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Publié par Messager



 
     

 
LA RUMBA CONGOLAISE AU FIL DU TEMPS
Hier encore au clair de la lune, les danses Kebo et Nzango rythmaient les nuits congolaises.  De ces deux rythmes ou danses naquirent plusieurs chansons traditionnelles tout à fait éducatives.A la fin des années 40 arrivent par le truchement des" évolués"les danses occidentales comme la Rumba, le Tango, le Chachacha,le Pachanga ou le polka piqué.
Après un tri qui durera près d'une décennie, les congolais opteront pour la RUMBA et lui donnera une couleur locale car semble-t-il c'est un rythme qui proviendrait de chez nous et qui n'a fait que son retour aux sources. Aujourd'hui la  Rumba est bel et bien estampillée  marque déposée Congolaise et reconnue de par le monde.
Les nuits kinoises qui jadis étaient rythmées par les guitares accoustiques assaisonnées des sons de "Patenge"; un rythme venu du Lac Mayi Ndombe et conduit de main de maître par Me Taureau(Vastoria) et Wendo(Victoria) va céder sa place à un nouveau rythme"JAZZ" mené par les guitares électriques des quelques occidentaux et domestiquées déjà par un certain Jimmy Elenga qui en fera des émules. Le "TANGO YA BA WENDO" est donc révolu.
 En ce début des années cinquante naissent à Kinshasa comme à Brazzaville des orchestres dont les noms se terminaient souvent  par Jazz. Au milieu de cette même décennie se distinguent déjà 2 styles distincts de cette nouvelle Rumba congolaise.
Il y a d'un côté le Odemba, une amélioration du rythme de Lac Mayi Ndombe boosté par la guitare basse de LUBELO"De la lune" et saupoudré des accents "Yankees" et Kongo .  Ce rythme a comme principales vedettes les congolais de Brazzaville,Franco et Dewayon. 
 Et de l'autre,le Rumba Rock,une transposition de la musique occidentale au parfum Kasaîen Cette musique est menée tambour battant par Grand KALLE,Tino Baroza,Déchaud et Nico. 
Pendant dix ans les deux Rumba se dansent cependant de la même façon sur les pistes de danse c'est à dire un homme et une femme enlacés du début à la fin d'une chanson somme toute langoureuse.
En 1965,les danseurs affichent leur envie de séparer pendant un moment au cours de la danse pour prouver à son cavalier ou à sa cavalière de quel bois on s'échauffe. Des deux côtés, et de commun accord, au moment du changement métronimique appelé communémént "SEBENE" les danseurs se déhanchent librement sur la piste. Ces danseurs libres inspirent les solistes et influencent les rythmes des orchestres les plus en vue que sont l'OK JAZZ et l'African Fiesta.
C'est FRANCO qui dégaine le premier en lançant la danse "BOUCHEZ";une déformation du mot bouger. Tous les orchestres de l'école OK font pareil: Cobantou, Conga Succès, Negro Succès et autres Bantous de la capitale injectent le "bouchez" dans leurs chansons.
De l'autre côté,ROCHEREAU et NICO s'étant séparés, on repondra par le" KIRI KIRI" et le "SOUKOUS". Cette dernière va d'ailleurs acquérir  une dimension internationale lors du passage du Seigneur TABU LEY à l'Olympia de Paris en décembre 1970. Cette manière de jouer est copiée par Les Maquisards, Bella bella et Continental...
En cette même période, les orchestres jeunes connaissent l'effet "YEYE" et "POP" parce que Johnny Halliday et James Brown étaient passés par Kinshasa. Même dans les orchestres classiques que sont VEVE, NEGRO ou MAQUISARDS on retrouve le parfum de nos illustres popmen.Il vous suffit de voir Mario dans Vévé ou Sosoliso, d'écouter la fin de Libanga na libumu de Bavon,Martin L.KING de Ley ou encore Ida de Dalienst pour vous en convaincre.
En lever de rideau de tous les orchestres jeunes de l'époque; de Thu Zaina à Minzoto en passant par le Zaîko ou le Bella Bella, on assiste à l'irruption des chanteurs pop et exit donc  le chanteur de l'afro cubain qui était en prélude de nos concerts.BOVIC, JAMES MOTO, MBUTA BROWN, OTIS MBUTA, JOHNNY MASSACRE, BILLY BARRELL tels sont les noms de cette nouvelle espèce des chanteurs pop rock à la congolaise.   
  De tous les orchestre jeunes,hormis le Bella Bella un seul attire une attention particulière et bénéficie d'un capital sympathie incroyable, cet orchestre c'est ZAIKO LANGA LANGA qui à défaut d'apporter un style nouveau va se focaliser sur la partie dansante de la rumba pour exister en faisant la symbiose de deux variantes dans un milieu où seul le talent faisait la différence. MANUAKU, qui à ses débuts singeait le Los Nickelos (Ngouabin), navigue désormais du style de Bavon à celui d' Attel avec une rapidité inouie qu'on se perd la tête.  c'est la naissance du CAVACHA et de toutes ses variantes ou dérivées. .  
A cet exercice de création des danses, ZAIKO rivalisera d'ardeur et d'imagination avec le STUKAS de Lita Bembo.Il bénificiera de l'avantage et surtout l'estime du public et va acquérir ipso facto ses lettres de noblesse. ZAIKO va donc inspirer pour ne pas dire créer la 3è école de la musique congolaise. Tous les orchestres qui sont nés depuis 1975 jusqu'a ce jour font du copier coller de Zaîko avec quelques  retouches dérivées des styles  Viva et Wenge.
Jadis chaque orchestre possedait sa propre danse mais depuis l'arrivée de la danse Kuassa Kuassa, une danse que personne ne pouvait revendiquer,tous les orchestres ont commencé à manger à la même sauce. On pouvait désormais danser le Mayeno, le Sundama ou le Ndombolo aussi bien chez l'OK Jazz, l'Afrisa, le Zaiko que chez Viva, Quartier Latin ou Wenge Musica. Puisque les orchestres n'inventent plus des danses;elles sortent maintenant de la rue et deviennent de plus en plus impudiques pour ne pas dire immorales. Avec ces danses, la Rumba a perdu de sa saveur d'antan.Les chansons ne sont plus que "dédicaces"aux gens en mal de reconnaisssance  et non une poésie apaisante et réfléchie.
La dépravation a atteint un niveau tel que les chansons s'appellent Kamasutra, Orgasy ou Kataguruma et les danses ont pour noms "Sima ekoli" ou "Mpunda". Le succès s'acquiert donc à coup de sexe et il est loin ce temps où on interdisait une chanson pour le simple mot "baiser". ( Zibebeke et Amour fou pour Rochereau ou Baiser ya Litama pour Emile Soki.)
Triste fin pour la Rumba congolaise qui se termine en LELELELE-LELE 
ADEI TOKO YAHDEDE 
   *( Reconvertis dans la Rumba classique Johnny Massacre deviendra Takinga tandis que Mbuta Brown s'appelera Mbuta Mashakado.)
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N
<br /> <br /> Il existe dans la vie des héros cachés ou méconnus. Tel cet artiste-né du nom de Ya Honda. Boucher professionnel au marché Total de Bakongo à Mfoa la capitale du Kongo. C'est  lui le<br /> créateur véritable de la danse "Boucher". La danse "Boucher" tire son nom de la profession qu'exerçait Ya Honda. Durant ses virées du week-end à Kinshasa il éxécutait son<br /> jeu de jambes si singulier avec une gestuelle des mains expressive qu'aux bals dansants du Tp Ok Jazz il fût remarqué par Luambo Makiadi & ses musiciens. Ainsi donc commence l'épopée du<br /> "Boucher" qui n'a rien à voir avec le verbe bouger. M'foa la capitale du Kongo rive droite a souvent pourvu en danse les groupes musicaux de Kinshasa. Je cite entre autres les danses<br /> Nsisilâbo muté en "Choquer" par Zaïko en 1975 ou Kimbongéla/Yéza clôné en Dindon griffé par Viva la musika. Aussi les très célèbres termes Ngaya<br /> Kindongo/taureau etc...& j'en passe sont issus du vocabulaire des jeunes de M'foa.<br /> <br /> <br /> NKUMBINJILA <br /> <br /> <br /> <br />
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W
<br /> <br /> Une nouvelle précision qui, hélas cher Adei !, vient encore rectifier votre contribution sur la rumba congolaise. Après mes précisions sur l'origine brazzavilloise de la danse "boucher", il<br /> faut savoir qu'il en est de même pour le "soucouss". En effet, à la même époque de mon court séjour de jeunesse à brazza, quelques mois après le "boucher", il y eut aussi une autre danse. Au<br /> départ on disait "secousse", car elle se dansait en "secouant" le corps de gauche à droite et en avant, comme pour faire semblant d'attaquer quelqu'un ou lui faire peur.<br /> <br /> <br /> Puis, de "secousse", elle est devenue "soucouss", transformation souvent connue par les mots français (et d'autres langues européennes) dans nos langues africaines.<br /> <br /> <br /> Il faut savoir qu'à l'époque des années 60, beaucoup de danses des 2 Congo venaient de Brazza. Par contre, Kin a pris l'avantage dans la création des danses de "sebene" avec l'explosion des<br /> orchestres dits "des jeunes", tels Thu Zaïna, et surtout Zaïko, au début des années 70. Cette certitude me vient, je le précise encore, de ma jeunesse passée<br /> régulièrement dans ma famille répartie entre les deux rives du congo et de mon adolescence bercée par la musique de ces jeunes orchestres. Cela avant de partir en<br /> France.<br /> <br /> <br /> Mon propos n'est pas d'établir une quelconque rivalité entre les 2 pays, mais de rétablir certaines vérités. Ainsi, cher Adei, ce n'est pas non plus Tabu Ley qui a lancé le "soucous", danse venue<br /> de brazza en 64/65 (comme le boucher), alors que ce grand artiste n'était encore qu'à la rumba monotone et mélodieuse de l'Africa Fiesta avec Nico, Déchaud, etc..., après avoir quitté le grand<br /> African Jazz, en 1963.<br /> <br /> <br /> Dans ce genre de sujet, il est préférable de se référer à son vécu, à moins de mener des recherches un peu plus poussées. Il s'agit d'une oeuvre importante de vulgarisation populaire<br /> destinée au monde (internet oblige!).<br /> <br /> <br /> Salutations patriotiques, cher Adei<br /> <br /> <br /> Salut à toi aussi Teddy ! Merci d'avoir confirmé ma mise au point sur le "boucher". C'est le fruit d'une adolescence commune passée dans cette chère commune de Bandal !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> Dans son adolescence Père Boucher N´suele, propriétaire du magasin Marketing International immortalisé dans une chanson du même nom par Mpongo Love, il se raconte que le vieux avait pratiqué<br /> ce métier de "trafiquant" comme tout enfant des communes de Saint-Jean, Kinshasa et Barumbu, c´est l´ une de ses copines d´enfance à Lingwala (Saint-Jean) qui m´avait soufflé cette<br /> histoire, ce qui expliquerait peut-être son surnom de Père BOUCHER.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> André Ntoko<br /> <br /> <br /> <br />
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H
<br /> <br /> C´était la belle époque des "trafiquants", beaucoup y laissèrent la peau au fond du fleuve Nzadi Kongo, et le célèbre pantallon "Massamba-Débat", sans crainte d´être contredit, je le dis haut et<br /> fort la danse "BOUCHER" est venue de Brazzaville ou Béa  ou Cefa comme on l´appelait.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Histoire en Or.<br /> <br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> J'ai vraiment apprécié cette intervention de mon frère WANIONGA sur les origines du "Boucher"; cela prouve à juste titre combien les Mbokatiers sont complémentaires. D'ailleurs ne dit on pas que<br /> "Vérité en deçà des Pyrénées est erreur au delà" je n'avais jamais été à Brazza avant 1971 à la faveur du match DARING- ETOILE.     Une fois de plus je vous remercie<br /> pour cette excellente contribution.<br /> <br /> <br /> <br />
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W
<br /> <br /> Une petite mise au point pour notre compatriote ADEI, dont la contribution sur la rumba congolaise est excellente, quoique sommaire : la danse "Boucher" (non pas "Bouchez", terme qui viendrait de<br /> "bouger", selon vous, cher ADEI) a été créée à Brazzaville, en 1965.<br /> <br /> <br />  je ne peux que m'en souvenir, car j'y étais à Brazza, parmi les réfugiés congolais chassés de Kin par Tshombé, en 1964 (les natifs d'avant 1960 se rappeleront bien cette époque). Cette<br /> danse a été popularisée par les Bantous de la Capitale, après avoir été créée par un boucher du maché Total, le plus grand de Brazza, situé dans la commmune de Bacongo. En dansant, notamment dans<br /> concerts des Bantous, il simulait avec ses mains les gestes du boucher découpant de la viande osseuse avec sa hachette.<br /> <br /> <br /> D'où le nom de la "danse du boucher", devenu "boucher" tout court. Popularisée, dans tout brazza, ceete danse va traverser le fleuve, comme il est de coutume entre les deux Congo en matière<br /> culturelle.<br /> <br /> <br /> La preuve, c'est que peu de temps après cette popularité, notre famille revint à Kin (Léo),vers le mois d'avril 1965. C'est là que je me suis rendu compte que sa popularité avait atteint Kin<br /> (Léo). En effet, les membres de ma famille restés à Kin et les copains du quartier (Bandal) voulaient qu'on leur montre, moi et mon frère les "vrais pas de la danse boucher". j'avais 10 ans à<br /> l'époque et je n'étais pas très danseur encore, contrairement à la génération des enfants actuels qui sont plus évolués en matière de dance !<br /> <br /> <br /> Voilà la petite histoire du "boucher", créée à brazzaet non par l'ok jazz et Franco. Même si celui-ci a créé des chansons pour le mettre en valeur (Ex ; "Catherine ndoki"...).<br /> <br /> <br /> Il faudrait écouter les chansons des Bantous de l'époque, telles  "Ba ngembo ba juger", "Manolita", etc... pour s'en convaincre. Dans la 1ère chanson citée, une phrase dans le refrain dit<br /> "nabina danse ya ba bouchers...".<br /> <br /> <br /> Je pense que notre puits de science en musique congolaise, Clément Ossinonde, pourrait confirmer mes dires, et peut-être apporter quelques éléments nouveaux.<br /> <br /> <br /> Amicales salutations, cher ADEI<br /> <br /> <br /> JO MALY<br /> <br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> La danse Kuassa Kuassa, comme le disait Monsieur Jeannorat, son créateur, est une ancienne danse KIMBOKILA, une danse traditionnelle d´un village de la province du Bas-congo.<br /> <br /> <br /> Le regretté Pépé Kallé et le showman Kanda Bongo Obama ont exporté le Kuassa Kuassa à travers toute l´Afrique, nos frères de la Gambie et du Kenya peuvent en témoigner.<br /> <br /> <br /> Mr Jeannorat n´a jamais voyagé avec les orchestres pour exhiber lui-même sa danse, dommage.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Silikani<br /> <br /> <br /> <br />
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