PROPOS SUR LA SUPENSION DES 3 K
Nous avions eu la chance de vivre les plus grandes épopées sportives de notre pays. Par deux fois, les Léopards avaient gagné la CAN (1968 et 1974); Mazembe à deux reprises (1967 et 1968) et Vita Club (1973) se sont hissés au sommet du football africain. Entre la fin des années 60 et le milieu des années 70, la RDC était craint sportivement car il possédait des joueurs de talent. Les trois K à savoir Kalonzo, Kembo et Kibonge étaient parmi ceux qui avaient fait vibrer les cœurs des Congolais et fait couler des milliers de bouteilles de bière. Ces trois footballeurs avaient été suspendu par la Fezafa. Si j’ai encore bonne mémoire, les trois mousquetaires avaient paraît-il posé un acte antipatriotique. Ils auraient refusé de jouer pour les Léopards pour cause d’argent. Ils avaient pour ce geste écopé d’une suspension de trois ans. Avec cette décision, les dirigeants de la fédération de l’époque avaient privé André Kalonzo, Jean Kembo et Joseph Kibonge au mieux de leur forme de la CAN 1972 au Cameroun. Les Léopards y sont partis amenant dans leur bagage comme avant-centre le bouillant Gary Ngasebe. Ce dernier par manque d’expérience internationale avait quelque peu déçu surtout en demi-finale contre le Mali (perdu 4-3). Je me rappelle encore du journaliste Paul Basunga lorsqu’il s’écria : « Ah ! si Kembo était là ». Oui, si Monsieur But était là, peut-être aurions-nous gagné cette coupe. Si Kalonzo avait été là, peut-être aurait-il fait mouche. Que d’occasions manquées par leur remplaçant ! La suspension des trois K avait sûrement privé notre équipe nationale de la victoire finale. Battus aussi lors du match de classement par le Cameroun (5-2), les Léopards s’étaient contentés de la quatrième place. Ils étaient rentrés pays sans médaille, la queue entre les pattes. Bien des gens avaient critiqué la fédération de football pour cette suspension qui fut levée après la campagne camerounaise. Deux ans plus tard en Egypte en 1974, Kalonzo absent, Kembo et Kibonge prirent leur revanche sur la Fezafa en devenant champions d’Afrique des nations (les Léopards avaient sorti les Pharaons en demi-finale) et en jouant la coupe du monde en Allemagne. Déjà en 1973, les deux joueurs avaient gagné avec Vita Club la coupe d’Afrique des clubs champions. Chapeau !
Samuel Malonga