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Publié par Samuel Malonga

La musique congolaise est en deuil. Diatho Lukoki qui a été sociétaire du T.P OK Jazz s’en est allé. Il est décédé à Bruxelles où il a vécu pendant plus de deux décennies.

Né Antoine Dialu Lukoki, le jeune homme est attiré par la musique dans sa tendre enfance. C’est dans un petit orchestre appelé Sensas qu’il débute sa carrière alors qu’il n’a que 15 ans. La chance lui sourit en 1970 lorsque Lutumba qui a créé Mi Amor est à la recherche d’un chanteur pouvant interpréter ses chansons. Le public découvre alors la voix enchanteresse de Diatho dans Na lifelo bisengo bizali te du poète Lusim et Bolingo Louise-Marie de Moze Fanfan. Il ne reste dans ce groupe que le temps de ces deux enregistrements.

 

Pour un coup d’essai, c’est un coup de maître, La chanson de Lutumba qui a fait tabac  le propulse au-devant de la scène musicale. Plusieurs groupes musicaux lui portent désormais un vif intérêt. Diatho fait un passage éclair dans Conga Succès de Bokelo en 1972. Il évolue ensuite dans Vévé de Kiamuangana entre 1972 et 1973. Il y sort un album personnel avec quatre titres. Lorsqu’il quitte ce groupe, c’est Lovy du Zaïre de Vicky Longomba qui lui ouvre les bras. En 1974, avec Youlou Mabiala, Celi Bitshou, Kwamy Munsi et Gizenga Kapaya, il participe à la création de l’éphémère Somo-Somo. C’est en 1976 qu’il fait son entrée dans le T.P OK Jazz de Luambo Makiadi grâce à son ami Djo Mpoyi Kaninda. Diatho y savoure le succès avec son tube Bolingo ya moitié moitié.

Instable dans son parcours, il ne reste pas longtemps aux côtés de Grand-Maître. En 1982, il claque la porte du T.P OK Jazz et s’en va former Canon du Zaïre avec Djo Mpoyi et Josky Kiambukuta qui y laisse la marque de son empreinte avec la chanson Tshebo. Deux ans plus tard, Diatho participe à la naissance de Tiers Monde Coopération avec Sam Mangwana, Ndombe Opetun, Empompo Loway et son inséparable Djo Mpoyi. Sa prestation dans ce groupe est de courte durée car il finit par réintégrer l’OK Jazz où il reste jusqu’à la disparition de Luambo en 1989. Lorsque surgit en 1994 le différend entre les musiciens de l’OK Jazz et la famille de Franco, Diatho se met à la disposition de Lutumba dans Bana OK. Suite aux nombreux malentendus qui secouent l’orchestre, il va s’installer à Bruxelles où il va créer OK International en 1998 avec Decca Mpudi, Iblo, Lokombe, Tshepe et Fayila.

 

Diatho Lukoki a été un compositeur prolifique. Parmi les chansons qu’il a écrites, il y a notamment les titres suivants :

Vévé : Ça c’est toi, Mwanké, Malipo, Emina.

OK Jazz : Bolingo ya moitié moitié

Canon du Zaïre : Santa, Nalelela nani

Tiers Monde Coopération ? :100 – 1, Vava, Bébé, Bombanda

OK International : Mobali oyo, Permission, Linga na réserve

Samuel Malonga

 

Compilation : Bolingo ya moitié moitié, 100-1, Ça c’est toi, Mobali oyo.

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B
Bonjour Sam, Messager et vous tous chers mbokatiers. Mes condoléances les plus attristées aux amoureux de la musique et particulièrement les mélomanes congolais. Dans le parcours de cet artiste, son passage dans l'orchestre CANON retient mon attention parce qu'un jour, je ne peux plus donner de précisions, j'ai rencontré deux personnes qui avaient un problème à un poste de contrôle avec des agents de ma section quand je suis arrivé sur les lieux, ils m'ont dit qu'ils sont des musiciens de l'orchestre CANON et qu'ils étaient à Abidjan pour rencontrer un producteur ou quelque chose comme ça. Ils m'ont offert la maquette de l'album qu'ils cherchent à faire éditer. Sur le disque où il est écrit à la main Orchestre CANON je n'ai pu numériser que la chanson MONOTONIE. S'agirait t-il du même orchestre et d'un de ses artistes que j'ai rencontrés. Merci Sam pour cette compilation.
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S
Bonjour Blondé,<br /> Vous aviez effectivement rencontré les musiciens de l'orchestre Canon du Zaïre puisque la chanson MONOTONIE est une composition de Djo Mpoyi. C'est l'un des quatre titres de ce LP sorti sous le label ivoirien STAR. Ce disque 33 T était produit et distribué par SHAKARA MUSIC à Abidjan.