INDEPENDANCE CHA-CHA, QUI EN EST LE COMPOSITEUR?
INDÉPENDANCE CHA-CHA, QUI EN EST LE COMPOSITEUR?
La chanson INDÉPENDANCE CHA CHA est déjà passée dans notre histoire comme l’hymne de l’Indépendance. Elle avait fait danser tout le pays à l’annonce de la date du 30 juin 1960, pou r la
proclamation de l’Indépendance. C’était lors de la réunion dite de Table-Ronde tenue à Bruxelles en janvier 1960.
Dans la mémoire des Congolais, la paternité de cette chanssonion est attribuée au grand et légendaire chanteur Joseph Kabasele, Grand Kallé. Il se dit aussi que l’orchestre African Jazz qu’il
dirigeait avait été invité à Bruxelles pour agrémenter le séjour des délégués Congolais à la Table-Ronde.
Les faits et les témoignages des personnes ayant directement participé à cet événement historique méritent d’être exposés pour rétablir certaines vérités.
S’agissant de la présence de l’African Jazz à Bruxelles, cet orchestre avait été invité par les frères Kanza, connus pour leur grande passion pour la culture. Ils étaient trois, dont Thomas
Kanza, qui s’attachera à Lumumba, Philippe qui deviendra Directeur Général du Conservatoire National de Musique dans les années 1970.
Les Kanza étudiaient en Belgique et avaient organisé pour les musiciens Congolais (dont Franco Luambo et ses musiciens de l’OK Jazza) une tournée en Europe. Les musiciens devaient être conduits par Joseph Kabasele et se produire sous le nom de l’African Jazz. Refusant d’être dirigé par un concurrent, Franco Luambo refusa de joindre l’African Jazz, mais deux de ses musiciens (le chanteur Vicky Longomba qui marqua son passage par des chansons comme NAWELI BOBOTO, et le guitariste Antoine Moango dit Brazzos), s’embarquèrent dans l’aventure. Vicky Longomba en particulier marqua son passage par des chansons comme NAWELI BOBOTO. Au total, ils étaient sept à Bruxelles pendant que se tenaient les travaux de la Table-Ronde ; Joseph Kabasele (chanteur), Vicky Longomba (chanteur), Nico Kassanda (guitariste), son frère ainé Déchaud Mwamba (guitariste), Antoine Moango Brazzos (guitariste), Roger Izeidi (maracassite), et un jeune musicien appelé Petit Pierre (âgé de moins de 20 ans). De ces sept musiciens composant l’African Jazz, seul Brazzos survit encore. Il vit dans la commune de Kasa-Vubu à Kinshasa. Les traces de Petit Pierre sont perdues.
D’après Antoine Moango Brazzos qui s’exprimait au cours d’une interview dans l’émission MINDULE YA BAKULUTU de la radio Top Congo, INDEPENDANCE CHA CHA serait une œuvre collective des musiciens
qui composaient l’African Jazz. L’orchestre animait parfois des soirées à l’hôtel où étaient logés les délégués Congolais. Le jour de l’annonce de la date du 30 juin, tous étaient emportés
par la joie. Dans la grande effervescence qui régnait à l’hôtel, les musiciens s’exprimaient chacun par un court couplet, avant de donner corps à une seule chanson, INDÉPENDANCE CHA
CHA.
Voila les éléments que j’ai voulu apporter pour contribuer à la connaissance de cette chanson d’anthologie. Il serait intéressant que ceux qui peuvent facilement entrer en contact avec les
acteurs survivants de cette importante parti de notre histoire, comme Antoine Moango Brazzos ou encore Paul Kabaidi wa Kabaidi, aident à obtenir d’autres détails.
NGIMBI KALUMVUEZIKO
(Auteur de l’ouvrage «CONGO-ZAIRE, LE DESTIN TRAGIQUE D’UNE NATION », Éditions de l’Harmattan, Paris 2009).