BIBAWU , BIBINDI,MIKIYA CHEZ LES LUBA
A Mr KANGUDIE CLAUDE
Comme promis je vous donne les définitions de BIBAWU, de BIBINDI proposées par MABIKA KALANDA dans son livre la révélation du TIAKANI
1BIBAWU
Les BIBAWU( TSHIBAWU au singulier) sont à la fois, des transgressions aux règles majeures de la morale sociale appelées BIJILA,et des sanctions auxquelles elles donnent lieu.
Chacun est tenu au respect des BIJILA.Ne pas le faire, c’ est déclarer la guerre à la pénalité( ku bunda TSHIBAWU).Les BIJILA ou renonciations majeures, sont les suivants :
-les dots et prémices des enfants ( milanmbu)
-la vie d’ autrui
-la femme d’ autrui
-le bien d’ autrui( individu ou collectif)
-l’ intégrité physique et morale d’ aurui( liberté de mouvement et droit à l’ honneur)
Généralement, toute transgression majeure entraine une sanction majeure.La plus grave des sanctions est la mort.
2BIBINDI
Les BIBINDI sont des transgressions mineures relatives aux relations interdites entre certaines catégories des personnes, membres de la même famille ou de la famille alliée.Entre parents et enfants, entre enfants, entre chacun et les parents de son conjoint… les relations sont celles de respect mutuel et de « bonne distance ».Entre enfants et parents ou beaux-prents, cette distance est à la fois spatiale et psychologique.Tout contact physique est TSHIBINDI.Il mérite réparation.Toute injure est TSHIBINDI.Elle mérite réparation.
Certains clans sont tatillons à propos des BIBINDI.D’autres sont plus souples et tolèrent une certaine familiarité au sein des groupes concernés par les relations BIBINDII(troubles)
3 MIKIYA
Les MIKIYA sont des rites faits des gestes, des paroles et actes ponctuant certains moments de la vie pour créer des droits et des devoirs individuels ainsi que des relations sociales.Il y a ainsi les rites du mariage, de la naissance, de la mort, de l’ amitié, de l’ alliance politique, de la reconciliation à la suite de conflits interpersonnele et de guerre entre groupes
Dans un tel milieu social, tout celui qui adhère à ces trois codes est assuré d’ être heureux : ku somba ku matshi talala.Cemui qui n’ y adhère pas est un ennemi public, un excentrique (mwuya paandi).On crie toujours après lui :
Kayi kayi eee
Ooo
Ka twu bengela ?
Kaa fwa
Twetwu peni eee
Muulu !!!( Que celui qui ne veut pas de nous meure.Quant à nous, que nous soyons élevés au ciel)
EXTRAIT du livre de MABIKA KALANDA ,la révélation du Tiakani E, LASK-Kinshasa 1992 pp42-45
Jean-Pierre Kanku
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