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Publié par Blondé

LE TÉMOIGNAGE DE BLONDÉ SUR LA SÉGRÉGATION EN CÔTE D’IVOIRE

Référence : https://www.mbokamosika.com/2021/07/jean-lema-j-ai-danse-avec-une-femme-blanche.html

 

Je pense que Jean Lema a effectivement été courageux. C'est une prise maximale de risque à cette époque. Nous étions en 1952 vous dites! Mais moi, je vais vous raconter un fait réel qui date de 1978 c'est à dire 26 ans après l'exploit de monsieur Lema. Il se passe en Côte d'Ivoire bien sûr et à San-Pédro. Une boîte de nuit existait à San-Pèdro en 1978 qui ne recevait que des blancs, des européens.

Alors quand nous sommes arrivés dans cette ville, quatre de la même promotion nous avons décidé de mettre fin à cette situation. Un samedi, aux environs de 21 heures 30mm, nous nous sommes rendus devant cet établissement de nuit et le veilleur (un noir!), nous interdit l'entrée. Alors nous l'avons pris de force, l'avons basculé sur les battants de la porte qui se sont ouverts avec un grand bruit. La musique s'arrête, on allume la lumière normale et le responsable nous demande ce que nous voulons et l'un d'entre nous lui pose la question de savoir si ce lieu n'est pas un bar? Le gérant tout furieux appelle des policiers (noirs!).

Quand ceux-ci à leur arrivée nous ont reconnus, ils lui ont conseillé de nous accepter ou de s'adresser à la gendarmerie. Nous nous sommes mis au comptoir et avons demandé qu'on nous serve. Le gérant a doublé le prix de nos consommations et nous avons refusé de payer. C'est à 1 h 45mn que nous avons payé le prix normal de ce qui nous a été servi et nous avons libéré le lieu. À  partir de ce acte que nous avons posé, les africains par provocation partaient dans cette boîte en groupe et forçaient le responsables du lieu à les accepter. Pour dire que la ségrégation a sévi partout en Afrique et parfois pus tardivement qu'on ne pense.

Blondé

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C
Cher Blondé, merci à vos policiers. Qui, sur le lieu, vous ont respecté. Dans mon pays, un fils de Maria (homme blanc) pouvait dire aux policiers de vous chicoter, cela aurait été fait.
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B
Bonjour cher Mbokatier. On peut dire merci aux policiers de cette nuit là mais ce qui à mon avis a dicté leur comportement est que nous en questions étions des sous-officiers de gendarmerie. Nous nous connaissions en ville. Il faut ajouter que tout le monde avait marre de cette situation il ne restait que quelqu'un prenne l'initiative.
L
Cher Blondé,salut et merci pour cette révélation de l'existence et continuité de la discrimination,à partir de la couleur de la peau,à l'encontre des noirs sur leur terre;comme si c'était encore du temps de la colonisation! Et pourtant,à entendre les dires de certains narrateurs,la colonisation française était contée comme la manifestation de la réalisation des droits de l'homme et surtout quand,en 1946,il y avait la loi qui permit l'élection au sein de l'assemblée nationale française et sénat des élus des territoires d'outre-mer ou colonies! Il y a eu ceux qui s'étaient moqués de nous,en disant que nous étions traités comme des grands enfants ou comme des bêtes,au contraire d'eux qui étaient des citoyens français à part entière! Et même à l'Université,une partie du cours loue ce côté intégrationniste qu'avait la colonisation française mais,moi,je savais que ce n'était que partiel! Votre témoignage aurait pu éclairer ceux qui se délectaient des faux semblants de cette supposée intégration et droits de l'homme dans les colonies françaises! En attente,bien à vous et mes salutations à tous nos vaillants volontaires qui font fonctionner ce site parmi lesquels le Messager et Sam Malonga.
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S
MDR... <br /> Savoureux témoignage;. <br /> Comment s'appelait cette boîte, Blondé? Car beaucoup ont changé de nom, surtout celles situées entre Grand Bereby et Grand Marché...
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B
Franchement, j'ai beau fouillé dans ma mémoire mais je ne me souviens plus du nom de la boîte. Tout ce qui me reste de ce lieu c'est son emplacement. Pour ceux qui connaissent San-Pédro, si aussi le commissariat de police n'a pas changé de lieu, en s'y rendant,, la boîte se trouvait sur la gauche. J'ai même contacté deux de mes anciens compagnons de l'histoire que j'ai raconté pour voir s'ils pouvaient se rappeler du nom du coin. Mais eux aussi n'y sont pas arrivé et ne font que rire de cette aventure.