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Publié par Messager

A quand la fin de la coutume de la dot ?

 

Le congo notre pays compte plusieurs tribus. Autant de tribus autant de coutumes. Il se fait qu'actuellement, toutes nos tribus semblent uniformiser une coutume, celle de la dot. La tendance est à la cherté. Celles qui ne considéraient la dot que comme un simple symbole ont emboîté le pas à celles qui l'ont transformée  en une véritable vente eux enchères. Qui font appel aux « médiateurs »  lors des cérémonials , avec comme mission , d’un côté : vanter les qualités de la mariée, les études faites, les dépenses engagées par les parents pour ses études, sa beauté, … dans le but de grossir la facture expédiée quelques mois plus tôt par lettre à la famille du fiancé, et de l’autre côté :inventer toutes les raisons possibles pour revoir la facture à la baisse.

Ce faisant, la dot donne l’impression à la famille du marié d’avoir acquit la femme, et à la famille de la mariée d’avoir profité . Cette pratique qui relève de la coutume non élucidée pose des problèmes lors du divorce. Combien faut-il restituer ? Doit-on tenir compte de « l’amortissement » de la femme ? Des enfants ? Ou des années du mariage ? Rien n’est clair là –dessus. D’ailleurs, on peut se demander quelle la nature exacte de la dot ? Un cadeau aux parents de la mariée ? Un gage ou une caution ? Ou un symbole ? Or, c’est sur base de cette coutume que nos arrières grands-mères, nos mères se sont mariées. C’est encore sur base de cette coutume que le mariage civil et religieux sont conclus. Car, avant le mariage civil ou religieux, il faut au préalable s’astreindre au rite de la dot auprès des parents de la femme. Que l’on soit chrétien, musulman, ou non croyant.

Cette coutume vieille comme le Congo a traversé fleuves et océans et a été exportée par la diaspora à l’étranger. Chaque samedi, on continue à la pratiquer à Paris, Londres, Munich, Bruxelles, Genève, Montréal, New-York, Chicago, Zurich, etc, etc, au sein de  la communauté congolaise.

Curieusement, cette coutume prospère malgré la présence des églises charismatiques dont la propension est de bannir les traditions. Pourquoi n’ont-elles pas suggéré à leurs adeptes l’abandon de cette coutume qui ne fait que  réduire la femme au rang d’un objet ? Ne peut-on pas marier sa fille sans percevoir la dot  en ce siècle de l’égalité de l’homme et de la femme. Il existe cependant quelques rares personnes qui ont marié leurs filles sans percevoir le moindre sous en guise de dot, ou qui se sont contentés d’un Franc symbolique. Ces mariages valent-ils moins que les autres ?

Nos musiciens , à travers la chanson ont essayé de combattre en vain cette  pratique. Nous auditionnerons en guise de conclusion  une œuvre de l’OK-JAZZ mettant en relief le dialogue des sourds entre le beau-père et son gendre exigeant le remboursement de la dot. (Messager)


 Je salue la lucidité d'Anaclet, La Fifi et Kula au sujet de la dot. leurs points de vue ne font compléter mon article. Nous devrions avoir un regard  critique sur nos US et Coutumes. Nous débarrasser de celles qui nous empêchent de progresser. Comme l'a souligné Anaclet, la tradition des listes interminables émane des bakongo, et elle s'est généralisée à tout le congo. Je crois l'avoir souligné tacitement en parlant de l'uniformisation de cette pratique.
En dehors des bakongo, on enregistre également un taux élevé de la dot chez les baluba. Ce phénomène a été combattu par les artistes baluba à l'instar de cette chanson de Madikas qui dénonce clairement les dots qui se transforment en vente .

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K
Ah Kulutu Messager, decidement tu trouves tjrs un sujet qui dechaine les passions...La dot est une bonne chose si elle est pratiquee dans son contexte.Nous Congolais devons-nous poser la question de savoir si ce qui se pratique aujourd'hui fait reellement partie de notre Heritage Culturel ou juste une parodie de la chose...Comment expliquez-vous que dans la liste que la famille de la future mariee soumet au futur marie figure un ordinateur portable P4 pour l'oncle de la mariee ???Il est de notre devoir d'avoir un regard critique sur cette pratique ignoble qui n'est qu'une parodie de ce qui se faisait jadis.La "tradition" ne doit en aucun cas devenir une contrainte pour qui que ce soit, la tradition doit demeurer au service de l'individu et de la collectivite.A l'allure ou vont les choses, la crise economique aidant le pire est a venir car de plus en plus les jeunes couples mettent les familles devant les faits en faisant un enfant avant le mariage...coupant ainsi l'herbe a la cupidite de la maman, du papa, de la tante et de l'oncle...du frere, soeur etc...sacrifiant du meme coup cette belle pratique qu'est la dot...Parents ne soyez pas cupides au risque de voir votre fille vous mettra a la porte de sa maison car vous lui aurez fait rater l'homme de sa vie et l'occasion de mettre une "robe blanche" et les pilolis...Il est plus que temps de remettre les choses dans leur contexte sinon, l'etranger dans son regard lui verra tjrs le cote mercantile de la pratique ...Doit-on lui en vouloir ?Non, c'est l'image que nous projetons et le signal que nous lui envoyons...En Inde les filles sont en voie de disparition a cause de cette pratique qui ruine les familles.On a exige a un de mes amis 3000 euros alors que sa future femme a deja un enfant, le gars avec son humour repliqua a sa future femme, pourquoi t'as pas dit a ton pere que tu n'es plus vierge...???Il est de plus en plus courant que la belle famille accompagne leur fille les mains vides dans son foyer alors qu'elle sensee donner une trousse,une batterie de vaisselle, une chevre...bref tout sauf venir les mains vides...Franchement quel regard portons-nous sur tout ca au lieu de chercher a connaitre la pensee Occidentale sur la chose ???
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A
La dot a toujours suscité un débat même en occident. Un jeune avocat ou un jeune médecin qui cherche une femme porteuse de dot est qualifié de coureur de dot et chez nous les parents trop gourmands sont mal jugés. La question qu'il faut se poser est à quoi sert la dot. Que représentait ladot quand la monnaie n'existait pas.Les éleveurs de bétail des chèvres,des vaches et la modernité a introduit la monnaie,l'argent. La listes des cadeaux est une pratique bakongo qui s'est aujourd'hui généralisé en devenant une coutume de l'ensemble de congolais.Il ne faut pas occulter la virginité de la fille qui justifie les cadeaux faites à la mère e l'occurence une chèvre chez lzs baluba par exemple. Chaque cadeau à une symbolique bien précise. Toujour chez les baluba la dot peut avoir une destination bien précise,les frères du père ou servir à marier un des frères de la fille. Donc la qualité mercantile est refusée la femme n'étant pasune marchandise.  Elle n'est pas une esclave non plus. Tout comportement insultant envers ses parents peut entrainer à tout moment un divorce. D'autre raisons conduisent à une impression d'asservissement de la femme mais pas la dot. Une chose est sûr la dot sacralise le mariage.  Dans les conte le fiancé est soumis aux épreuves dont la réussite va conditionner l'acceptation de sa demande. La dot est traduction moderne de ces épreuves. La famille peut fixer d'autorité le montant ou le laisser à l'appréciation du futur mari et de sa famille.D'ailleurs je ne connais pas personnellement des personnes qui se soient enrichis  avec la dot dont la somme reste symbolique . C'est vrai que 400 à 500 $ représentent une belle somme pour un congolais du pays.                                                              
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M
Anaclet, Comme je viens de répondre à Joseph Pululu, ce que je stigmatise c'est l'aspect mercantile de la dot qui contribue à l'asservissement de la femme. Sinon, votre analyse est très pertinente. Je me pose toujours la question de savoir quelle est réellement la nature de la dot chez-nous ? Un cadeau, un gage ou un simple symbole. Au cas où ça serait un cadeau ou un symbole, pourquoi alors exiger son remboursement? Si c'est un gage ou une caution, à quoi bon? Surtout si la femme a eu des enfants comme vous le dites. Mais vu que la dot relève de la coutume, de la tradition orale où rien n'est écrit, chacun l'interprète à sa manière. Vous dites bien que dans les familles civilivés ou aisées, la dot n'a jamais été un gage, pourquoi ne pas  généraliser cette pratique? Car le remboursement de la dot est à mes yeux une supercherie. Qu'en pensez-vous?Messager
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A
Un proverbe bantou dit que le père ne meurt pas de faim il a son gendre. La dot ne représente pas une transacton commercial. Ce geste revalorise à travers sa symbolique la femme qu'on offre au jeune garçon et parfois à une personne mûre. Il est à noter que la dot n'est plus remboursalbe dès que la femme a fait des enfants. J'ai vu dans ma famille un refus catégorique de rembourser la dot car la fille que le mari répudiait n'était plus vierge. C'est à dire qu'une suspicion de malhonnêté pesait sur les visées premières du mari.En grèce où la dot est apportée par la femme comme ça l'est encore dans la bourgeoisie en France, la naissance d'une fille est vécu comme un drame si les parents n'ont pas encore de fortune personnelle. La cérémonie même de la remise de dot revêt tout son poids qui donne sa légitimité à l'institution du mariage. Ici en Europe je trouve que les dots versées restent plutôt symboliques. C'est le symbole que nous devons garder.Il faut se garder de vouloir jeter l'enfant et l'eau du bain. Dépoussiérer notre tradition ne pourait pas signifier faire table rase de l'ensemble des coutumes qui nous caractérisent. Dans les couples évolués la dot n'est jamais vécu comme un gage où un achat. Je ne sais pas si je dois prendre l'article du messager au premier degré.
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J
Ne touhcez pas à ma dot!!!Vous avez dit "A Quand la fin de la dot?", je réponds "Qui veut la mort de la dot"C'est vrai qu'à force de vouloir tout changer, ou comme dirait l'autre "tout intégrer", on finit par tout "désintégrer". Sommes-nous donc atteint par la "reformite", cette maladie qui pousse en France par exemple, Nicolas Sarkozy à vouloir tout changer, même ce qui marchait déjà très bien. Il en est de même de nos pratiques et habitudes. Porquoi devrons-nous tout changer et pour quelle finalité? Qui demande le changement? sûrement pas les familles qui, grâce à l'appel du dot, s'ils sont du côté du futur marié, apporteront leur contribution et s'ils sont du côté de la futur mariée, partageront ce que le marie aura apporté pour épouser leur fille, nièce ou petite fille.Il faut arrêter de faire le procès de la dot. Il faut surtout s'éloigner du regard occidental qui ne voit en la dot qu'un "achat". pourquoi dévaluer ainsi nos traditions? On n'oublie trop souvent que derrière cette tradition c'est l'apprentissage de la solidarité familiale qui est mise en eouvre. Les cousins et les frères, sont appelés à contribuer au mariage d'une des leurs, ils apprennent aussi à prendre part à la palabre "Kinzonzi". C'est ici que l'on se forme à écouter, à départager et à concilier. A supposer que l'on supprime comme certains le souhaite, la dot. A qui serait réduit le mariage? Une cérémonie religieuse, sinon un  passage éclaiur devant le maire. Quid alors de la rencontre des familles? A quel moment va-t-on se découvrir? Ne touchez pas à ma dot!!!, changez tout ce que vous voulez, remplacez les cadeaux par la liste de mariage (que l'on peut faire sans voir les mariés), faites venir votre traiteur "Le Nôtre" pour ne pas avoir à sentir les "odeurs" de la cuisine africaine et de manioc pourri des chikwangues si ça vous chante; rejettez les belles pagnes et zikida de nos mamans, ne chantez pas le kébo, oubliez le "déploiement" des filles d'honneur si cela vous choque et vous rappelle trop votre passé de sauvage congolais; mais surtout ne touchez pas à la dot. Sinon, c'est vous que votre enfant mettra à la porte de sa maison, parce que vous n'êtes qu'un étranger qu'il a invité un soir à son mariage et qui se permet de mettre le nez dans son foyer.Ne vous étonnez pas alors d'être traîté comme M. Toulmonde!!!
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