LE PALMIER A HUILE (NZETE YA MBILA EN LINGALA)
LE PALMIER A HUILE (NZETE YA MBILA EN LINGALA)
Le palmier à huile est un arbre de 15 à 30 mètres de haut et originaire de l’Afrique plus précisément de la Guinée. Les esclaves et leurs négriers
l’avaient exporté vers l’Amérique. C’est un arbre d’une richesse insoupçonnée et qui caractérise la culture africaine. Il est le symbolique du soleil et de la victoire, de fécondité
et de richesse. Il est le symbole de force et résistance. Rêver de palmier est un signe de fortune et de chance.
Toutes les parties de cet arbre sont très utiles. Nous commencerons par ses grandes feuilles minces et pennées. Jésus fit son entrée triomphale à Jérusalem une palme à la main. Dans plusieurs pays africains, on accueille une haute autorité en utilisant les palmes. Ces palmes sont également utilisées lors des réjouissances populaires (première communion d’un enfant, mariage, naissance des jumeaux...), des cérémonies de deuil. N’est-ce pas là le symbole de l’unité, de la fécondité comme je l’ai signalé plus haut?
Les fruits sont des volumineux régimes de 1000 à 2000 drupes jaune rougeâtre avec une enveloppe charnue, fibreuse. Un palmier bien entretenu peut produire 5 régimes. La cueillette se fait à la main, à l’aide d’une machette. Les fruits fournissent l’huile de palme. Cette huile est utilisée dans l’alimentation dans les pays en développement et fait partie des matières premières émergentes. On l’utilise dans l’industrie agro-alimentaire, de l’oléo-chimie et dans les biocarburants. Les noix de palme servent à la fabrication de "Mosaka", une sauce très prisée dans certaines coutumes. Léon Bholen ne l’avait-il pas immortalisée dans la chanson "Mabe ya Mbila". (Mabe ya mbila elengi se na mosaka). L’huile de palme sert à la fabrication de savon et de bien d’autres articles. Les noyaux sont brisés avec une pierre ou un marteau pour récupérer les amandes également riche en huile, l’huile de palmiste.
Il sied de signaler que les fleurs du palmier lorsqu’ils atteignant la maturité tombent pour joncher le sol qu’ils fertilisent. On les utilise également comme du fumier ou du compos pour les potagers.
En entamant le régime à sa base, on tire du vin de palme. On fait couler le suc dans une calebasse et on obtient une boisson douce et rafraîchissante mais
qui fermente vite. Cette boisson est la véritable bière ou du whisky à l’africaine. On la fait couler lors de la palabre sous l’arbre, des cérémonies de mariage, des rituels pour invoquer les
esprits des ancêtres, les retraits de deuil et bien d’autres occasions. Les guérisseurs l’utilisent aussi dans la médecine traditionnelle pour soigner certaines maladies.
Les troncs de palmier sont souvent abattus par des jeunes gens qui ne savent pas les monter. Une fois étendus sur le sol, ils peuvent y extraire du vin de palme. En décomposition, on peut également y extraire des larves d’une saveur très succulente et ils peuvent aussi produire des champignons comestibles.
C’est bien regrettable de constater qu’aujourd’hui plusieurs plantations de palmier exploitées à l’époque par les commerçants portugais, la Compagnie de l’Équateur et du Kasaï (CEKA), les plantations Lever au Zaïre (PLZ) et bien d’autres sont abandonnées à leur triste sort. La culture du palmier est en train de disparaitre petit à petit. Combien de personnes dans nos villages savent encore monter sur un palmier pour couper un régime de noix ou pour tirer le vin de palme? Elles sont à compter au bout de doigt. Et pourtant le palmier, comme je le disais, est une des caractéristiques de la culture africaine. Elle accompagne la vie des Africains dans ses différentes étapes.
ZÉPHYRIN KIRIKA NKUMU ASSANA
Mbila na biso, par Baudouin Mavula
Mabe ya mbila, par le Negro-Succès