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Publié par Messager

 Dans notre article sur les origines des noms de certaines artères en RDC,nous avions décrit la marche victorieuse des troupes de l'armée coloniale congolaise au Rwanda ,au Burundi,et au Tanganyika,actuelle Tanzanie, lors de la 1ère guerre mondiale de 1914-1918.
 Nous venons de découvrir une documentation comportant des chants écoliers ou "nzembo ya baekoli".Deux de ces chants chantés vers 1927 en "bangala",par les élèves du primaire de l'Uéle, et traduits en français par G.Hulstaert,vantent la bravoure des soldats congolais lors la 1ère guerre.

RETOUR DES SOLDATS(Après la guerre)
Refrain.
Vous tous
Soldats de Bula-Matari
Avec joie
Vous avez durement combattu:
Au Rwanda,
Au Burundi, à Ujiji, à Tabora,
Nous,enfants,
Pleins de joie,nous chantons pour vous
I
Finie la guerre,les bons(vaillants)soldats
Et les commandants,tous ensemble,
Ils sont rentrés au Congo,d'un coeur joyeux
Ils ont défilé avec fierté dans leur pays,
II
Ils ont retrouvé père,mère,tous les frères:
Certains,leurs femmes et leurs enfants.
Tous éprouvent la joie,
Ils rendent grâce à Dieu d'avoir survécu
III
Et l'Etat bienveillant a rétribué
Les soldats qui ont combattu avec force:
Aux uns des décorations.
Aux autres de l'argent en plus.

 LES SOLDATS DU CONGO
 Refrain
Nous chantons
Pour vous,soldats
Vous avez combattu dans la guerre
sans peur
Avec garnde force
Vous aviez combattu les ennemis
I
Oh!nos ennemis
Ont voulu s'emparer du Congo
C'est Bula-Matari
Qui a fait appel à vous tous
II
Avec beaucoup d'empressement les soldats
Ont quitté leurs casernes
Vers Tanganyika
Ils y vont précédés de la fanfare.
III
Avec fusil et munition
Glaive ou sabre
Ils ont combattu avec énergie
Ils combattu avec énergie
Et ils ont battu les ennemis
IV
Ils ont pris Rwanda;
Kogoma,Ujiji,Urundi;
Ils sont entrés à Tabora,
Tous d'une grande joie.
 Comme nous l'avons toujours dit,une chanson peut mieux décrire un événement que plusieurs articles de presse.C'est pourquoi,à travers notre blog, nous recourons volontiers à la chanson pour raconter ce qui s'est passé chez-nous.

Messsager
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J
Les congolais et la marche militairela marche est une forme musicale qui a connu son heure de gloire à l'époque des grands défilésofficiels et des processions catholiques à l'époque coloniale. L'une des plus célèbres processions étant la "mariale" du 15 août. Evènement populaire par excellence le "Nziunga Nkembo" comme disait les bakongo tombant pendant les grandes vacances-certaines entreprises fermant pour l'été de leurs chefs blancs, mobilisait énormément de monde. Les défilés étaient organisés autour des paroisses de référence, paroisse par paroisse, étant entendu qu'une paroisse regroupait parfois plusieurs communes. Et pour l'occasion, chaque paroisse faisait appel à une fanfare locale ou militaire voire de police pour ouvrir le défilé. Chez moi à Kintambo, la fanfare Ste Cécile dirigée par Jeannot Lopongo était toujours présente à côté de celle de la Police et son porte "Lokele" Charlot. la procession partait devant l'Eglise Saint François, en directionb de l'avenue Lusambo,(on passait devant la parcelle des"Loko -Djeskain", avant de tourner à gauche en direction de Mayi Ya Makelele jusqu'à l'embranchement avec Kilimani d'où l'on tournait de nouveau à gauche pour rejoindre l'école des filles, le lycée Bolingani. pendant deux heures, on devait faire des prières à marie et chanter des cantiques.Après la bénédiction, la procession reprenait en repassant par l'avenue Bangala pour retourner à la paroisse où se tenaitent les rejouissances chrétiennes, avec cette fois-ci une ambiance Big Band avec la fanfare Ste Cécile.C'est d'ailleurs un ancien de la fanfare Ste Cécile qui a dirigé pendant longtemps la fanfare de l'armée congolaise: Major Kelé.Ami du pianiste Joseph Booto Mandjala (ils étaient voisins sur l'avenue Bandundu) et de Jeannot Lopongo, il a révolutionné la marche militaire en lui donnant des airs Rumba.En effet, les marches militaires au Congo, étaient toutes calquées sur le modèle occidental, dont ils reprennaient les airs populaires et ce, jusqu'à ce que, au début des années 70, le Major Kele, s'inspirant du rythme Sosoliso, africanise la marche militaire. En quelques années, il va élaborer le repertoire le plus rythmé des marches militaires de l'Afrique.Certains ont été édité sous le label Milipop.Les français s'en souviennent encore. Invité en première partie de Julien Clerc à l'Olympia, une formation de 8 fanfaristes des FAZ ont fait danser la salle mythique de Brunon Coquatrix, au point d'avoir droit à un passage à Champs Elysées, la célèbre émission de Michel Drucker sur la première chaîne française à l'époque de Giscard. Cette série de marche militaire intitulée "Madjesi" est encore d'usage aujourd'hui. il s'est enrichi de beaucoup d'autres thèmes d'OK jazz ou Afrisa.Enfin, on notera que la marche d'Edingwe reposant en grande parties sur des airs populaires de deuil et chrétien, a conquis elle aussi les congolais au points qu'aujourd'hui on trouve des fanfares privés à kinshasa, à côté de celles de l'armée du salut ou de l'église kimbanguiste. le modèle de fanfare "edingwiste" est une formation lègère composé d'un tambours, d'une grosse caisse et d'un ou deux trompettes ou clairon.Les clairons SekumbataLes clairons étaient ceux qui rythmaient la vie des militaires dans les casernes ou camp. Il y avait ainsi le clairon de reveil (celui que reprend Zao dans l'ancien combattant) celui du diner ou de la fin des corvées. mais il y a aussi celui de l'adieu aux morts.C'est en 1972 que j'ai rencontré le plus célèbre des clairons de ma vie. Dans le village de mon père, dans les environs de Nselo. Démobilisé en 1945, il avait ramené avec lui au village, outre ses médialles, son clairon.,Il était très respecté dans toute la contrée aussi bien pour sa bravoure militaire - il était revenu sain et sauf de la guerre mondiale que pour l'art du clairon qu'il ma^trisait à la perfection. Quand on sait le respect que l'on voue aux morts chez nous, vous comprenez la place importante qu'il tenait au sein de la comunauté.Sa présence à l'enterrement d'un proche était un signe d'honneur, puisque pour l'occasion, il jouait la partition des "morts", avant les coups de feux "Nkelo". je me souviens encore de lui, arborant avec fierté ses médailles et croix de guerre, embouchant son clairon d'abord le soir à la tombée de la nuit, puis le lendemain, accompagnant le mouvement des ceux qui devaient deposer le cercueil de mon oncle défunt dans sa dernière demeure. Une musique si poignante sortait de son clairon que même ceux qui pleuraient se taisaient. je n'ai jamais rien entendu d'aussi poignant depuis.J'ose espérer que Messager nous retrouvera quelque trésor de marches militaires, à moins que ce ne soit du big bang de Kasongo pour nous rappeler cette belle époque.Mwana Mangembo
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