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Publié par Messager

L’art est une preuve infalsifiable de l’identité congolaise.

La RDC traverse une période durant laquelle sa souveraineté est hypothéquée par ceux qui sont censés la protéger, c’est-à-dire les institutions publiques et l’Armée. Ses bornes frontalières sont nuitamment déplacées, sa superficie frauduleusement réduite et sa carte défigurée.

Mais s’il reste un domaine où il est impossible de falsifier l’identité congolaise, c’est celui de l’art. En effet, en découvrant la RDC, l’explorateur ne s’est pas limité à s’intéresser à ses ressources naturelles, mais a été impressionné par la richesse et la diversité de son art, soigneusement identifiées et classifiées selon les ethnies par les spécialistes. 

Dans « Art sans pareil, objets merveilleux du Musée royal de l’Afrique centrale », de Julien Volper  que nous a offert  une des nos filles, on peut lire dans l’avant-propos signé par Guido Gryseels les observations de Frans Olbrechts (1940, anthropologue, directeur MRAC. 1947-1958) suivantes : « (…) partir à la recherche, non pas d’or ou d’ivoire, ni d’ébène, ni radium, mais de ce qui fera peut-être la renommée de l’Afrique plus que tous les trésors minéraux que le continent recèle dans ses entrailles : son art et ses artistes ».

Dans la préface, Philippe de Moerloose enchérit en ses termes : « Je suis arrivé en République démocratique du Congo à l’âge de trois ans et ne l’ai jamais vraiment quittée. C’est un pays passionnant, dont la culture riche et variée, en quête de reconnaissance, me subjugue encore. Grâce au travail exceptionnel de Julien Volper, spécialiste de l’ethnographie congolaise, le catalogue Art sans pareil, objets merveilleux dévoile des œuvres de la RDC aussi rares que magnifiques qui ont fait l’histoire de ce pays depuis le XIXe siècle. Ces statuettes, masques, pièces d’ivoire, objets en métal et autres exemples d’art appliqués sont autant de témoignages de la civilisation locale en Afrique. Ces traces du passé nous permettent d’apprécier les spécificités de chaque région au niveau de la représentation des visages, de la matière utilisée ou encore du style artistique ; chaque communauté a su se forger une identité unique ».

Les 50 œuvres  d'art de la RDC sélectionnées par Julien Volper constituent un récit historique et sont localisées sur des espaces géographiques spécifiques habités par les différentes ethnies congolaises depuis des siècles, comme en atteste la cartographie ci-haut.  Nous en avons sélectionné deux : Le sommet de canne-sceptre, et le couteau de jet soro. Vous pouvez consulter le reste en acquérant le livre.

Compilé par Messager

LE SOMMET DE CANNE-SCEPTRE

« Cette canne-sceptre est un attribut du pouvoir royal ou cheffal, dont il ne subsiste que le sommet.

L’objet fut probablement scié par un européen afin de limiter l’encombrement de la pièce et aussi pour mieux mettre en valeur la partie sculptée qui représente dans le cas présent un personnage féminin. La gestuelle, le traitement du visage ainsi que les chéloïdes ornant la pièce renvoient indubitablement au monde  stylistique des Luba orientaux de la Zone de Luvua.

 L'objet fut collectionné avant 1890 et faisait partie de la collection d’art africain de Henry M. Stanley……Elle fut offerte au musée en 1954 par Denzil Sanley, fils adoptif du voyageur, et a figuré dans une petite exposition réalisée au MRAC à l’occasion des 50 ans de la mort de Henry M. Stanley ».

MATHILDE LEDUC GRIMALDI

COUTEAU DE JET SORO

 

« Ce couteau de jet provient de chez les Mabo, désignés parfois sous le nom de Ngbaka-ma-ma’bo. Sa forme est une invention propre à l’Afrique centrale, on la trouve nulle part ailleurs. Il est propulsé par un mouvement de rotation du poignet, qui le fait tourner autour d’un point central durant le jet et lui confère une large surface d’impact. On peut le lancer d’au-dessus de la tête, de côté ou d’en bas.

Les Mabo se situent à l’extrême nord-ouest de la RDC, et dans la région adjacente de la République centrafricaine. Le nom général que les Mabo utilisent pour désigner les couteaux de jet est ndo, celui de ce modèle spécifique serait soro. Les Mabo possèdent trois modèles de couteaux de jet différents, dont l’un est commun et les deux autres rares. Celui-ci correspond à l’un des deux derniers (……..) »

JAN ELSEN

 

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