Rites traditionnels Japonais et Zaïrois(Congolais) avant le début de la construction du Pont de Matadi en 1979
Rites traditionnels Japonais et Zaïrois(Congolais) avant le début de la construction du Pont de Matadi en 1979.
Nous avons publié un article sur l’historique du Pont Mobutu à Matadi depuis sa construction jusqu’à nos jours. Mais il manquait un aspect spirituel qui avait eu lieu avant le 1er coup de pioche de cet ouvrage, à savoir une cérémonie traditionnelle Japonaise, le « Doruma » suivie de la libation traditionnelle zaïroise.
Ces deux rites sont bien décrits sous la plume de Bangonda-Banzadio Kukiakanda à travers le même article du quotidien Elima du samedi 22 décembre 1979 dont un extrait a été publié dernièrement.
Cet-à-côté pose la problématique de l’importance et de la fréquence des rites traditionnels avant les débuts de grands travaux à travers le monde entier. Même à l’époque coloniale africaine marquée par le christianisme, les Belges par exemple, recouraient aux cultes traditionnels par les biais des notables et des chefs coutumiers avant la construction des ponts ou des autres ouvrages d’intérêts publics.
Nous aimerions avoir les avis de tous ceux qui sont impliqués dans le domaine de la construction et des hommes de Dieu qui sont parmi nous.
Messager.
Extrait de l’article du quotidien Elima du samedi 22 décembre 1979 sur les débuts des travaux de construction du pont de Matadi.
« A l’issue de ces différentes discours, une cérémonie traditionnelle japonaise fut célébrée au chantier de Nkala-Nkala. Il s’agit de Daruma, une coutume largement répandue au Japon pour des circonstances comme celle-là.
La cérémonie consiste à la coloration en noir de l’un des yeux du « Daruma », représentant un bronze assis. Immobile, en profonde méditation. Cette cérémonie est tirée d’une légende d’un prince hindou au nom de Bodhidhama qui, passé en Chine au 5ème siècle, fonda la secte Zen du boudhisme.
Selon la légende, il est resté assis pendant neuf ans devant un mur pour méditer et trouver l’essence du boudhisme, à tel point que ses membres se raidirent. Il est donc l’exemple de la force de volonté, de la patience, de l’assiduité et du courage.
C’est pourquoi, au début des travaux de ce genre et de longue durée, on invoque le « Daruma » qui symbolise la volonté et le courage d’affronter l’épreuve et de surmonter les difficultés. Colorer l’un de ces yeux en noir signifie qu’on a atteint le but à moitié et qu’on fonde tout son espoir pour le bon succès de l’œuvre entreprise.
Cette cérémonie qui se marie avec nos rites traditionnels, notre authenticité pour cette circonstance, donne plein succès à la réalisation des travaux. Nos ancêtres qi ont accepté la cérémonie de libation, peu après le premier coup de pioche par le Premier commissaire d’Etat, feront en sorte que cette œuvre grandiose s’accomplisse sans incidents, en parfaite harmonie et communion d’esprit, entre tous ceux qui y participent, sans distinction de nationalité. »