Le Football de Léo des années 1960 (Le Mot de la fin)
Le Football de Léo des années 1960 (Le Mot de la fin) |
Makelele
Soucous,Mayanga Adelar, et Raoul Kidumu, lors du match Daring contre Diables Noirs de Brazzaville en 1967.(photo extraite
sur la page d'Eloni)
A tous les lecteurs du Blog des Mbokatiers qui ont consacré leur temps de loisir à la lecture de cette série d’articles que nous avons consacrés au football de Léo des années 60, nous disons simplement que chaque chose a une fin et qu’en tout état des choses, nous préférons nous arrêter-là. Sous d’autres cieux, on aurait peut-être fait appel aux archives de la FECOFA et de la LIFKIN pour écrire un ouvrage beaucoup plus complet sur le glorieux passé de ce football, le sport roi des congolais.
Mais comme les noirs n’ont pas une grande culture de la lecture, nous croyons avoir fait œuvre utile à tous ceux qui se sont intéressés aux éléments que nous venons de partager. C’est avec un sentiment d’autosatisfaction que nous jetons notre éponge. Nous sommes également convaincus que notre récit vous a replongés dans l’ambiance féerique et haute en couleur qui accompagnait toutes les rencontres de football organisées dans nos stades. Nous profitons de cette opportunité pour demander à tous les amis qui possédaient des informations à partager de ne pas hésiter, car l’histoire de notre pays qui repose sur la tradition orale risque d’être perdue à jamais.
Qu’à cela ne tienne ! Nous serions incomplets si nous nous limitons à raconter ces hauts faits d’armes, sans vous révéler, surtout à la jeunesse montante quelques anecdotes, ingrédients et petits secrets qui faisaient la force de nos équipes de la première génération. Avant de ranger définitivement nos stylos, c’est à cette petite gymnastique que nous allons nous atteler dans les lignes qui suivent.
Considérée comme une activité non lucrative, le football dans les années 60 paraissait aux yeux des dirigeants, des athlètes et du public comme une simple distraction. C’était notre hobby ou passe temps favori. Autre temps, autre mœurs. A notre époque, les jeunes ne juraient que par le football. Aujourd’hui, la jeunesse est partagée entre les sports et la musique. On se rend même compte parfois que cet antagonisme d’un genre nouveau entre les membres des différents clans musicaux est plus dangereuse que celle qui existait entre Tupamaros, Moscovites ou Monstres. Pour revenir au football des années 60, la notion de la fidélité aux couleurs de l’équipe de son cœur était un principe sacré. Ceci explique et justifie sans nul doute le fait que des familles entières, du papa aux enfants jusqu’aux petits enfants appartenant à une même fratrie étaient tous, supporteurs d’un même club. De même qu’on trouvait aussi normal qu’un joueur passe toute sa carrière dans une seule équipe de football. Cette longévité constituait un des éléments clés dans la cohésion, la stabilité et l’ambiance familiale qui régnait entre les sociétaires d’un club.
Certains joueurs très doués qui ont commencé leurs carrières très jeunes, parfois avant l’âge de 16 ans, sont restés plus de quinze années d’affilées au sein d’une même formation. Comme notre ami Adei Toko nous l’a rappelé, l’affiliation de Kalambay Sukisa dans V-Club après avoir presté durant plusieurs saisons dans Daring peut être considérée comme l’exception qui faisait cette règle. Ce passage d’un camp à l’autre avait fait très mal dans les rangs des Tupamaros, les supporters immaculés. Elle fut assimilée à un acte de haute trahison. Aujourd’hui, les sportifs se sont habitués à cette valse des joueurs dont quelques-uns sont devenus des véritables pigeons voyageurs, qui peuvent passer de V-Club à Daring, Dragons ou Mazembe et vice versa, sans que personne ne s’en émeuve.
Toujours à notre époque, il existait un slogan très en vogue dans les milieux footballistiques de Kinshasa. « Ba petits, ba vuma te ! » La parfaite illustration de cet état d’esprit se caractérisait par l’influence qu’avait certains anciens joueurs au sein de leurs formations. Des gars comme Nganga Dafirma, Luc Mawa, Jeff Kibonge, Raoul Kidumu, Pélé Muwawa, pour ne citer que ceux-là, étaient considérés à juste titre comme des véritables icones dans leurs clubs où ils siégeaient avec voix délibérative aux Assemblées générales de leurs équipes. L’amour qu’ils avaient envers leurs équipes n’avait pas de pareil et ne pouvant pas aller voir ailleurs, ils se cramponnaient à leurs postes jusqu’à la fin de leurs carrières, barrant ainsi la route à d’autres postulants qui n’ont trouvé mieux que se résigner dans leurs équipes formatrices. Certains de ces anciens étaient tellement influents que même leurs dirigeants avaient peurs de se frotter à eux, car à certains moments de notre histoire, nous nous souvenons de certaines scènes rocambolesques où les joueurs s’accordaient le luxe de faire tomber leurs comités. Aussi paradoxal que cela pouvait paraître, au-delà de cette stabilité de façade dans les effectifs des joueurs, de temps à autre, on avait besoin du sang nouveau pour apporter du tonus aux équipes. Ainsi, le recrutement des remplaçants se faisait le plus souvent dans les équipes dites satellites, après l’avis de certains joueurs barons du club. Pour ce faire, on assistait à certains arrangements entre les dirigeants du club bénéficiaire et les joueurs promus qui pouvaient rentrer dans leurs équipes d’origine, au cas où ils ne s’étaient pas imposés.
Dès leur arrivée dans leurs nouvelles équipes, le rendement et le niveau de jeu de ses recrues était toujours comparé à celui des précédents titulaires à ces postes. Dans la mesure où les anciens se considéraient comme des cadres indéboulonnables, certains jeunes joueurs aux potentialités techniques pourtant incommensurables, refusaient d’être des éternels réservistes (réservés condamnés). Ils préféraient alors rester eux aussi dans ces formations satellites ou de seconde zone où ils devenaient indispensables. C’est le cas des joueurs comme Vieux Paulin Tandu, Diantela, Nganga Santos, Mampuya Lepère, Mabela, Makiadi Castello, qui ont attendu très longtemps avant de monter à l’échelon supérieur.
Aujourd’hui, ce qui tue notre football, c’est cette tendance qui caractérise nos joueurs à vouloir gravir rapidement tous les échelons. Devenu leur gagne-pains, nos jeunes joueurs vendent leurs talents aux plus offrants. Ils changent d’équipes chaque saison, aidés par le mode de transfert actuellement en vigueur qui autorise des cessions temporaires. Daring, V-Club et Dragons sont devenus des tremplins, des passages obligés pour se faire remarquer auprès des sélectionneurs de nos équipes nationales et pourquoi pas en direction de nos compatriotes qui jouent le rôle des négriers des temps modernes, avec comme spécialité, la vente de nos joueurs à l’étranger. Ne soyons pas étonné que le football kinois n’a plus des joueurs de référence. Ne soyons pas aussi surpris que chaque année, nos équipes doivent renouveler plus de la moitié de leurs effectifs. Aussi longtemps que nos joueurs n’auront plus leurs pieds par terre, il sera très difficile de revoir dans nos stades des gros gabarits de la trempe de Bonga Bonga alias Gonano, Nganga Dafirma, Erumba, Luc Mawa, Kibonge Gento, Raoul Kidumu, Ntinu Saïo, Adelard Mayanga, Kalala Mukendi, Kazadi, Buanga Tshimenu, Tshinabu Brinch, Lobilo Babo, Kakoko Dieu de Ballon, Mana Krubondo, Mutubule Santos, Kabongo Ngoy, Ndaye Mutumbula, Kabasu Babo et autres Léon Mungamuni.
Avant de jeter l’éponge, nous revenons sur un aspect de la vie sportive qui peut sembler banal aux yeux de certains d’entre nous. A Kinshasa, il y avait des matches de football dont le vainqueur était connu d’avance, quelle que soit la forme des deux équipes en présence. On parlait dans le jargon sportif des « traditions ». Chacune des trois grandes formations kinoises avait sa bête noire. Le Daring Imana Matiti Mabe évoluait sous l’emprise de Vaticano, l’équipe cadette de V-Club. Même lorsque les verts blanc étaient au sommet de leur art, ils courbaient chaque fois l’échine face aux amis de Vieux Paulin et Mavuluka Jogo. Il en est de même du résultat des matches opposant les Monstres du FC Dragons au FC Union Infanterie qui se soldaient toujours au profit des Unionistes. Quant au FC Liège, il faisait voir des vertes et pas mûres aux Dauphins Noirs qu’ils réussissaient facilement à damner le pion. C’est ce genre de rencontres qui faisaient la beauté de notre football et créait le spectacle et l’ambiance dans nos stades.
Nous nous permettons aussi de livrer à nos lecteurs, une information concernant l’une des plus grandes humiliations enregistrées par l’AS V-club devant une équipe de seconde zone. Cette rencontre remonte au 05/05/1963. Ce cinquième jour du mois de mai, Zoao Sekele et le FC Union furent à la fois irrésistibles et époustouflants. A la fin de la rencontre, le score final indiquait 5 buts à 0 en faveur des protégés de Jean Aimé Longby. Incroyable, mais c’est pourtant vrai. Les incrédules n’ont qu’à vérifier leur calendrier de 1963, ils seront convaincus que cette journée-là tombait un dimanche.
Pour terminer, et en regardant dans le rétroviseur, nous nous rendons finalement compte qu’avec ces jours qui passent vertigineusement, nos souvenirs d’enfance sont en train de s’envoler comme de la fumée. Dans la liste qui va suivre, nous allons essayer de vous remémorer les noms de quelques joueurs qui nous ont fait rêver. Hélas, certains noms ne nous reviennent plus à l’esprit et c’est dommage car ils appartiennent tous à cette légion qui a dominé le football à Léo dans la décennie 60. Certains parmi eux ont traversé cette tranche de notre vie pour continuer à faire parler la foudre durant une partie des années 70.
Aussi, cette liste qui est ouverte à tous, peut être complétée par tous les sportifs qui peuvent se souvenir d’un nom qui a été omis involontairement. C’est à cette gymnastique que nous convions tous les nostalgiques amoureux du ballon rond.
V-Club : Akwete Ben Bareck, Balonga Bekao, Mpeti Philémon, Nsundi alias Kopa, Mvuemba Anoul, Nkodia Dactylo, Nkoko Biscouri, Luyeye Commando, Mayama Braine, Luc Mawa, Nlandu Katap’s, Kibonge Mafu, Mossimi, Jean Kembo, Musungu, Mange, Muniangu Petit Vincent, Devis, Lobilo Boba, Lufutuka Mobylette, Limbati « Haut commandement », Bakekole Lumumba, Yvon Kalambay, Kalambay Sukisa, Makunza Pélé, Ezando, Mavuba Ricky alias Ndoki a Ndombe, Kadima, Adelard Mayanga Maku, Baku de Miguel, Tubi Landu, Pombi, Mambuene Maufranc, Kisweswe, Ndaye Mulamba, Ntumba Pouce, Lunguila Wayne, Matondo, Billy Poatani, Lobilo Boba, Kalambay, Didi Bakoyene, Tshamala, Mambuene Maufranc, Kondi, Eloni, Tondo, Mbungu, Jacques Bokoko, Raph Mayiwanga, Lembi Lemons, Katshimuka, Mamvukila, Mbala Covo, Tamundele Liseke, Mpeti, Mungamuni, Ngoyi Bavon Essence, Nsangu Magie, Nkama Baka Cent, Bobutaka Bobo, Mutufuila, Lofombo, Ofualuka Sekele, Mamvukila, Diasonama Moreau, Mafufu, Lupeta, Kambala Petit Gento, Kipulu, Lutonadio Morceau, Makukula Jeanot, Nkanu, Ntemo, Seko,
Daring :Kibiasi Vignal, Paul Bonga Bonga, Julien Kialunda, Elifa, Léopold Kisuaka, Likimba, Muwawa Pélé, Gaby Nsay, Nganga Dafirma, Kalambay, Damena Damar, Mondonga Mombito, Kiala Petit Puscas alias Decoulo, Essamba, Makiadi Castello, Dondo, Raph Montonga, Djuma, Makelele Soucous, Domingos, Bosete Vicky, Miolo Rigoudi, Kidumu Raoul, Muana Kassongo, Kabamba Serpent de Rail, Freddy Mulongo, Itele, Babayila Sofia, Kalonji Amalphi , Makindu Anita, Bessy Hebreux, Makombo, Mampuya Lepère, Mayenda Mayens, Kilasu, Ebengo Souplesse, Pélé Lembe, Manu Kakoko, Akuda, Mukalayi, Katanga Mullër, Lessedjina, Bokomo Jungle, Domingos, Mandiki, Fifi Nzuzi, Bukaka Paul, Sambi, Mbungu Tex, Pembele Ngunza, Misato, Bokote Gabon, Kapessa, Mudindu Océan, Moke (gardien), Ngandu Eddy Morgan, Kongi I et Kongi II, Kiyika, Fila, Longange, Kilasu, Kabasu, Matuka, Mobezo, Minzele, Mateta, Ilonga, Banana, Bwana Ngalula, Makiadi, Basawula Payne, Mahungu Lutovoka, Mapuata Richard, Kuba, Pupa, Kinuani, Masombo, Kalonda (Turbo), Kakoma, Mboyo, Lokondo(serpent), Makombo Alidor, Mukendi Kamikaze, Pala, Makengo, Bunene, Mwanza Mirage, Bobutaka, Moke Adede, Nsuka Mero, Mbinga, Diavovoka, Mpoy, Mamale, Masudi, Ndinga Mbote, Kavuanda, Ngambio, Nginamau Le Fou, Mpasi Silawuka, Abiti, NKongolo (gardien), Alima Monga, Bulayima, Muanimi Mbembe, Ngunza Kazanga,Kirongozi,
Dragons :Fanfan, Mbambe, Baromètre, Bembo Didi, Lessa, Muila Misisa, Valutunu, Kalombo Appolon, Mayombo alias Bakuanga, Makengo Eusebio, Mokili Saïo, Mvukani Prince, Mutshimuana, Mamengi, Bwanga Tison, Kabeya, Bamoleke, Siampasi, Yamba Durango, Mbabu Zumbel, Mamvukila, Kiyika, Mafuala, Dianingana Edo, Donat Mossambo, Atunga, Kabasu, Ndongala, Pembele Ngunza, Bamoleke, Mutubile Santos, Mafwala, Mandiangu, Beya, Epoma, Mobati, Mbuku Licencié, Mangala Garoua, Botende, Alidor Makombo, Mukandila, Tshibambe,Mayele Caïman, le gardien Ntangu Carol, Malgbanga, Mandiangu, Empole Nyo, Beya, Ilunga Vintchoum, Mafuta Rico, Mukasi,Binda Nkolo Mboka, Tabou, Elengessa, Bolaluete Muller, Bolanseke, Mputu, Monsi, Ungenda Felly, Kiyika, Pala, Mateleka, Kambu Petit dieu, Nkongolo, Basele, Kanyeba, Kambala Gento, Assombalenga,Mbunga,Ngalasi, Diasonoma,Bolambwa, Biedi, Tshisuaka,
Union-Infanterie : Ernest Mbaki Tanzi, Mina, Mbuya, Morgado, Mampuya Lepère, Sekele, Lukumina, Ndjo Léa, Makanda Trois Hommes, Mampio Buniamère, Ekaba Technicien, Lessa Didi, Vimpi Matelot, Ngoy Bavon Essence, Capitaine Bamango, Kabasu Babo, Lukumina, Mbuyu Pierre, Nganga Santos, Tandu, Jean Bisi, Moreau Diasonama, Mbungu Taty, Mbunga Jésus, Jacques Bokoko, Raph Mayiwanga, Black Thagar, Donat Mossambo, Pala, Domingo, Molila, Bokenge,Lowa,Kufwa,Moke,Kadu, Nsilulu, Liawa, Mgalu
Himalaya : Matumona Maître Né, Mbuli, Kinsata, Kisweswe, Vicky Bosete, Pélé Lembe, Nkosi Magie, Adrien Bobutaka, Tony Mapuata, Mizele, Mafina, Garry Ngasebe, Nzungu Amigo, Fifi Nzuzi,Lupeta,
Vaticano : Paulin Tandu, Kimbandu, Diantela, Monteiro, Mavuluka Valentin Jogo, Kinzunga Ricky, Mipro, Décante, Kintaudi Trois Hommes, Kintaudi Léon, Mbumba De Masquin,
Mikado : Makiadi Castello, Ezando Télévision, Dienda alias Sara, Carré, Nsimba Nzube, Donga Donglish, Kalondji Amalphi, Lembi Lemons, Mvuama alias Milinga,
Liège : Balonga Souplesse, Sadi Sadco, Bessy Hebreu, Gonano, Nzube, Domingos,
Nomades : Landu (grand frère de Tubilandu), Léon Mungamuni l’Homme d’Asmara, Ngandu, Eddy Morgan, Tebakula Tebbens, Buana Glov, Bumba Bucharros, Mubiayi Mubidick et son frère Mubiayi Juif, Marcello Kalonda, Pélé Delondi, Gaby Bowole (Belgicain), Mizele,
Léo Sports :Mayuma Baromètre, Mabela Routier, Nsimba Machine, Fanfan,
Espoir de Léo : Delo alias Masta Dula, Mana Mambueni, Mbungu Tex,
Olympic : Cavalhiero alias Cava, Pembele Ngunza, Mundiangu (goal keeper), Baku,
Foudre : Ebengo Souplesse, Tshamala, Didi Bakoyene, Mambuene Maufranc, Massaka, Mankindu Anita,
Kalamu : Kabongo Ngoy,
Mambenga: Yambi, Kalanzadi, Mampuya, Mangindula, Mbala, Ipazani, Kabuiku, Kimfumu, Tika, Lunangu Pélé, Magema, Kiyika, Kongi I, Kongi II,
Etoile: Kumayingi, Zomi, Mbala, Luvanga, Makengo, Sakaneno,
Kabuiku (Pinto), Mavuela, Makiadi, Ungenda, Mwanimi, Malulu, Lofondo, Banzenza, Nzuzi,
FULL STOP
Jean Koke Miezi