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Publié par Samuel Malonga

La polygamie, la nouvelle vertu de l’élite congolaise

 

La polygamie a toujours été une réalité indéniable dans notre société. Encore aujourd’hui en dépit des difficultés économiques et de la crise, elle continue son petit bonhomme de chemin. Depuis la nuit des temps, l’Africain a toujours été polygame. Le christianisme a freiné son élan mais n’est pas parvenu à l’enrayer dans la mentalité et dans les mœurs ancestrales séculaires. A l’époque, la question du nombre de femmes que l’on pouvait épouser ne se posait même pas. Un homme se plaisait à avoir autant de d’épouses qu’il voulait. La polygamie avait aussi été un motif économique. Car, elle générait un nombre important d’enfants donc des bras pour le travail des champs.

 

Les plus grands polygames étaient les chefs coutumiers. Leur rayonnement se voyait par le nombre de leurs épouses et de leur grande progéniture. La virilité sexuelle côtoyait le pouvoir coutumier et était un des attributs de l’autorité traditionnel. Dans les années 1918, le harem du chef Lumpungu comptait une bonne quarantaine de femmes. C’est dire que du haut de sa puissance et de son rang, il a laissé une descendance abondante. 

 

Aujourd’hui, la coutume se confronte avec la modernité sous  le couvert des idées matrimoniales véhiculées par l’Église. Même si la monogamie semble être la règle officielle, plusieurs personnes n’hésitent pas d’étaler leur polygamie au grand jour. Pendant la Première république, il y avait les basi ya sortie, puis vinrent les deuxièmes bureaux durant la Deuxième République. L’enracinement et les ramifications de ce phénomène se voient encore dans la vie sociale aujourd’hui. Il dénote d’une certaine élévation dans la société contemporaine.

 

La tradition prend souvent le dessus dans plusieurs domaines dans plusieurs secteurs de la vie. La coutume règle la cadence de nos mœurs et bien des fois gère nos croyances ou convictions. La multiplicité des partenaires est devenue la ligne de conduite des Congolais instruits et fortunés. Ils en ont fait leur philosophie et leur mode de vie. Combien un homme doit-il avoir de femmes ? Cette question anodine n’est pas d’actualité. Car pour les traditionnalistes, qu’ils soient intellectuels ou illettrés, l’étendue d’un harem est le signe inavoué de ce que l’on représente dans la société. La polygamie est un signe de réussite, le moyen gratuit de se faire valoir et de faire étalage de sa richesse. Elle  est en tout cas devenue la nouvelle vertu des intellos congolais riches.

 

 

Samuel Malonga

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