Les années '70 ou le printemps de la Rumba
Bonjour,
un commentaire vient d'être posté par Muan'a Mangembo sur l'article La sélection musicale du samedi 26 février 2011, sur votre blog Le blog de Messager
Extrait du commentair
Les années 70 ou le printemps de la Rumba.
Cette année là, les kinois venaient de tourner la page des Bana 15 ans. Six mois plus tôt, c'était la première édition de la Foire
Internationale de Kinshasa en juillet, alors que dès les premiers jours d'Août, c'est l'enfant terrible, le Mogbagule Bavon marie-marie qui tirait sa révérence. Il s'en allait avec ce style
"polyamide", les tenus fluos et pantalons salopettes. Tous les ingrédients d'un changement d'époque étaient réunis, puisque déjà, on parlait de la séparation de Vicky et Franco: "Mongongo ya
Vicky, mongongo ya OK, lindanda ya Luambo, lindanda ya OK" disait la sagesse kinoise. Il se passait sûrement quelque chose, mais quoi, se demandait-on. Il y avait trop de bouleversements sans que
l'on sache ce qui nous arrivait. Il faudra donc attendre le premier trimestre de l'année 70 pour voir les promesses de ce printemps de la rumba qui s'annonçait.
Les boums des jeunes Léoman n'était plus en ville, du côté de la Pruche bleue. Désormais, c'est du côté de la Funa ou Hawai qu'il
faut aller, dans le sillage des belgicains, qui ont choisi leur orchestre: ce sera Zaiko. la sortie en mars de ce jeune groupe à la Funa n'était pas passé inaperçu, pourtant la référence des
jeunes était encore Thu Zahina.
La conjonction des faits fera que c'est derrière un "alanga", Arthur Nyemba que cette musique des jeunes va franchir les limites
des bars, pour s'imposer dans nos maisons, à travers les ondes de la radio.
Le génial Me Arthur Nyemba, qui venait de mettre un terme à son expérience des jeunes chanteurs et danseurs des Gais-Lurons, est
sollicité ou plutôt poussé vers la Maison Phillips dont était proche M. Emmanuel Tsheusi. dans cette maison, en tant que directeur artistique, il va lancer les jeunes talents qui émergeait. C'est
ainsi que les tous premiers disques de Thu-Zahina et zaiko vont y être enregistré et mis sur le marche presqu'en parallèle. Lokoko et ses patrons na bambongo cartonne déjà lorsque, le premier 45T
de zaiko arrive sur la marché avec la Tout Neige et Mosinzo.
Nullement sectaire, dans les studios de Philips SOPHINCO, tous les orchestres ont droit à leur enregistrement. ceux qui ont besoin
d'un coup de main, le reçoivent. Crispin Lukoki du côté orchestration, Deyesse Empompo aux Sax et Arthur Nyemba, maître de Chorale, va aider les jeunes chanteurs à trouver leurs marques. Et les
résultats ne vont pas tarder: Cette année 70 sera bien l'année du printemps de la Rumba. Les jeunes ne se contentent plus de chanter. ils veulent bien entendu faire danser les mélomanes, mais
danser eux aussi. Les maîtres Vicky et autres Kallé qui ont imposé le style du chanteur "maître de cérémonies et grands seigneurs" ne sont plus là pour imposer leur inquisition. Les bana 15 ans,
ont quitté la scène, place aux "Sokoloko Do". Aux Kinsekwa, ces jeunes qui se trémoussaient sur les airs de Negro Succès, qui tout en prenant les micros, entendent continuer à danser.
Bien entendu, ça commencera par les Nguabins des aînés, mais petit-à-petit, le motoba, six, des jeunes va s'imposer, au grand dam
de Rochereau et Franco, qui bon gré, mal gré, vont devoir leur faire de la place.
1970 est bien le point de départ, d'une nouvelle époque, d'une troisième école de la musque
congolaise, d'où sortiront, dans le sillage de Zaiko Langa Langa - TC- les sonorités qui vont imposer la rumba congolaise, tout en l'éloignant du standar afro-cubain.Les Gaby
Lita, Ifoléa, Ikomo et autres Mangwero ou les Antmo et july cuivre vont inscrire leurs noms sur le tableau encore vierge de cette génération.
Mais il était marqué que seuls Jossart Nyoka et Jules Presley Shungu seront encore là, 40 ans après, pour nous rappeler qu'ils en
étaient les seules et vraies stars, alors que les autres n'étaient que des feux follets. Nyoka Longo et Papa Wemba, ont fêté" les 40 ans de leurs carrières récemment à KInshasa.il ne manquait
peut-être que MAITRE Félix Manuaku, Gina Efonge et Anto Evoloko. Mais ça, c'est une autre histoire.
Muan'a Mangembo
Lokoko, par Kelly et le Thu Zahina