Une photo claire de Chantal et Sangana
Une photo claire de Chantal et Sangana
SANGANA & Chnatal
Nous venons de réceptionner par courriel, des images rares des artistes musiciens des années ’60, envoyées par notre cher ami Maurice Yala de Brazzaville, après plusieurs tentatives infructueuses.
Au regard de la photo ci-dessous, il nous paraît que l’identification suggérée par notre cher Mwenze s’est avérée exacte .
Nous accompagnerons cette photo de trois œuvres respectivement de Sangana, Michel Ngoualali et Chantal,afin de remercier tous ceux qui nous envoient des chansons comme Maurice Yala et Claude Kangudie et ceux qui se donnent la peine de fournir de plus amples détails sur cette période, en l'occurrence Mwenze, Dierto, Muan'a Mangembo, ainsi que tous les autres mbokatiers.
Messager
1.Sanza zomi na mibale, èar Sangana et l'African-Fiesta Sukisa
2.Kanshita, par Michel Ngoualali et l'African-Fiesta Sukisa
3. Mbandaka, par Chantal et l'African-Fiesta Sukisa
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La mémoire de Docteur Nico est en train de se diluer injustement avec le temps,lui qui,avec le Grand Kallé,se sont retirés de la musique au moment même la télévision prenait son envol.Docteur Nico compte parmi les génies de la guitare,aux côtés des espagnols Narcisso Yépès,Manitas de Plata,l'afro-américain Jimmy Hendrix.Dès 13 ans lorsque son pygmalion Joseph Kabassélé lui fait enregistrer "African-Jazz" et "Para Fifi" en 1953 (il naquit en 1939 et reste à ce jour le plus jeune musicien de l'histoire de notre musique),il met en forme le jeu définitif de la guitare dans la musique congolaise et africaine moderne et naissante.
En 1959,il découvre avec "Kélya" le "son" générique de la guitare africaine,qu'il confirme en 1960 dans la série des enregistrements de la Table Ronde de Bruxelles.Qui de nous se douterait un seul instant que Nico utilise la guitare de jazz (à grosse caisse de résonnance) et non la guitare électrique dans "Indépendance cha-Cha","Sentiment émonani","Mawonso pamba",Mérengué scoubidou","Sophie ya motéma","Table ronde",des partitions d'anthologie dans un son brillant aux éclats de feu d'artifices,pour une oeuvre d'anthologie.Un son que même les grands guitaristes de jazz comme B.B.King(pour ne citer que le plus grand et le plus connu d'entre eux)avec la même guitare,n'avaient jamais produit,de mémoire de mélomane.Et le Grand Kallé avait raison de le recommander à Vicky Longomba,parmi tous les solistes de la place,pour le contrat de Bruxelles.Que seraient seulement devenues ces oeuvres entre les mains d'un autre soliste!La recherche du son fut la trame de son parcours professionnel.Aujourd'hui le son Nico,ce son cristallin et pur comme le diamant de son Kasaï natal, reste pour tout guitariste,consciemment ou non,le graal à décrocher et la pierre philosophale à découvrir.
Puis vint la guitare hawaïenne qu'il fit connaître aux Africains et porta au sommet de l'art comme jamais personne ne le fit,ni avant,ni après lui,aux Amériques dans la country-music dont elle constitue l'instrument principal,ou en Polynésie dont elle tire son origine."Nakéyi Abidjan"(la version officielle et commerciale,à écouter sur le site "youtube") reste en la matière le sommet de la guitare hawaïenne,toutes musiques confondues.L'éminent saxophoniste Manu Dibango(avec qui il travailla dans l'African-Jazz) le désigne "doigts d'or",le grand guitariste Francis Bébé le portait au panthéon de la guitare africaine,les célèbres guitariste Gerry Gérard Biyéla et ténor Pamelo Mounka de l'orchestre Bantous(qui travailla avec lui dans l'African-Fiesta "Vita"),le préfacier Audifax Bemba-Lounianga des éditions African et Sonodisc,le musicologue Giles Sala,Pascal Tabu Rochereau lui-même,tous affirmèrent et reconnurent en Docteur Nico "le plus grand solo-guitare africain de tous les temps".
Et je cite Manu Dibango en ses débuts de "50 ans de musique africaine",succédant alors à Giles Sala sur Africa N°1:c'est Dr Nico qui a adopté puis apprivoisé cet instrument d'origine espagnole qu'est la guitare,pour lui donner sa place dans la musique africaine". Avis d'experts,diraient les uns,avis de connaisseurs diraient les autres.Dois-je rappeler que Docteur Nico fut professeur de Collège Technique en mécanique auto,chef de service électricité-auto à DIFCO,un clerc qui abandonna tout en 1963 pour se consacrer entièrement à la musique,lorsqu'il fut élevé chef d'orchestre African-Fiesta "Vita" par ses pairs.Docteur Nico avait mis toute sa pasion mais surtout son intelligence au service de la guitare.
Aujourd'hui plus qu'un devoir de mémoire,un devoir de justice,celui de donner sa place à ce génie de la guitare,Nicolas Kasanda (Wa Mikalayi),alias Docteur Nico,dans l'évocation de notre musique.Et que son nom ne tombe pas dans l'oubli ni ne soit réservé aux seuls initiés.
Commentaire n°3 posté par MWENZE aujourd'hui à 16h42