La RDC va-t-elle disparaître ? Réflexion sur un pays au bord de lui-même
La question paraît brutale, presque sacrilège : la République Démocratique du Congo va-t-elle disparaître ? Pourtant, elle revient sans cesse dans les conversations, les murmures, les colères, les prières. Elle ne traduit pas seulement une peur, mais un vertige, celui d’un peuple qui contemple son propre effacement comme une possibilité. Si l’on parle de disparition, encore faut-il savoir de quoi il s’agit.
L’État peut-il s’effondrer ? Oui, il est déjà fissuré. Le territoire peut-il se morceler ? Il l’est déjà, de facto, dans plusieurs régions. Mais le pays — cette mémoire, cette langue, cette énergie collective — peut-il mourir ? Non. Le Congo est trop vaste pour être avalé, trop vivant pour s’éteindre.
La menace n’est pas tant la mort physique que la mort symbolique, celle d’un pays qui ne se reconnaîtrait plus lui-même, d’un peuple qui cesserait de croire en son destin commun, d’une nation qui abandonnerait toute responsabilité sur son avenir. Pourtant, malgré la fatigue, malgré la trahison des élites, le pays résiste. Il chante encore, il prie encore, il invente encore. Dans les rues de Kinshasa, de Goma, de Mbandaka, on rit, on aime, on survit. Le Congo ne vit pas parce qu’il est gouverné, il vit parce qu’il est habité.
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Sur le plan géopolitique, il est peu probable que la RDC disparaisse purement et simplement. Trop grande, trop riche, trop stratégique au cœur du continent africain, elle demeure un pivot autour duquel s’articulent les intérêts du Rwanda, de l’Ouganda, de l’Angola, de la Tanzanie, de la Zambie ou du Congo-Brazzaville. Chacun a intérêt à ce qu’elle reste une entité unifiée, au moins en apparence. Le danger réel n’est pas la disparition juridique, mais la balkanisation silencieuse : une fragmentation du territoire en zones d’influence économiques, militaires ou étrangères. À l’Est, ce processus est déjà à l’œuvre depuis longtemps.
Sur le plan institutionnel, l’État s’efface. Il ne gouverne plus, il gère tant bien que mal. La population, malgré sa résilience admirable, vit dans un désenchantement profond. Beaucoup ont l’impression que le Congo n’existe plus que sur les cartes, que la nation s’est dissoute dans la survie quotidienne. Et pourtant, c’est là aussi que naît l’espérance : car le pays renaît sans cesse d’en bas, dans les solidarités invisibles, dans les gestes anonymes, dans la créativité de la rue. Le Congo disparaît du haut, mais il se reconstruit du bas.
C’est sur le plan symbolique que la bataille est la plus décisive. Le lien social, le rêve collectif, l’idée d’un Congo uni et porteur d’un destin africain se sont effrités. Le projet de Lumumba — celui d’une Afrique souveraine, digne et fraternelle — a été trahi mille fois. Mais ce rêve n’est pas mort. Il sommeille dans les mémoires, dans les chants, dans les récits, dans la jeunesse qui refuse de s’effacer.
Non, la RDC ne disparaîtra pas tant qu’il restera un souffle des pères fondateurs dans la mémoire des Congolais, un tambour qui bat au rythme de la rumba, un enfant qui rêve de parler pour tous. Le danger est réel, mais la vie l’est davantage. C’est dans cette tension, entre la mort possible et la renaissance obstinée, que se joue le véritable destin du Congo.
Samuel Malonga
Bonjour Samuel,
Merci pour ce sujet de réflexion qui, comme tu l'as souligné, hante de plus en plus les quelques congolais qui se préoccupent encore de leur pays en cours de désintégration.
La 1ère question à se poser est, pour moi, de savoir si le Congo a déjà été un pays digne de ce nom ? Et si le peuple congolais mérite ce territoire dessiné en 1885 par les colonialistes ?
Patrice Emery Lumumba, dans sa courte vie politique, a pourtant tenté de faire passer un message que très peu de congolais ont su s'approprier.
La colonisation belge, depuis le barbare de Léopold II, était basée sur l'enrichissement du colonisateur. Jusqu'à preuve du contraire, ce dernier n'était là que pour ce seul but.
Et, on dirait que le congolais n'a retenu que cela comme modèle en termes de société, de gouvernance.
Il a toujours été de bon ton de rejeter totalement la faute à des forces occultes étrangères.
Pour masquer ainsi, volontairement ou involontairement, cette appétence à la cupidité et ce manque d'empathie envers ses propres compatriotes.
Dans nos contrées (Congo, Afrique et apparentés), on se plait souvent à se prendre pour frères et sœurs et on tient à le faire savoir à toutes occasions.
Est-ce pour se convaincre de ce manque d'empathie réelle envers ceux qui sont censés partager le même espace ?
A quelques exceptions près, tout congolais accédant au pouvoir (la plupart du temps de manière frauduleuse) confond toute de suite pouvoir et argent, toujours sur le modèle du colonisateur.
Et on atteint le sommet avec la pouvoir actuel, incarné d'ailleurs par une famille plus que par un personne : un pays dirigé par une personne qui n'a aucune compétence pour le faire, aucune culture politique, aucune idée de ce qu'il y a à faire.
Propulsé à la tête du pays par un arrangement funeste avec son prédécesseur, tout aussi exécrable, Tshilombo et sa famille se sont donnés pour seule mission de s'octroyer tout ce qui leur a fait défaut depuis que la relation entre Mobutu et leur père s'est détérioré.
Tant que, eux et leur clan, pourront augmenter de façon exponentielle leurs avoirs et biens mal acquis, l'avenir du Congo ne compte pas à leurs yeux.
Le Kivu transformé en territoire d'approvisionnement pour le Rwanda et ses affiliés ? Ce n'est pas grave tant que Tshilombo et sa famille auront main basse sur le Katanga dont ils ont accaparé toutes les productions minières (cf. Cartels des Pilleurs de Cobalt, rapport de Africa Intelligence).
Un pseudo-général de son armée fantoche (Eddy Kapend, si je ne m'abuse) l'a clairement déclaré récemment.
Et donc, la République Démocratique du Congo va-t-elle disparaître ?
Comment peut-il en être autrement quand on voit que la direction du pays s'est muée en une mafia où la drogue et la prostitution ont été remplacées par la spoliation des ressources du pays ?
Pour asseoir leurs empires, la Camora ou la 'Ndrangheta éliminaient tout ceux qui pouvaient contrarier leurs activités.
Pour asseoir leur et fructifier leur business, la "Tshisekedi Connection" élimine tous ceux qui tentent de les empêcher de nuire.
Force est donc de constater que République Démocratique du Congo n'est plus que l'ombre d'elle-même, un pays en voie de disparition, au point d'être qualifiée désormais de République Dramatique du Congo !
Et le peuple congolais dans tout ça ?
Il prie Dieu ! (oui, et prière de ne pas rire).
Oui, non content de se faire entuber profondément par cette mafia au pouvoir, il va chercher à l'être davantage par des charlatans, autoproclamés pasteurs, de ces sectes se regroupant dans ce qu'ils appellent Églises de Réveil.
Et Dieu doit se certainement demander comment il a pu concevoir un peuple aussi con, comment il a pu mettre à sa disposition autant de ressources naturelles !
Ce qui a amené des vautours à constater cette déficience et la voie libre pour asservir ce peuple et se servir à leur guise.
OUI, LA RDC EST VOUÉE À DISPARAÎTRE, et à être remplacée par des petites contrôlées des puissances étrangères telles que le Rwanda, le Kenya ou l'Ouganda, Tshilombo et sa famille espérant garder le Katanga où ils ont déjà pris possession des concessions minières.
Antoine Nickel