Le "Baobab de Stanley" à Boma ne serait-t-il qu'une légende.
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LE « BAOBAB DE STANLEY » A BOMA NE SERAIT-T-IL QU’UNE LÉGENDE.
Nulle part dans les ouvrages d’histoire, ni dans le livre de Stanley « Through the dark continent », il est fait mention d’un quelconque grand arbre, un baobab, dans le creux duquel Stanley
aurait passé des nuits à son arrivée à Boma venant de la côte orientale de l’Afrique, de l’Océan Indien. Le fameux Baobab de Stanley a Boma ne serait-il pas une légende qui s’est imposée en
vérité historique ?
J’en parle dans mon livre « CONGO-ZAIRE, LE DESTIN TRAGIQUE D’UNE NATION », publié en juillet dernier aux éditions de l’Harmattan, à Paris. Voici l’extrait en pages-44-45 :
« Parti de Bagamoyo sur la côte de l’Océan Indien en 1874 à la tête d’une expédition de 356 personnes, en une longue caravane s’étirant sur près d’un kilomètre, Stanley atteignit le lac Victoria
après 103 jours de marche. De là il prit la direction du sud pour atteindre Ujiji où il avait rencontré Livingstone trois années auparavant. C’est dans cette région qu’il rencontra Tippo Tippo
qui lui fournit des pirogues, des porteurs ainsi qu’une escorte armée, et l’accompagna même sur une partie du chemin vers les StanleyFalls (Kisangani) qu’il atteignit le 4 janvier 1877. À son
grand étonnement, le Congo se met à couler vers l’Ouest. Il se dit que cela ne pouvait être qu’un autre fleuve que le Nil, un grand fleuve devant terminer sa course dans l’Océan Atlantique.
Sur une distance d’environ 1.670 kilomètres, le fleuve devient navigable jusqu’à Stanley Pool, l’actuel Kinshasa, à 650 kilomètres de la côte Atlantique. Stanley n’était pas encore au bout de ses
peines ; il fallait contourner les nombreuses cataractes sur le fleuve, en démontant et remontant chaque fois le Lady Alice qu’il fallait porter, de même que les pirogues.
La tâche fut particulièrement éprouvante pour l’expédition qui perdit plusieurs de ses membres suite à des accidents de noyade. Exténués, épuisés par la famine et découragés, Stanley et ses
compagnons ne purent aller au-delà des chutes de Yalala, là où s’arrêta en 1816 l’expédition de Tuckey. Ils étaient à trois jours de marche de Boma, où vivait une colonie d’une dizaine
d’Européens, qui vinrent à son secours, après avoir reçu un message de détresse.
Exactement 999 jours après son départ de Zanzibar, Stanley arriva à Boma, où la petite colonie européenne organisa une fastueuse réception en son honneur. Peut-t-on imaginer que dans ces
conditions Stanley eut pour abri à Boma le creux d’un grand baobab comme le veut une croyance fortement ancrée dans les esprits au Congo?
J’en avais personnellement fait les frais en 1988 pour avoir inauguré en ma qualité de Directeur de la Planification à l’Office National du Tourisme, le site réaménagé du « Baobab de Stanley »,
toujours considéré comme la principale attraction touristique de la Ville de Boma ? Comme quoi, les légendes ont la vie dure".
NGIMBI KALUMVUEZIKO