Comparons "Kalisa" avec "Mabélé mokonzi"
Bonjour Michel,
et merci pour le titre de la chanson, c'est effectivement "Livre d'Or". Par contre, la chanson de Stukas dont je voulais parler est
bien "Ivaliya", composé par Lita Bembo, avec Bongo Wende à la guitare solo et Samunga au mi-solo. C'est une chanson qui n'est pas très connu car sa distribution avait foiré. En effet,
cette chanson et une autre Kalisa, toujours de Lita Bembo ont été produites par les éditions Vévé en Europe. Mais les caisses contenant les disques ont été volées à l'aéroport de
NDjili (je me suis retrouvé ainsi avec un 45 tours de la chanson Ivaliya alors qu'elle n'est jamais sortie).
Pour mémoire, la chanson Kalisa est celle dont le solo a été reproduit dans Mabele Mokonzi de Wemba par Bongo Wende qui avait pensé que la chanson
Kalisa ne sortirait plus.
Antoine Nickel
Bonsoir,
Je suis content de votre intervention et de l'éclaircissement.Je me souviens de cette chanson maintenant car l'histoire de la partition solo réproduit
par Bongo Wende dans Mabele Mokonzi avait créé la gueguerre entre les bana Molokai et le bana 20 mai.D'avance merci pour les chansons que tu fourniras au blog.
Kinzonzi Michel
Nous allons comparer les solos identiques de Bongo Wende, exécutés d'abord dans la chanson
"Kalisa" avec le "Stukas Boys", de Lita Bembo, ensuite dans "Mabele
mokonzi", avec "Viva la Musica"de Papa Wemba.
Prêtons nos oreilles pour décéler la moindre différence entre la version de Stukas et celle de Viva la Musica.
N.B. la chanson "Kalisa" qui est une véritable rareté nous a été offerte par notre ami Antoine Nickel que nous remercions de tout notre coeur. Par ailleurs en effectuant ce genre de
travail, nous n'avons aucune prétention de refaire l'histoire de notre musique, mais d'apporter de la lumière sur certaines vérités occultées .(Messager)
Kalisa 1
Kalisa 2
Mabélé Mokonzi
Succes ya Kin Malebo vraiment mystique. Meme solo, meme tempo,
mais alors que MABELE MOKONZI va cartonner, la chanson similaire de STUKAS de Lita Bembo va passer presque inapercu. TO RETENA NZEMBO YANGO KAKA PONA POLEMIQUE OYO E PROVOCAKI.
Mais on sent quand meme une influence RIGO STARS (son classic aigu) dans l'execution, par BONGO WENDE, de Mabele Mokonzi dans VIVA LA MUSICA. Une question de proximite, sans doute.
Batu ya lelo ba koki ko comprendre te, mais nzembo oyo nde esala VIVA-LA-MUSICA. Ekitisaki mythes EVOLOKO ANTHO, EFONGE GINA, MAVUELA SOMO. << Mbula oyo pe (1997)…>> nde
ba FALLY, BOURRO MPELA, na mwa ba petites cheries ya mikolo oyo babotamaki. Vraiment vie ezali lisitoile, IL FAUT O VIVRE ANGO MOTO ndenge bana kini balobaka.
Quand on se rememore les chants de ce deux morceaux, VIVA-LA-MUSICA, YOKA LOKOLE, ISIFI LOKOLE, ZAIKO LL bazalaki na ngenge mususu oyo STUKAS BOYS ezangaki. Personellement, nayebaki ba
fans ebele ya STUKAS te. A part Petit PAPA (na kati ya Hill Stone) mwana quartier na biso, ba KEMBO , MAYANGA, LOBILO (vedettes de Vita Club)bazalaki ba grands fans ya STUKAS, na
pe quartier 20-mai mobimba. Pourtant STUKAS etait tres present sur le terrain des concerts et spectacles a Kin, mais il ne generait pas cette sorte d'hysterie generale comme
dans les 12 premiers mois de ISIFI LOKOLE ou VIVA-LA-MUSICA. Et c'est pas pour rien qu'on a aujourd'hui des Karawa-MUSICA, Wenge-MUSICA, Eden MUSICA, C'est ca MUSICA, Choc
MUSICA.
Remarquez que tous ces noms sortis de ISIFI LOKOLE: MUSICA, ANTI-CHOC (cherie na ngai azalaka anti-choc), Debaba, paire bas-bas, HISTORIA (wapi oyo ya biso historia), sulutani, a la
muzungu etc.
Dodo
Salut Dodo,
Si la chanson Kalisa n'a pas cartonné, c'est parce que la distribution a complètement foiré. Il n'y a eu que quelques exemplaires sortis... après Mabele Mokonzi.
Il se trouve que, grâce à un de mes cousins, j'étais en possession de la chanson Kalisa (et d'une autre Ivaliya, toujours de Lita Bembo) quelques mois avant la sortie de Mabele Mokonzi
(le disque se vendait au marché noir, la cargaison ayant été volée à l'aéroport de Ndjili). Et quand Mabele Mokonzi est sorti, je me suis :
"il y a comme un problème !".
Pour rappel, Lita Bembo n'a jamais porté plainte, mais a "donné six mois à Papa Wemba pour arrêter de copier le
Stukas !"
En effet, il estimait que le rythme de Viva du début était un plagiat de celui de Stukas, notamment dans la chanson Ebale Mbonge (solo de Juva) dont le solo ressemblait étrangement à une
chanson de Suke Bola dont j'ai oublié le titre ("Bosakeli ngoyo mama ah bosakeli ah yé ! Mama mokolo oyo okendeki,
nalingaki nde kolela, ya misato na ngonga sima pepa loboko mama !").
Si quelqu'un se rappelle du titre...!
Pour revenir à la comparaison entre les 2 chansons, pour moi, il y a un avantage ryhtmique à Kalisa qui bénéficie, en plus du solo de Dactylo, d'un mi-solo du Professeur Samunga, de la
guitare rythmique de l'excellent Tony Timambi et de la basse de l'inégaleble Samara ! Ces 3 là sont les piliers du rythme Ekonda et ça se ressent.
Re-écoutez la rythmique de Tony Timambidans Kalisa et vous verrez que le même solo accompagné par 2 équipes différentes ne donne pas le même
beat !
A l'époque, un journal local (Elima) avait d'ailleurs estimé qu'artistiquement, Kalisa était largement mieux travaillé.
En tous cas, ce n'est que mon avis ! ça n'engage que moi !
Antoine Nickel
Mabele Mokonzi, je m'en souviens !
Lorsque Papa Wemba est parti créer son Viva la musica, je n'auarai pas parié un Likuta sur lui. J'étais Isifiste et d'abord Fan d'Evoloko. J'estimais qu'il avait trahi "Tonton Lay" en allant à
Yoka Lokole, et j'étais des ceux qui n'avaient pas accepté que Shungu revienne veers Evoloko. Cepenant, Mabele Mokonzi a eu raison de ma résistance. Un à un tous les fans d'Evoloko ont comencé
à se tourner vers Shungu. Et Mabelé Mokonzi, accompagné du Munyere a eu raison du dernier carré des fidèles d'Evoloko. Le style de Mabele Mokonzi a donné un coup de vieux à trous les groupes
des jeunes, Zaïko compris.
Mais celui que l'on ne devait pas oublier c'est bien sûr le grand danseur et secrétaire particulier de Shungu Wembadio : Pecho wa Pecho. IL était au four et au moulin : imaginant les pas du
Mukonyonyo à apprendre aux chanteurs, rencontrant les premiers fans du Village Molokaï, cet homme à tout faire de Papa Wemba, a réussi à mettre en place l'un des plus efficace plan marketing en
direction du public kinois et en un rien de temps, nous avions tous dans la bouche, les notes de Mabele Mokonzi et les pas du Mukonyonyo.
Je me demande si ce n'est pas lui qui a imaginé le surnom de "Papa Wemba" à la place de Shungu Wembadio Pene Kikumba. En tout cas, 30 ans après la création de Viva la Musica et le lancement de
ce tube, moi c'est Pecho wa Ngongo Lutete qui me vient à l'esprit, car c'est en fait lui qui débauch" les artistes qui ont constitué l'ossature de base de Viva, y compris Bongo Wende.
Mwan'a Mangembo
Salut Mwana Mangembo,
Pesho a été depuis le cavacha le principal créateur des danses du clan Langa-Langa.
Par contre, Bongo Wende a été amené dans Viva par Lossikiya Maneno qui s'était brouillé avec son neveu Lita.
Il faut dire aussi qu'il se sentait moins à l'aise depuis le retour du Professeur Samunga.
Pour moi, le passage de Bongo Wende dans Viva n'a pas été mémorable, car il a beaucoup perdu de sa vivacité, de son énergie. Il suffit d'écouter des chansons comme "D.C. 10" et "Yoka
Toli Faliya" de Lomingo, "Elopalo" et "Sono Oyebi" de Lita, et j'en passe.
Et puis, il y a le style. Bongo Wende était fait pour le style Mombombo qui lui colait à la peau. Un groupe compact, avec des sonorités claires : 3 guitares (solo, rythmique et basse), une
batterie, 3 chanteurs. Avec la pléthore des musiciens, chanteurs, batterie, lokole, percussion auxquels il fallait ajouter des cris des chanteurs, il n'arrivait plus à s'exprimer
correctement.
Et l'inspiration le quitta progressivement ! Dommage !
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Antoine Nickel
Salut Antoine Nickel et Mwan'a Mangembo
Effectivement, comme A. Nickel le dit, mon constat a l'epoque etait que Bongo Wende <> avait perdu son punch et sa dexterité dans Viva-La-Musica. On n'a plus reconnu le DACTYLO
apres la bombe Mabele Mokonzi. On peut re-ecouter la chanson ANTA NKALE, par exemple,
sortie l'année suivante 1978 avec Bongo Wende a la guitare-solo, pour s'en rendre compte.
Mwan'a Mangembo m'a rappelé une chose qui m'a toujours trotté a l'esprit: D'ou vient le succes musical a Kin? Comment varie la preference musicale? Que deviennent les fans d'hier?
Personnellement, je connais des fans d'Evoloko Lay Lay qui sont restés fideles a leur star. Apres les grandes années EVOLOKO (1973-1976), ils sont devenus plutot tiedes ou discrets, evoquant
leurs jobs ou leurs etudes. Il y a vieux YOUL a YOLO. Pour lui, Isifi Lokole, c'etait EVOLOKO. A Lemba, il y avait plein d'Isifistes. Les Ndala, Modogo, Pele Mongo; on n'oublie pas
Tomsita, mut'a confiance ya ba Djuna Djanana.
Que sont devenus les fans de THU ZAINA? Sont-ils tout simplement redevenus melomanes? Beaucoup doivent s'etre tourné, je pense, vers Empire Bakuba, ou plus tard Viva-La-Musica ou Langa-Langa
Stars.
A mon humble avis, les mechanismes et les secrets du succes musical a Kinshasa echappent a la grande masse des fans. Des gourous du milieu (comme Dv Muanda, Pesho Wa Pesho), les hommes et
les femmes qui gerent la vie nocturne, des influences politiques et financieres, des dynamiques tribales jouent un tres grand role dans la confection des vedettes ou des orchestres qui emergent
du lot.
Ce n'est pas hasard si l'ascension de Wenge-Musica, un orchestre moyen de Bandal, a coincidé avec la vague de la democratie au Congo. En fait, la 3eme Generation avait une releve prete et
talentueuse avec les Koffi Olomide, Debaba, Defao, Petit Prince, Monza 1er, Fifi Mofude, Deesse, Carlyto, Reddy Amissi, Luciana de Mingongo, Stino et bien d'autres.
Mais les années 1990 seront a Kinshasa, par la magie de KIN YA BANGANGA ou des caprices du temps, des années Wenge.
Dodo
Dodo, Antoine Nickel . Mwan'a Mangembo,
Les facteurs qui concourent au succès des formations musicales sont multiples. Certains visibles comme le talent; d'autres et les plus importants invisibles comme l'apport des médias qui va de
pair avec le soutien du pouvoir; le sentimalisme ou le tribalisme comme vous l'avez souligné, qui fait qu'aux talens égaux, certains orchestres ont supplanté leurs adversaires grâce à l'apport
des frères du tribu. Enfin la vision et la capacité du meneur du groupe à s'attirer des faveurs de différents régimes politiques, sans lesquels aucun orchestre congolais n'a pu
émergé.
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