta belo, Masengo Édouard, Kabongo Paris, Baba Gaston, Mudimbi des Sous-Marins et autres. En fait, l'habitude d'entendre la musique de ces derniers commence à le séduire et les chants de sirènes qui se constituent en répertoire dans l'âme de Ye Bondo finissent par le distraire. Bovic se découvre musicien très précocement parce que dans la ville d'Élisabethville des noms jeunes prennent l'affiche chez les JEKOKET,le même nom à Kinshasa est JEKOKAT. Ce sont Gérard qui fera la pluie et les beau temps au Bar kinois, "Perruche bleue" situé au coin des avenues Kasa-Vubu et Boulevard du 30 juin près du Goëthe Institut en face du bureau de mon père que fut alors le siège du Commandement de la ville de Kinshasa; Djamba Onema, est un autre musicien de la ville du cuivre qui évolue avec succès chez les Jekokets dans la Commune Albert à la salle de l'Institut Saint Boniface accolée au Stade Léopold II que ce lauréat de 60 ans admire. Plus tard cet illustre vedette, je veux dire, Djamba, sera propriétaire d'un grand studio de photographie à Kinshasa.
Bovic est façonné par ces visages évoqués ci-haut. Ces célébrités sculptent bon an mal an la musique dans le paysage intérieur du jeune homme qui passe une bonne partie de son temps à rêver baigné dans le coussin sonore des mélodies au hit parade de radio-Élisabethville . "Marguerite mwana mwimpe mama" de Léon Bukasa est aussi dans ce bouillon des artifices musicaux qui entrent dans la manufacture du musicien en devenir. Bovic avance, mais il devient de plus en plus distrait à l'école et à la maison, ce qu'il écoute et entend constamment au fil des jours en est la cause. Cependant, l'artiste qui sort du cocon de ce Bovic insouciant a déjà tissé, sans le savoir, le registre acoustique et chromatique des notes que sa sensibilité va récuprer pour ce qui reste à faire. La décision de Bovic ne tarde pas à venir, il demande une guitare à ses parents, mais ceux-ci se fâchent un peu puisqu'à l'époque, la guitare ne fera pas du fils un bon père de famille, aussi elle va arracher l'enfant au cercle de famille, car les tournées vont l'amener très loin. Sacha Distel là-dessus a dit : "Les musiciens sont des gens de voyage, ils sont partout où sont les amoureux, ce soir il sont ici et demain ils sont là-bas, ça c'est la vie des musiciens... ." C'est un peu cela qui effraie les parents de Bovic dans les années '60, car être né de souche tribale "Basonge", on ne se décide pas sans être conditionné sur les voies essentielles de la direction de sa vie.
Mais Bovic n'a pas le choix, à la maison on le comprend et on le laisse aller. Ce que ce jeune homme fait aussitôt, après avoir acquis sa première guitare, il va étudier cet instrument. Ce sont les vieux du quartier qui l'enseignent, mais également les magasins de musique vendent des guides avec les structures et les leçons essentielles pour parvenir au bout de la formation. En un mot devenir guitariste. Élisabethville, à l'époque, jouit d'une plus grande possibilité dans les interactions qu'elle engage au niveau du commerce international, elle pouvait commander directement les méthodes de travail que requérait son personnel administratif directement de Bruxelles et d'ailleurs. Il y avait une ligne directe sans escale Bruxelles-Élisabethville avec Sabena. Mais ce qui distingue surtout Élisabethville de Léopoldville, c'est que le Katanga est voisin à 75 % avec les colonies anglophones. Cet état de chose fera de la Capitale du cuivre, une ville bilingue. Il n'était pas rare, entre 1935 et 1968, d'entendre parler anglais sur la rue du Lubumbashi actuel. Ce faisant, ce sont les musiques de la langue de Shekspeare qui font manchette. Les importantions en provenance de la Fédération des Rhodésie et du Nyassaland et de l'Afrique du sud étaient des musiques anglo-saxonnes, c'est-à-dire de Grande Bretagne et des États-Unis d'Amérique.
II. Kinshasa Tétanisé comme électrisé par la foudre
Le Docteur Nico, avec l'entrée de Chantal dans l'African Fiesta Sukisa, venait de remonter son prestige et de moduler son succès à la dimension de toute l'Afrique au sud du Sahara. C'est Kashita qui frappa l'imagination de Bovic, la manière dont Nico jouait la guitare hawaïenne incita Bovic à postuler pour l'African Fiesta Sukisa, car quand bien il était déjà un artiste tout fait, il voulait apprendre la guitare à côté d'un grand maître, Tatu Kasanda. Évidemment, celui-ci n'a pas appris beaucoup, mais il a apprécié comment Nico était un architecte de son inimittable, c'était tout simplement incroyable d'être à côté de cette légende de la guitare. mais au-delà de ce plaisir d'être dans l'AF/Sukisa, c'est le caractère de Nico que Bovic a aimé. Cet acquis fut le prologue du succès qu'il engrangé dans l'African Fiesta Sukisa, Bovic y a trouvé la liberté pour jouir de son talent de musicien pop. Il ne faut pas que le public oublie qu'en 1968, Johnny Hallyday est la grande coqueluche dans les États francophones de la planète. Donc le répertoire français était composé des chansons de Claude François qui a d'ailleurs joué avec le Négro succès lors de son passage à Kinshasa, Françoise Hardy qui choisira la capitale congolaise, à la Salle Cultrana, pour jouer son dernier concert comme musicienne de scène, avant elle Djamba Yohé était sur scène avec les Gais Lurons dirigé par Maître Nyemba Arthur.
Bovic connaissait toutes les chansons de cette époque-là. De l'Amérique, les chansons qui faisaient succès au répertoire de Kinshasa, sont Black is black (Noir c'est noir, Johnny Hallyday), Fafa, Security (Otis Redding, I fell all rght (James Brown), I found a true love, Jealous Love (Wilson Pickett), Hello Good Bye (Beatles), Satisfaction, Lady Jane, You Can’t Always Get What You Want (Rolling Stones). Par cette culture musicale des musiques de son temps, Bovic parvient, avec sa seule présence, à devenir une attraction qui relève énormément les entrées et la recette à la porte des mélomanes fanatiques de l'orchestre du Docteur Nico. En fait, c'est par Bovic que la musique pop a été exportée dans la cité populaire alors qu'auparavant, il fallait aller au "Bar la Perruche bleue" à Gombe, au Club Saint Hillaire, à Gombe ou à l'Athénée de la Gombe pour y écouter les ISS boys. Certes les "Mustangs"ont essayé de déferler la chronique à l'extérieur, mais les musiciens de cet ensemble, comme les Iss Boys étaient très involontairement sélectifs, leurs origines familiales et leurs amitiés faites des Belgicains et autres Congolais d'Europe remplissaient de complexes les non-mikilistes. Alors, c'est Bovic qui a transporté les États-Unis et l'Europe pop en plein concert citadine.
Du jour au lendemain Bovic tétanise la ville, l'orchestre African Fiesta Sukisa ne passe plus inaperçu et ses musiciens entrent dans la l'aura que la personnalité de Ye Bondo interfère sur eux. Il n'est pas rare de voir Bovic soit vu en compagnie de Chantal ou de Sangana. Mais Aussitôt que Bovic est là, c'est un attroupement des gosses et d'adultes qui se forme autour de lui. Bovic savait jouir de cette floppée de popularité. Bilingue, sinon trilingue puisqu'il baragouinait un peu l'anglais, l'artiste était facilement invité dans plusieurs coin dès qu'il était perçu. Heureusement, l'homme n'est pas orgueilleux, cette qualité lui a donné un passeport sans pareil dans toutes les couches de Kinshasa et de Lubumbashi auparavant, mais ce sont les filles qui lui font énormément la cour. Bovic est beau, il rappelle à la plupart de celles qui le pourchassent Germaine Jackson. Or, en 1968, les Jackson Five sont à l'apothéose de leur gloire.
En clair, Bovic a le succès d'une grande star dans tout le Congo à partir de l'orchestre African Fiesta Sukisa, ce succès va durer deux ans à cause du fait qu'en 1970 Chantal et Sangana s'en vont avec tous les musiciens de Niko pour créer l'orchestre African Soul. Ce départ amène Niko à recruter de nouveaux musiciens tels que Josky, Lessa Lassan et bien d'autres qui iront à leur tour créer l'orchestre Continental chez Maître Toureau. Le passage chez Niko fait de Bovic une grande vedette. Du coup, Verckys, de l'orchestre Vévé, sollicite Bovic pour faire partie de son groupe. En ce moment là, c'est toute la ville de Kinshasa qui vient écouter Bovic à la FIKIN. Ce musicien adulé comme James Brown dans son pays, comme Johnny Hallyday à Paris et comme les Beattles en Grande Bretagne se signale en définitive comme un phénomène Pop de grande envergure dans les quartiers populaires. En somme, c'est un Johnny Hallyday noir.
Dans l'orchestre Vévé, Bovic ne sera pas aussi éclatant que dans l'orchestre African Fiesta Sukisa. Peu de temps après, il va quitter cet ensemble pour une année sabatique qui n'en sera pas une. En effet, lorsque Atel Mbumba quitte Rochereau avec Ndombe Opetun pour créer l'orchestre Afrizam,Tabu Ley ira demander à Bovic de faire partie de l'Afrizam. On peut penser que cela était arrivé ainsi à cause de la grande amitié entre Mavatiku Michelino et Bovic, ces deux artistes se témoignaient une estime réciproque de grande envergure. Mavatiku était créateur de structures inattendues avec sa guitare et Bovic était un musicien pop.
Dans cette veine, pour produire une musique qui n'était pas encore écoutée à l'époque dans l'Afriza, Michelino qui était accompagnateur dit à Rochereau qu'il n'avait pas à s'inquiéter du départ d'Atel Mbumba, il allait lui-même devenir soliste. Mais pour que cette magie fut possible dans les meilleures conditions d'une orchestration qui sort du commun, Michelino a souhaité, sans exiger, une basse qui ne pouvait qu'être celle d'un Bovic des grands jours. Par cette innovation, Michelino a sauvé Rochereau d'un désatre de production et de faillite éventuelle et Bovic, de son côté, aura donné de la poigne au rythme afrizien de son jeu de trémolo, il a semé une basse aux effets des "trebles"rares. C'est pourquoi d'ailleurs, si je ne me trompe pas, Rochereau a engagé Shaba Kahamba pour ne pas perdre les vibrations de Ye Bondo. Bovic aura tétanisé Kinshasa et électrisé le public meloman comme la foudre tombée sur un toit sans paratonnerre.
III. L'Exil
D'aucun croirait que Bovic a quitté le Congo pour s'installer en Europe dans un but simplificateur pouvant être assimilé à une fuite contre la misère, telle n'est pas la vérité. Bovic a perdu son enfant qu'il aimait beaucoup et il ne pouvait plus supporter vivre dans un pays et une ville qui lui a enlevé son plus grand amour. Ce décès était survenu quand il jouait encore dans Vévé et il a écrit une chanson intitulée : "Ô chou, je t'aime tant, quand tu seras un homme on te le dira". Ce chapitre rappelle un peu la vie de Claude Debussy, ce musicien français du début du XXième siècle avait une fille qu'il appelait Chouchou et à laquelle il a donné beaucoup de notions de musique. La crainte de ce compositeur des "Arabesques" était effectivement que Chouchou, sa fillette, ne manque de rien et qu'il ne lui arrive rien. Des deux musiciens précités, Debussy réussit à préserver son héritière contre toute atteinte surtout de la variole qui faisait rage à son époque, mais Bovicn'a pas eu la même chance. Ça, c'est l'alphabet du sort. Dès lors, Ye Bondo ne songeait qu'à quitter le pays pour laisser derrière lui son cauchemar.
La dernière fois que j'ai vu Bovic remonte à près de trente-six ans, j'étais avec un ami de Lumumbashi ancien du club de boxe de Billy Suze. Bovic, ce grand frère m'a rejoint dans un magasin de musique le long de l'Avenue Charles de Gaulle, aujourd'hui l'Avenue du Commerce, tout près d'un ciné, au dedans duquel la chanteuse française Nicoletta devait jouer, je pense ce soir-là. Ravi de m'y voir, il m'a aidé pour choisir les cordes de guitare, car je n'avais que dix-neuf ans. Après cet achat, nous avions parlé longtemps et je faisais tout pour que l'artiste déchiré dans son amour intérieur se resaississe en reconstruisant sa force morale ébranlée par la perte de son jeune fils qu'il aimait tant. Et pour ce faire, je me mis à lui raconter une histoire d'un concert que nous avions joué ensemble dans la salle du Parti, ce Music-Hall accolée au stade Reine Astrid et qui s'appelle aujourd'hui Stade Monseigneur Malula, puisque c'est sur ce terrain que ce grand prélat congolais fut fait prêtre en 1946.
Encore une fois, c'était en 1968 et ce soir là nous avions un grand concert qui englobait la Chorale des Petits Chanteurs et Danseurs de Kinshasa, "les Gais-Lurons" ,au sein duquel j'étais membre, l'African Fiesta Sukiisa et Gérard Madiata. Au cours de l'intermission, pendant que Nico, Madiata, Nyemba Arthur et les officiels du Gouvernement prenaient un verre sous forme de coktail, mes amis jeunes et moi étions sortis par l'autre porte de la salle qui donnait droit accès sur les gradins du stade. En fait, nous y avions rejoint Bovic, Chantal et Sangana. Celui qui était le plus entouré de ces trois musiciens était Bovic. Ce grand frère au succès épatant se sentait bien avec nous, il était comme un chef scout, mais en même temps nous dégustions la joie d'être à ses côtés, car le rencontrer seulement dans la ville ce ne fut pas chose facile, il fallait être Benoît Lukunku, Franco ou Rochereau. Mais, ce soir là les Princes étaient Djamba Yohé, Vincent Nyemba, Nzuzi Jean-Marie, Manzo, Fedé, Monse Paul, Kelema Albert, Athos. La plupart de ces jeunes sont des Bandalungwa et Kintambo. C'est dans ce groupe que Théo, un choriste de la génération qui nous a remplacés, a créé à Bandal la Chorale des "Gais-Kiko".
Bovic est devenu européen à la suite surtout du décès de son fils, dont je rappelle les épisodes de réconfort que j'ai pu, en compagnie de personnes plus âgées que moi, essayé de lui apporter. Au cours d'un voyage pour les Festival d'été en Europe, Bovic n'est jamais revenu, il est resté en France et c'est là qu'il a construit sa nouvelle vie. Au lieu de se figer dans son nouveau statut, l'artiste Ye Bondo a repris le chemin de l'école, il a choisi d'étudier la musique, sa notation, ses structures chromatiques, sa grammaire et son histoire. Aujourd'hui Bovic est un musicien complet qui sait lire la partition à vue et qui écrit sa propre musique avec l'alphabet d'Orphée. Quand Bovic avait choisi de partir pour de bon, la Providence ne m'avait pas laissé seul, je suis resté avec Souza Suzi Kaseyo, il était soliste dans Vox Africa, c'est ce musicien qui a remplacé Papa Noël Nedule à son départ après ses désagréments avec Jannot Bombemga.. Nous partagions la même rue avec Suzi Souza à Bandalungwa, nous étions au numéro 5 de la rue Timansi et lui au numéro 28. Tous les soirs, quand il n'avait pas de concert, il m'amenait en promenade pour me parler de musique et de la poésie romantique, il me jouait la chanson d'Orphée et c'est lui qui m'a appris pour la première fois "Killing me Softly",en français. À son tour, il devait aller en France, mais il avait pris soin de m'accompagner avec ma mère quand j'allais déposer ma candidature à la Mairie de Bandalungwa, en 1977.
IV. Enfin 60 ans
Si ce n'était pas le Mbuta des Mbuta, Lilo Miango,cet anniversaire serait passé inapperçu, c'est ce dernier qui m'a dit "Attention, Gaston, ton grand frère Bovic, fête ses 60 ans et comme tu as l'habitude de surprendre, prends toute une journée pour lui écrire et lui souhaiter Bonne Fête". Je rappelle ici que Lilo Miango est mon vieil ami depuis le journal "Elima" où il était journaliste avec des vieux de la vieille garde que sont Kukabana Diawaya, Nkoko Mafogo, Mputu, Mbiya Tshikala et un membre honoraire Lucien Tshimpumpu, car ce dernier fut journaliste du Courrier d'Afrique avant de devenir Elima. Lilo, je te remercie pour ce rappel et je me souviens encore du temps où nous roulions carosse pour faire des chroniques des Orchestres Zaïko Langa-Langa, Stukasa, Bella Bella, Afriza, Empire Bakuba, Langa-Langa Star et tous les bals d'IGAZI dans Bandalungwa, au jardin Moto na Moto Abongisa. Ah ! quelles furent ces belles années de jeunesse et d'ivresse artistiques.
Les 60 ans de Bovic vont avoir lieu dans une ville où j'ai passé quelque temps de ma vie, les retrouvailles ont lieu à Zurich,le long du Fleuve ou Rivière Limat. Mais, pour en savoir plus, il faut demander à Lilo Miango, c'est lui qui a la carte de visite de Bovic. À défaut, il faut rejoindre Freddy Mulongo,parce que comme L'shois et Kinois, il connaît toutes les pistes des anciens d'Élisabethvilleet de Léopoldville, voire ceux de Bruxelles et de Liège. Je ne me trompe pas non plus d'imaginer que Thenday Tshis connaît ce secret de la fête qui s'annonce, il difficile de garder un secret devant les Danois. EN outre, j'ose croire que Manuaku sera de la partie parce que de Lausanne à Zurich, il n'y a pas beaucoup de kilomètres comme entre Ottawa et Lausanne. Après tout, c'est une fête de musiciens ! Donc, il n'y a pas de répit pour les compagnons d'Orphée pour une soirée de ce genre. Je suis, enfin, presque églament certain que le vieux Michelino Mavatiku, Beauté ya Cassius Clay, sera là aussi, car Boviclui sont des compagnons de la Bel Canto. Qui sait ?
Mukubwa Bovic, comme cela fait plusieurs années, je ne vous ai plus jamais revu sinon que vous entendre et vous voir par l'intermission de l'écran, je vous souhaite une heureuse fête et un Joyeux Anniversaire. Je n'avais pas votre photo, j'ai pris celle de Germaine Jackson, le grand frère de Michael Jacksonpour reconstruire un peu votre visage. De toutes les façons, quand nous étions jeunes, les filles congolaises comme les filles belges du Quartier Belair qui vous faisaient la cour vous regardaient comme cette vedette là d'Amérique. Des spectacles de cet ordre, je n'en ai vu qu'avec un garçon de Kinshasa, ce fut Bony Tshimpaka des Iss Boys. Lui aussi, traînait une marmaille des Naïades de toute nationalité à sa suite. Par ailleurs, votre guitare faisait sortir tout le monde de la maison et vous étiez le chouchou de tous les fans. N'oubliez jamais les Kinois, parce que c'est sur leur territoire que vous êtes devenu ce grand Bovic. Je vous écris quelques mots dans la langue de vos parents les basonge :
"Ya Bondo we bibuwa, nankuimuna kua kobe ku Zurich ku mputu ya basungu ba ku Suisse. Kuno kuetu ku Canada atukuete nka kuindjila mashika ikuete kufika nka lubilo. Neige yakuno ya ku Pôle Nord, nyama yoso ayisuku nka mu senga gna nka six mois plus tard. Ndjo biabia mafu oso kuno ku kibundji kia ba Indiens. nankuladika ya Mfumu, Efile Mukulu ekala nka nobe. Shala Bibua, Alléluia."
Je termine en vous disant qu'il faut que vous continuiiez toujours à prendre la vie comme elle vient, car comme disait le vieux Sébastien, d'après la musicienne française Sheila, "La vie c'est du cinéma que l'on ne regarde qu'une seule fois". D'Amérique, ici où je me trouve, je me réjouis avec vous sur la même la tonnalité de fréquence sur votre mélodie du temps à travers la chanson : "Sukisa I am".
Djamba Yohé, Gaston-Marie F, Le Congolais de l'Atlantique Nord Le 4 septembre 2008 |
Pour souhaiter joyeux anniversaire à Bovic Ye Bondo, nous allons exécuter deux de ses chansons : « Save Me » composée dans l’African Fiesta Sukisa ( en 1967), et « Reste avec moi » écrite dans l’orchestre Vévé ( entre 1970-1972). (Messager)
Ye Bondo e ! Ainsi scandait le seigneur Ley pour
encourager son bassiste Bovic mon Bovic à moi n'est donc pas aussi vieux que celui de Djagas, un grand Ngembo que je salue bien bas, pour son sens de l'hsitoire et ses connaissances
encyclopédiques de la ville de Kinshasa et partant de la RDC. En effet, je suis de la même école que Djagas (Gais Lurons, Cercles culturels des jeunes den la JMPR, Méga Rendez-vous et
opérations culturels et artistiques. Voilà pourquoi mon complément d'information sur Ye Bondo Bovic va se limiter à l'évocation de la rencontre de ce monstre sacrée avec la Rumba-fiesta. Mimi
Ley, Makfé , Kiki Kigoma et surtout Kaful Mayay, ont révélé un formidable arrangeur. Ses basses, il est l'un des premiers guitaristes congolais à gratter sa basse "à réculons", mais surtout,
son association avec Michelino Mavatiku a permis de produire les plus belles musiques de l'Afrisa, depuis Nico. Chaque fois que je réécoute Kaful Mayay (que messager pourra nous remettre
en écoute) , je ne peux m'empecher de remarquer le formidable bond en avant réalisé par notre musique avant de retomber dans le train-train du ndombolo. Bovic est devenue d'ailleurs la
pièce maîtresse du dispositif de l'Afrisa après le départ de Michelino en 1976, si je ne me trompe, alors que l'Afrisa devrait jouer une seconde fois sur les plateaux de Télézaire pour Kin
Show. Bovic est celui qui a permis à Dizzy Mandjeku, appeleé à la rescousse par le seigneur Ley, à s'imprégner du style Kiwele-wele.
On notera aussi que Bovic a initié avec Rubens Kunsita un mouvement pour la promotion d'une pop musique africaine, précurseur de la world musique. un disque est sortie d'ailleurs de ce projet :
Basala Hot. Après sa rupture acvec le seigneur Ley, ye Bondo est arrivé en France dans les années 80, avec un album commencé en RDC et qu'il est venu finir sur la place de Paris. le disque
avait d'ailleurs reçu le "maracas d'or". Bovic est d'ailleurs le premier congolais récompensé par ce prix, avant Franco.
Ces quelques précisions s'ajoutent à ce que mon grand frère Djamba Yohe, le congolais de l'atlantique nord a relaté à l'occasion des 60 ans de Bovic. J'ose espérer qu'il va rapidement rejoindre
la liste des signatures de Mbokamosika.
Mwan'a
Mangembo
Voil
Vieux BOVIC...mais nani ALEKAKI ye nako beta eloko on appelait "JERK" na KIN la belle?
De toute fois, merci pona ba souvenir ya Vieux BOVIC..mais ngai nakoki kobosana ye JAMAIS....parceque NAYEBI lisusu un concert FARA-FARA entre le FANIA ALL STARS(YOKA LOKOLE) na ZAIKO..Ye nde
mutu akotaki ko presenter YOKA LOKOLE avec un cris bizzare( OSOKI na LISOSO) au cine MPR..
Vraiement la belle epoque a Kinshasa etait MERVEILLEUX pour nous les jeunes. C'est dommage ke lelo ba jeunes bakoma na systeme ya BA SHEGES..
Dio-Dio