L'HOLOCAUSTE OUBLIE
L’holocauste oublié
Que s’est-il réellement passé au Congo de Léopold II entre 1885 et 1908? Ce roi philanthrope peint comme un génie par son arrière-neveu Baudouin Ier le 30 juin 1960, était-il un bâtisseur ou au contraire un exploiteur sanguinaire mieux un criminel assoiffé d’argent et de profit de la rente du produit de l’hévéa et l’ivoire? De la création abracadabrante de l’Etat Indépendant du Congo à la rétrocession à la Belgique de cette propriété royale, plusieurs Congolais ont été assassinés en silence pour satisfaire la cupidité et les appétits gourmands d’un souverain qui télécommandait la terreur et la mort à plusieurs milliers de kilomètres de sa propriété privée. Un homme, une tête couronnée, bien avant Adolf Hitler, avait décimé des populations sans défense. Bien avant les Khmers rouges, un monarque européen avait fait détruire des villages à cause de ce qui convient d’appeler « l’or blanc » de l’époque : le caoutchouc. En véritable tyran, et alors qu’il n’a jamais mis les pieds dans sa propriété congolaise, il instaura le travail
forcé, les séances de chicotte et les mutilations. Dans cette quête royale effrénée au gain, personne n’était épargnée. Les enfants et les femmes devaient aussi travailler dans les plantations d’hévéa pour récolter le précieux liquide blanc donc le roi avait tant besoin pour se remplir les poches et pour assouvir son appât aigu au profit. Le Congo comptait à l’époque des faits quelque 20 millions d’âmes. Cette population sera exterminée de moitié en une vingtaine d’année seulement par le macabre et cruel système léopoldien. Cette main d’œuvre gratuite taillable et corvéable à merci était réduite à l’esclavage car elle eut la malchance d’habiter un pays qui abritait une grande réserve de caoutchouc au moment où le pneu venait d’être inventé. Le Congo fera de Léopold II une des plus grandes fortunes du monde. Les villages avaient l’obligation d’atteindre leur quota de production. Dans le cas contraire, les habitations étaient brûlées et la population massacrée. les soldats coupaient une main de chaque cadavre et en rapportaient des paniers pleins pour justifier l'utilisation des balles de leurs fusils. Si dans son livre « Au cœur des ténèbres », Joseph Conrad se fit l'écho de cette barbarie organisée en système d’exploitation de l’homme par l’homme, c'est plutôt le journaliste britannique Edmond Dean Morel qui fit éclater le scandale. Ayant découvert cette sorte de " société secrète d'assassins", il démonta cette mécanique du profit ourdi par un roi mercantile et publia les photos d'enfants amputés. Son action pour la défense des populations congolaises et son courage mobilisèrent l'opinion internationale après deux décennies de crimes organisés à ciel ouvert.
Un film a aussi été réalisé avec la participation des érudits congolais comme le professeur Elikia Mbokolo. Il a pour titre « Le roi blanc, le caoutchouc rouge, la mort noire ». A l’aide des documents d’archives et des témoignages, le documentaire de Peter Bate instruit le procès fictif de Léopold II pour génocide et crimes contre l’humanité. Lors de ce jugement imaginaire, le roi sanguinaire est confronté à ses victimes. Cliquez sur les liens suivants pour visionner ce film dont la sortie a fait sursauter le palais de Laeken. Ames sensibles s’abstenir. http://losako.afrikblog.com/archives/2006/11/12/3145615.html , http://video.google.fr/videoplay?docid=-7653198088790358593&q=la+mort+noire#.
Ce documentaire a levé un coin de voile sur ce tyran qui régnait en souverain absolu sur sa possession personnelle, alors qu'en Belgique il avait des pouvoirs restreints par la constitution. Cet épisode peu glorieux et sombre sur le caoutchouc et l’ivoire de l’immonde, autrefois occulté, a terni l’image de Léopold II. Un journaliste belge n’a pas hésité de le qualifier d’Hitler belge. Ce qui a provoqué l’ire du palais royal. Mais cela n’a pas empêché un peintre de peindre en rouge la statue du roi-tyran qui a terrorisé les populations congolaises il y a à peine un siècle. http://www.indymedia.be/index.html%3Fq=node%252F29328.html. Beaucoup de livres ont paru http://www.pressafrique.com/m396.html. Même si on peut parfois douter du nombre réel ou supposé des morts, on ne peut cependant nier qu´un génocide a été perpétré dans notre pays. Et pour cause. Léopold II servait deux maîtres à la fois: Dieu et Mammon.
Samuel Malonga