Bonjour,
un commentaire vient d'être posté par muan'a mangembo sur l'article Témoignage exclusif sur le Col. pilote Mbo,
Extrait du commentaire:
Terminologie hindoubill : banda yes et CF
Dans Mamou, Franco qui réplique à Madilu chante:
"Madilu tika ye aloba
makambo ye aslaka ayebaka té
na bandeko ye akotaka bato bamonaka ye
tina nini apanza yo sango alobi yo osalaka ki CF"
C'est quoi le CF - chef ya kofunda comme le soutiennent certains spécialistes du lingala kinois?
Loin de me contenter de cette explication en apparence logique, je me suis rapproché d'un kinois "Singa kwanga" (linguala) Vieux Dodo, installé en France depuis une trentaine d'année.
Ce gaillard qui a grandi sur Kabambare a connu la grande époque des Goza et bills de la trempe de' Dégazin Nsumbuka ou Zanga Zanga. C'était l'époque où les jeunes kinois découvraient les
délices
du "diamba" et des premières cigarettes qui donnaient le vertige. Très tôt les jeunes vont se scinder en deux groupes. il ya ceux qui fument d'un côté, les Kadiampemba et les autres les
S.
ceux qui avaient obligation de laisser le passage aux "bills".
S comme suapante ou "soit pente"
Lorsque l'on sortait d'un séance de fumerie de diamba, les premiers effets étaient le vertige. On avait l'impression que la terre vacillait ou q'uon allait tomber. On entendait parfois
des voix
dans sa tête m'ont confié plusieurs "diambeurs". Le lieu où l'on prenait son diamba était souvent le nganda derrière la maison des parents, le Changai (Chez Ngai) du jeune ado. Et
lorsqu'on
en sortait on titubait un peu, vertige oblige et pour que tout le monde soit en phase, il fallait que les autres, ceux qui ne fumaient pas, pour laisser le passage aux diambeurs "soient
pentes".
Le mot d'ordre était claire. les yuma ont obligation de se mettre en biais pour laisser passer les yankés. Swapante c'est donc un ordre qui était donné aux non fumeurs, pour laisser la
place aux
"vrais hommes".
Constitué petit à petit en bandes, les Goza et yankés devraient se distinguer des autres: les "bandes à S" qui va devenir plus tard par déformation "Bandayes". Les bandes à S c'est
tout
simplement le groupe des ceux qui n'étaient pas à la page en matière de diamba. Admirez tout de même la maitrise de la langue française, parce que justement, fumer du diamba n'impliquait
pas
forcément l'abandon des études, bien au contraire. On retrouvait bien entendu dans une cours d'école aussi bien les yankés que les Bandes à S, les bandes de "soit pentes" ou swapantes,
les
yuma.
De S à CF
faire partie de la bande des yankés - Kadiampemba, Singa kwanga, Mofewana et j'en passe étaient très recherché. A cette é^poque ou pour un rien on pouvait se faire tabasser, les S -
suapantes -
recherchaient la protection des Gourba - membre d'une bande de yanké. Ils étaient prêt à tout pour cela : faire les courses du Gourba - avec 2F, lui ramener des Makanzenze d'une valeur de
10F par
exemple. Certains allaient jusqu'à jouer les entremetteurs entre leurs soeurs ou cousines et les Gourba. Mais ces "S - suapante" particuliers, étaient connus pour leur rôle de rapporteur
auprès
des Grands Gourba. Ils signalaient tout danger aux gourba, comme les descentes de police ou les colères des Sheriff (parents). A la fin ils finissaient par devenir des connaissances, bien
que
forcée, des Gang. "Connaissance <forcée ou CF" voilà le terme que les Gourba vont trouver pour désigner ces faillots. Ainsi lorsqu'on demandait à un Gourba pourquoi on trouvait dans
son
entourage un non fumeur, il repondait c'est mon Céfé ou CF - ma Connaissance Forcée.
Il est interessant de noter ici que les premières terminologies Hindoubill étaient des mots en français, parce que justement, tout le monde ne conprenait pas la langue de molière, dans
cette
grande ville, qui se constituait. parce que à cette époque - dans les années 40 - 50, fuir l'école était puni d'une amende pour les parents. les vrais écoles buissonnières vont exploser
au début
des années 50.
Aujourd'hui le terme suapante semble passé de mode, tout comme son pendant CéFé. Les dereniers artistes a utiliser cette langue verte sont presque tous partis: de Franco, Dewayon, Bokelo
ou le
Trio Madjesi restent les derniers Gourba dont la musique et les mots rappellaient encore ce Léo Lipopo.
Allez Messager, fais nous écouter "lettre à Mr Le DG" de Franco et nos Mbokatiers comprendront que cet artiste est le dernier des grands auteurs hnindoubill. Ce qui est évidemment loin du
lingala
facile que l'on nous présente comme la suite du parler kinois.
Muan'a mangembo
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