Michel Boyibanda & Max Massengo: les retrouvailles
Michel BOYBANDA et Max MASSENGO
Les retrouvailles tiennent bon !
Fruit des efforts de l’éditeur émérite ANYTHA NGAPY, le rassembleur
Le contact avec la Rumba populaire « Odemba » est désormais rétabli. L’éditeur ANYTHA NGAPY n’a ménagé aucun effort pour obtenir à ses adeptes en la matière, Michel BOYIBANDA et Max MASSENGO la composition des arrangements pour l’album de retrouvailles en grand orchestre : « Vanité des Vanités ».
Le résultat est célébrissime et magnifique. ANYTHA NGAPY a réussi ici, sa grande expérience modèle : Rassembler les frères séparés du monumental NEGRO BAND. Un exploit mémorable dans une famille longtemps en explosion, s’est rétablie comme par miracle, pour aboutir à un résultat sublime d’équilibre et d’intelligence autour du grand concert de retrouvailles du 07 Juin 2010 à l’Espace « La Détente » à Bacongo, 2ème arrondissement de Brazzaville, et du nouvel album «Vanité des Vanités » remarquable.
Un chef d’œuvre au même titre que les œuvres d’amour, de compassion, de déception que BOYIBANDA et le regretté FOUSSIKOU « Nezi » chantaient à la belle époque, où l’inspiration folle et inépuisable nourrissait alors la rumba « Odemba ». Admirable.
Notons, pour la petite histoire, c’est le 18 Novembre 1958 au bar « Domingo », commune de Kinshasa, Léopoldville, qu’est né l’orchestre NEGRO BAND.
Les cofondateurs en majorité natifs de Brazzaville placent en tête le kinois Jean MOKUNA « Baguin », guitariste soliste qu’entouraient Franklin BOUKAKA et Michel BOYIBANDA chanteurs, puis : Max MASSENGO clarinettiste, Denis LOUBASSOU « Tintin » percussionniste, Casimir ELOSALA « Elo » bassiste, Jean Marie FOUSSIKOU chanteur, Louis NGUEMA « Lily » guitariste accompagnement.
On compare déjà à tort les premières productions de Negro Band à celles de l’OK Jazz, car « Baguin » très bon soliste insuffle à son groupe un style rationnel pour atteindre les amoureux de la rumba « Odemba ».
1960, l’orchestre s’installe définitivement à Brazzaville, néanmoins il fait la navette entre les deux capitales, s’octroyant la faveur rythmique sonore dont il animait chacun de ses concerts.
1960, Max MASSENGO succède à jean MOKUNA « Baguin » à la tête de l’orchestre qui devra dorénavant affronter la rude concurrence aves Les Bantous et le Cercul Jazz.
1962, le Negro Band à le mérite de graver pour la postérité, un disque avec la célèbre chanteuse Lucie EYENGA, dont les titres « Georgette » et « Adoula » comptent parmi les meilleurs de l’année.
1970 (au cours de la décennie) le Negro Band est à son apogée, précisément lorsqu’il se rend à Paris pour effectuer des enregistrements chez Pathé Marconi. Le séjour parisien de Negro Band a permis la sortie de plusieurs disques qui sont restés au palmarès des meilleurs albums réalisés par les orchestres congolais de l’époque. On se souviendra longtemps des chefs
d’œuvres comme « Maseke », « Marie Hélène », « Gilette ya le 4 Mai », Mado
ndima mokumba » et « Mokono Antoine » (nom du parrain qui a longtemps contribué à la gestion du groupe).
1971, le 27 Mai, éclate un conflit qui pousse les dissidents Rubin TOMBA « Major », Louis NGUEMA « Lily », Démon KASANAUT, TERGIEFF « el diablo ». à créer l’orchestre « Les rebelles » MASANO.
Enfin 1980 (au cours de la décennie) l’orchestre NEGRO BAND « Mbuzila »
cesse d’exister pour renaître des cendres trois décennies après, le 07 Juin 2010 au bar « La Détente » à Brazzaville avec quelques anciens et des nouvelles recrues. Un enchantement à la fois émouvant et intimiste.
Clément OSSINONDE
Clement.ossinonde@sfr.fr
Georgette naleli yo, par Lucie Eyenga et le Négro-Band
Vanités des vanités, par Max Massengo
Bantantou, par Michel Boyibanda