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Publié par Samuel Malonga

Le football est le sport le plus facile à pratiquer. Il suffit d’avoir un ballon même de fortune, un terrain même vague, des joueurs même privés de bottines et le tour est joué. Cette disposition a favorisé sa vulgarisation et son expansion en faisant de lui le sport le plus populaire du monde.

Il y a cinquante ans, les jeunes kinois pratiquaient le football dans la rue avec des ballons parfois fabriqués avec les moyens du bord. Les parties se jouaient sous le soleil ardent ou sous la pluie. Des clubs se formaient au gré des saisons. Des bienfaiteurs qui aimaient le foot fondaient des équipes qui participaient aux championnats communaux organisés par l’Association Sportive Intercommunale de Kinshasa (ASIC). Tous ces clubs étaient non bottés. C’est lors de leur promotion aux parcs que les joueurs enfilaient les bottines pour la première fois. Des dirigeants sportifs, mécènes ou sponsors comme Mimile avaient joué un rôle non moins important dans le développement du football des jeunes à Kinshasa.

 

Les différents terrains de football à travers la capitale avaient été les pépinières de l’élite du foot kinois. Les grandes équipes du championnat de la capitale en avaient tiré un grand bénéfice. Certains de ces clubs non bottés comme Mado Lisano, FC Mungul, Dravering ou Young Boy connurent un retentissement extra communal.

Pour les plus petits, l’équation était encore difficile à résoudre par la Fécofa. Heureusement que des particuliers s’en prenaient à cœur joie avec l’organisation des championnats  saisonniers non reconnus  mais qui en soit  faisaient courir du monde dans les quartiers. Beaucoup de ces compétitions pullulaient pendant les grandes vacances. Les écoliers n’avaient rien à faire. Le football devenait leur passe-temps favori et leur divertissement. Le gens accouraient pour vivre en direct les rencontres disputées avec panache. Les rues et avenues se transformaient pour la circonstance en vrais terrains de foot.

 

Sur plusieurs terrains aménagés, la pelouse était quasiment inexistant. La cage de gardien était en bois et le filet rare. La quasi-totalité des équipes des jeunes étant non bottées, jouer sur une aire de jeu privé de gazon c’est-à-dire  sur un sol non revêtu était un vrai calvaire en cas de très forte chaleur. 

A l’époque, différents types de ballons étaient utilisés pour les plus petits et pour les grands, les catégories d’âge n’étaient logées à la même enseigne.                  

1. Le ballon en chiffon

Fabriqué de façon artisanale par les enfants eux-mêmes, il était constitué d’un amas de plastic ou de simple papier concassé fixé par un fil enroulé. Il ne bondissait pas et faisait l’affaire des tous petits qui l’appelaient "balle ya papier". Ce ballon avait une brève durée. N’étant pas entièrement rond, il n’a jamais été utilisé en compétition.

 

2. Le ballon en mousse

Il devenait lourd lorsqu’il absorbait l’eau. Dans ce cas de figure, il devenait un lourd fardeau pour le gardien des buts. Il s’usait facilement.

 

3. Le ballon en latex

Léger, il était plus utilisé par les plus petits à la maison et lors des championnats pour enfants. Il était quasiment inutilisable lorsqu’il était perforé.  

 

4. Le ballon en cuir

Il était surtout réservé aux ados et aux adultes. De forme sphérique et entièrement en cuir, il possédait à l’intérieur une vessie en caoutchouc gonflable.    

 

A Kinshasa, l’instance de tutelle du football a changé d’appellation au gré du temps. Elle s’appela tour à tour ASLEO (association sportive de Léopoldville), ASKIN (Association sportive de Kinshasa), AFKIN (association de football de Kinshasa), LIFKIN (Ligue de football de Kinshasa) et aujourd’hui EPFKIN (Entente provinciale de football de Kinshasa). Jusqu’en 1973, cohabitaient dans le football kinois deux championnats distincts, celui des équipes autonomes et celui des équipes corporatives qui appartenaient aux sociétés et qui ne montaient jamais en division d’honneur.

 

 

A l’époque, le stade Tata Raphaël était entouré par plusieurs terrains appelés parcs où jouaient les clubs des divisions inférieures. En 1974, en marge du combat de boxe Ali-Foreman, le béton remplaça la pelouse des parcs suites aux travaux d’aménagement décidés par le gouvernement afin de donner  un nouveau visage au site. 

Samuel Malonga

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C
3. Le ballon en latex ou le fameux ballon que nous appelions communément "bale ya rouge ou bale ya caoutchouc". On avait une maman sur notre avenue, quand la balle entrait dans sa parcelle, c'est en morceaux qu'elle ressortait.
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