Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Archives

Publié par Samuel Malonga

 

Le   jeudi 30 juin 1960, la cérémonie de la proclamation de l’indépendance du Congo commence à 11 heures. Selon le protocole établi et le programme négocié entre les gouvernements congolais et belge ne sont prévues que les allocutions des chefs d’Etat. Le roi Baudouin prend le premier la parole puis vient l’adresse du président Kasa-Vubu. Mais l’histoire retient que ce programme établi est bouleversé par la volonté de fer du premier ministre. Ce dernier ne veut en aucun cas laisser échapper cette occasion fortuite car résolu à livrer le message qui lui tient à cœur.

Patrice Lumumba prépare son speech dans la nuit qui précède la proclamation de l’indépendance. Le texte est dactylographié sur plusieurs feuilles de papier. Au matin du 30 juin, Thomas Kanza, son éminence grise à qui il donne la copie du discours le dissuade de ne pas le prononcer. Mais Lumumba ne l’écoute pas. N’est-il pas décidé à rendre ses comptes à la Belgique une fois pour toutes et à corriger le discours du président Kasa-Vubu ? Pour cette journée particulière, sa décision longuement mûrie a déjà été prise. Il va parler.

Pendant la cérémonie, alors que le roi et le nouveau président congolais s’adressent à l’assistance chacun à son tour, le premier ministre est penché sur ses papiers. Il relie sa copie, griffonne avec un stylo, biffe des paragraphes entiers, modifie certains mots, fait des ajouts. La copie de l’allocution ressemble dès lors à un brouillon de discours sur laquelle Lumumba écrit tout ce qui lui vient à l’esprit. Elle est pleine de ratures et de corrections. Le texte de la veille est complètement retouché à la main, assaisonné à l’actualité de l’instant et au contexte du jour. Satisfait des modifications apportées à ce discours qu’il veut historique, Lumumba est prêt à affronter son auditoire du regard. Il attend son heure.

Après Kasa-Vubu, le second et dernier intervenant de la journée selon le protocole officiel établi, Joseph Kasongo, le président de la Chambre et maître des cérémonies invite le premier ministre à prononcer son discours de circonstance. Patrice Lumumba se lève aussitôt et monte à la tribune. Un froid glacial envahit le Palais de la Nation accompagné d’un silence interrogateur des officiels belges. Il est exactement 11h35 lorsqu’il commence son allocution. La suite est connue.

Samuel Malonga

 

 

 

 

 

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
M
c'est document nous interpellé, et doit être lu et compris par toute personne nationaliste qui aime ce pays, nos pensées pieuses aux pionniers de l'indépendance d'heureuse qui ont versé leurs sang, les sangs des congolais continuent d’être versé a l"Est nous sommes ensemble jusqu’au jour que la paix sera établie en RDC notre beau pays
Répondre