Le message du colonel Léonard Monga
Le message du colonel Léonard Monga
Le 9 août 1967, Bukavu est aux mains des mercenaires du colonel Jean Schramme et les ex-gendarmes. Le lendemain 10 août, un Gouvernement de Salut public est formé. Son président n’est autre que le colonel Léonard Monga. Le jeune officier katangais, ancien de l’École Royale militaire de Belgique qui a juré la perte de Mobutu, prononce le même jour un discours dont le texte est repris par Schramme dans son livre " Le Bataillon Léopard ". Le but est de former plus tard le gouvernement provisoire du Congo libéré qui comprendrait les responsables de l’administration du Kivu, les chefs coutumiers et les délégués des formations et mouvements ralliés à la cause des mutins.
La contre-attaque de l’ANC s’organise en novembre 1967. Ne pouvant plus tenir le coup devant l’offensive de l’armée gouvernementale qui a mobilisé 10.000 hommes, Schramme, ses 123 mercenaires européens (55 Belges et 29 Français) et les 2.500 ex-gendarmes accompagnés de 1.500 femmes et enfants traversent la frontière et se réfugient à Cyangugu au Rwanda. Mais sur la foi d’une amnistie présidentielle garantie par l’OUA en novembre 1967, les ex-gendarmes katangais rentrent au Congo. Pour marquer sa bonne foi (sic), Mobutu envoie à Kigali le colonel Alexandre Singa, Administrateur de la Sécurité, pour ramener au pays le capitaine Nawej et les anciens rebelles amnistiés.
Dès leur retour, les ex-gendarmes katangais sont placés d’abord à Irebu puis sont ensuite emprisonnés dans des centres d’internement où personne ne sortit vivant. Officiellement, ils avaient été décimés par la malaria. Le 25 avril 1968, le colonel Monga et son second le capitane Pierre-Damase Nawej sont détenus au camp Kokolo. En avril 1969, ils sont amenés au camp Tshatshi où ils sont questionnés, torturés puis assassinés dans la nuit du 10 au 11 avril 1969. D’autres sources affirment que Léonard Monga avait été exécuté à Angenga près de Lisala.
Source : Livrescollector
Samuel Malonga