A Crispin Régis Lukoki
Cher Messager,n´oublions pas qu´il a toujours existé Musiciens et Musiciens.A l´époque dont nous parlons,les musiciens comme Kallé,Roger,Vieux Kibonge et autres qui avaient un niveau d´études acceptable,étaient respectés et même admirés par l´autorité.Mais parfois,le fait de ne pas être très connu dans le milieu relationnels avec la Police,pouvait conduire à ce genre de situation.Je me souviens encore d´un Commissaire de police qu´on appelait CHA-CHA-CHA,ce monsieur était un vrai ambianceur.Il ne manquait pas au concert chez Vis à Vis ou ZEKA Bar.Les musiciens étaient considérés selon leur niveau d´études ou alors selon l´ampleur de leur succès,et parfois,selon leur niveau de vie,ou simplement le genre de vie qu´ils menaient.Il y avait des bons musiciens semi- professionnels qui continuaient leurs études et jouaient le soir dans les boîtes fréquentées par les Expatriés.Savez-vous que Mr UMBA DI LUTETE était un bon SAXOPHONISTE,comme l´ancien Ministre Matingu du Congo Brazza.La liste est longue.Les Musiciens qui ne se font pas respecter,sont mal considérés en Afrique comme en Europe,sauf s´ils ont une fortune,car avec l´argent tout se peut payer exception faite à LA MORT,qui n´est pas négociable.
Crispin-Régis Lukoki.
Mon cher Régis,
Depuis le lancement de ce blog en 2007, nous avons fait de notre mieux pour publier des articles de fond sur notre société. Mais rares sont ceux qui prennent la peine de les lire. La musique est un art. Dans beaucoup de pays africains, les musiciens vivent de leur métier et sont respectés. A travers ce blog, ja'vais déjà souligné que Nguz Karl i Bond avait évolué dans l'Afro-Negro en Belgique. Hugues Masekela ,l'ex-époux de Myriam Makeba loge dans des mêmes hôtels que Mandela et Bill Clinton en Afrique du Sud.
Pour revenir à notre sujet, je vous invite à lire un article que j'avais publié le 29 octobre 2007 et de me donner voter avis.
Le rêve de tout congolais, immigré ou naturalisé à l'étranger, est de pouvoir un jour sinon
retourner, du moins entreprendre une activité dans son pays. Par ailleurs, le séjour prolongé à l'extérieur nous a tous ouvert les yeux sur les écueils,qui empêchent notre pays de décoller.
A notre humble avis,le plus néfaste de ces écueils, à l'origine de l'établissement de l'échelle des valeurs en vigueur dans notre pays,date depuis la colonisation.Il s'agit de
l'importance excessive accordée à la fonction de "clerc" ou "kalaka", au détriment de l'apprentissage du métier et du paysannat.
Le dicton selon lequel "il n'y a pas de sauts métiers..."s'est avéré longtemps un simple slogan chez-nous.
En effet,depuis l'époque coloniale jusqu'à l'actuel gouvernement, le système éducatif est conçu de façon que chaque famille prédestine son enfant à l'université. Exercer un métier est considéré
comme un échec.
Nous nous souvenons encore comment ceux qui suivaient les écoles professionnelles rasaient pratiquement les murs face aux collégiens ou les étudiants des écoles secondaires.
Or , il nous a suffi de franchir nos frontières pour nous rendre compte de l'importance des métiers et du paysannat dans le développement d'un pays.Les cuisiniers,les chauffeurs routiers,
les plombiers,les menuisiers, les maçons,les tourneurs....sont valorisés et mieux rémunérés.
Dans mon pays de résidence, 80% d'élèves sont prédestinés à la filière professionnelle. Seuls 20% sont destinés aux études supérieures et à la recherche.Et ce pays, qui n'a aucune matière
première,est un des pays les plus riches du monde.
Si nous voulons que notre pays puisse un jour atteindre le niveau des ceux qui ont réussi, commençons par réviser radicalement notre échelle des valeurs.
Dès l'instant où la société aura de la considération à l'égard des hommes du métier, les familles n'auront aucune gêne à diriger leurs enfants vers la formation professionnelle.
Messager